Gangster d’occasion (Go chase yourself) – d’Edward F. Cline – 1938
1h10, pas plus, mais cette comédie semble durer une éternité, tant sa star, l’humoriste Joe Penner, est insupportable. Grimaçant, singeant maladroitement les Marx Brothers et Stan Laurel, Penner semble bien sûr de son génie comique, de cette certitude qui lui permet d’enchaîner les jeux de mots éculés ou les grimaces.
Dans Go chase yourself, le gars interprète l’employé d’une banque qui a été cambriolée, cambriolage dont les auteurs prennent la fuite avec la caravane… dans laquelle s’est justement endormi l’employé, que la police ne tarde pas à prendre pour le voleur. Ajoutez à ça une épouse pleine de caractère, une héritière pleine de charme, un chasseur de dot, et un trio de gangsters crétins… Et voilà un résumé plutôt complet du film.
Il se passe d’ailleurs des tas de rebondissements, au cours de ces soixante-dix minutes. On sourit, parfois. On prend même un réel plaisir devant le dynamisme de Lucille Ball, parfaite en épouse à poigne. On s’amuse aussi de voir Jack Carson, à ses débuts, en faire des tonnes en animateur radio intrusif (loin, très loin, de son rôle de fils également intrusif dans La Chatte sur un toit brûlant).
Mais dès que le rythme trépidant de cette comédie cartoonesque s’apprête à faire mouche, il y a toujours une grimace, une tirade de Joe Penner, pour mettre fin à nos envolées bienveillantes. Disons qu’il y a de bonnes choses, dans cette comédie franchement pénible.