Le Défilé sauvage / Le Mustang noir (Black Horse Canyon) – de Jesse Hibbs – 1954
Un étalon sauvage qui parcourt la plaine à la recherche de chevaux à libérer, en ouvrant lui-même les enclos ? Un peu dubitatif pour le coup, au début de ce petit western fauché dans lequel Joel McCrea nous refait le coup du cowboy obnubilé par un cheval qui ne cesse de lui échapper, trois ans après le très réussi L’Enfant du désert.
Cette aptitude du cheval à ouvrir un enclos avec ses petites dents a beau être justifiée par une astuce de scénario, le ton est tout de même plus proche d’une production Disney que des habituels westerns de la Universal… Bon enfant, donc. Et à l’exception d’une poignée de bad guys décidés à voler le cheval et dont on sait bien qu’ils ne tueront personne, ce western est curieusement dénué de tout danger ou de toute menace.
Le parti-pris s’avère d’ailleurs payant. Sans atteindre des sommets, Black Horse Canyon est une charmante bluette westernienne dans laquelle McCrea joue les « sages » tout en séduisant la belle. Les seconds rôles ne sont pas inoubliables, et les dialogues sont parfois très maladroits, mais on se laisse prendre au charme bienveillant de cette chasse au cheval qui dissimule en fait un sympathique triangle amoureux. Et dont on sait bien que tout finira dans un grand sourire
* Le film fait partie de la dernière fournée des Westerns de Légende de Sidonis:Calysta, entièrement consacrée à Joel McCrea (avec L’Enfant du Désert et Le Solitaire des Rocheuses), avec la traditionnelle présentation par Patrick Brion.