Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs – d’Alain Chabat (coréalisé avec Fabrice Joubert) – 2025
Chabat qui renoue avec l’univers d’Astérix, forcément, ça fait envie. Et comme l’ex-Nul, tout en cultivant un univers comique très personnel et immédiatement reconnaissable, aime constamment se renouveler, c’est un choix radicalement différent de son Mission Cléopâtre qu’il fait ici.
Ni long métrage, ni sortie au cinéma, ni incarnations de chair et d’os… Chabat signe une mini-série animée pour Netflix. Et histoire de creuser le fossé avec son méga-succès de 2002, il choisit d’adapter assez fidèlement un épisode « de village », en opposition avec les histoires de voyage d’Astérix.
La plus grande partie de ce Combat des Chefs se déroule donc dans le fameux village gaulois qui continue encore et toujours à résister à l’envahisseur. Sans acteur à l’écran, mais avec un casting vocal de dingue : Chabat lui-même en Astérix, Gilles Lellouche qui renoue avec Obélix après L’Empire du Milieu (spoil : Le Combat des chefs, c’est mieux), Thierry Lhermitte en Panoramix, Laurent Lafitte en César… plus Anaïs Demoustier, Géraldine Nakache, Grégoire Ludig, Jean-Pascal Zadi, Grégory Gadebois, Alexandre Astier, Jeanne Balibar et plein, plein d’autres.
Un casting tellement foisonnant qu’on sort de ces cinq épisodes d’à peine trente minutes à la fois ravi, et un peu frustré, en se disant que l’humour incomparable de Chabat aurait gagné à être incarné physiquement, surtout avec de telles figures du cinéma comique français. C’est la principale limite de la mini-série, qui pour le reste réussit à peu près un sans faute.
A la fois fidèle à la BD de Goscinny et Uderzo, et typique de l’œuvre de Chabat, qui réussit la même alchimie improbable (et jamais reproduite dans les autres adaptations live) que dans son film de cinéma, Le Combat des chefs est aussi plein d’inventions visuelles. Si les dessins des personnages ne révolutionnent rien, Chabat et son co-réalisateur Fabrice Joubert nous gratifient de quelques scènes très réussies, particulièrement les plus habituellement casse-gueules.
C’est le cas d’une séquence de rêve très inventive et réjouissante, qui flirte du côté du Aladdin de Disney (la version animée des années 90), ou du long prologue sur l’enfance des héros. C’est par petites touches que Chabat s’empare de ce classique de la BD, pour en garder l’esprit tout en l’inscrivant dans le contexte actuel. Il y est quand même question de totalitarisme et du danger qui pèse sur les démocraties. Bien sûr, tout ça est très léger, et souvent drôle. Mais quand même.









