Scotland Yard appelle FBI (The Weapon) – de Val Guest (et Hal E. Chester) – 1956
Des enfants jouent dans les ruines d’un quartier londonien détruit par les bombardements, et découvrent une arme à feu. L’un d’entre eux tire accidentellement sur l’un de ses camarades et s’enfuit, terrorisé. L’arme découverte s’avère avoir servi à un crime dix ans plus tôt, à la fin de la guerre. Un policier de Scotland Yard et un officier de l’armée américaine enquêtent.
Beaucoup de thèmes très forts dans ce film tourné par Val Guest en plein dans sa période Quatermass. Un enfant livré à lui-même, les traces de l’Angleterre martyre, ou la difficulté à tourner la douloureuse page de la seconde guerre mondiale. Trop de thèmes forts, sans doute : le film tire un fil, puis l’abandonne pour en tirer un autre, avant d’y revenir… Guest semble par moments un peu débordé par ces différents angles qui suffiraient chacun à faire un film.
Mais malgré les maladresses, malgré des personnages pas toujours convaincants (l’officier rigide Steve Cochran qui baisse trop soudainement la garde, la mère jouée par Lizabeth Scott qui se laisse draguer avec un plaisir visible alors que son fils est porté disparu…), The Weapon est un thriller assez efficace et prenant, en grande partie parce qu’il est tourné dans un Londres rarement vu à l’écran. Un Londres vivant, grouillant parfois, et très ancré dans l’époque, autant que rempli de stigmates de drames passés.
Ce n’est pas Berlin Express, mais le film s’inscrit tout de même dans cette famille là : un thriller haletant de l’après-guerre, tourné dans un pays encore hanté par ses morts et sa destruction. Film de genre et témoignage précieux.