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L’Inconnu du 3ème étage (Stranger on the third floor) – de Boris Ingster – 1940

Posté : 3 septembre, 2011 @ 9:01 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, INGSTER Boris | Pas de commentaires »

L'Inconnu du 3ème étage

Le scénario est d’une connerie pas possible, mais c’est un pur plaisir de cinéma que cette modeste production RKO, considérée comme le tout premier vrai film noir américain (ce qui est très discutable, évidemment : on peut considérer que Furie, tourné par Lang quatre ans plus tôt, est un film noir avant l’heure, et il y en a d’autres). En une heure seulement, mais particulièrement dense, le réalisateur Boris Ingster nous libre une belle leçon de cinéma, basée sur les ombres, le montage et les cadrages.

L’histoire en elle-même n’a finalement que peu d’intérêt, et surprend par l’immensité des ficelles utilisées, et l’énormité des hasards auxquels les scénaristes ont recours pour faire avancer l’intrigue. Nous avons donc un journaliste (John McGuire, convaincant mais terne), qui est le principal témoin d’un procès pour meurtre. Son témoignage suffit à faire condamner à mort l’accusé, qui clame pourtant son innocence (Elisha Cook Jr, qui en fait des tonnes, mais qui sera l’inoubliable petite frappe du Faucon maltais, l’année suivante). La fiancée du détective (Margaret Tallichet, jolie mais un peu agaçante), convaincue de l’innocence du condamné, finit par instiller le doute dans l’esprit de son amoureux. Ce dernier vit dans un appartement minable, et finit par se convaincre que son voisin a également été assassiné…

On n’en dira pas plus pour ne pas dévoiler la fin, même si l’issue du film ne fait guère de doutes, pas plus qu’elle ne surprend. Pourtant, il y a un suspense presque insoutenable, tout au long du film : Ingster, par la grâce d’une mise en scène parfois proche de l’expressionnisme allemand de la grande époque (notamment une scène de cauchemar tournée avec deux francs six sous, mais où les ombres et les cadrages pallient avantageusement le manque de moyens et de décors), nous glisse dans la tête de son héros, aux prises à une peur grandissante.

Et puis il y a le personnage énigmatique et inquiétant de Peter Lorre, dont le visage et les yeux globuleux hantent littéralement le film : même si sa présence à l’écran reste bien moindre que celle du couple principal, c’est bien lui qui marque les esprits et s’impose comme la figure centrale du film. Dans une scène centrale, surtout, particulièrement marquante : McGuire et Lorre se dissimulent l’un à l’autre dans le couloir sombre d’un immeuble plongé dans la nuit ; ils s’épient, se surprennent, puis se poursuivent dans une succession de plans brefs et impressionnants. L’avant-dernière séquence, aussi, dont on ne dira rien ici, se regarde en apnée tant le suspense y est réussi.

Il y aura de nombreux films noirs plus aboutis dans les années à venir, mais L’Inconnu du 3ème étage est une œuvre fondatrice, historiquement très importante. C’est aussi, et surtout, un film jouissif, tendu et impressionnant.

 

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