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Archive pour la catégorie 'COSTA-GAVRAS'

Music Box (id.) – de Costa-Gavras – 1989

Posté : 12 juillet, 2024 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, COSTA-GAVRAS | Pas de commentaires »

Music Box

Il y a au moins une chose qu’on ne peut pas retirer à Costa-Gavras, c’est sa sincérité. On peut aussi y ajouter l’audace, la colère, et l’honnêteté, y compris dans un film comme ce Music Box, dont on sent qu’il est aux confluents de deux mondes.

Le générique de début porte déjà en lui quelque chose de détonnant : Costa-Gavras dans une production Carolco, studio alors en vogue qui sera le spécialise des grosses machines d’action des années qui suivront, c’est un peu comme Menahem Golan qui produisait le King Lear de Godard… Une rencontre hautement improbable.

Le résultat est bien un film de Costa-Gavras, pas de doute. Mais on sent constamment une envie de s’imposer sur le marché américain. C’est surtout flagrant dans le premier tiers, d’une maladresse confondante, avec des effets très appuyés sur une Jessica Lange qui surjoue le bonheur familial. Ou dans les dernières minutes, qui évacuent dans un final nerveux (et efficace) un doute qui eût été autrement plus troublant s’il n’avait pas été clarifié.

Mais entre deux, Costa-Gavras réussit haut la main son film de procès américain, donnant à cette longue partie centrale une grande tension, et une vraie force d’évocation, dans une mise en scène au cordeau. Là, Jessica Lange redevient une excellente actrice, dans le rôle de cette avocate qui défend son père (Armin Mueller-Stahl, parfait comme toujours) accusé d’être un ancien criminel de guerre.

L’émergence du doute, la confrontation avec les récits d’horreur des témoins, les mystères de l’âme humaine, l’incapacité de connaître vraiment ces aînés dont on n’a pas vécu la jeunesse, mais qu’on croit connaître mieux que quiconque… Sans aucun flash-back, sans images d’horreur, avec la seule force de la parole (et du montage cinématographique), Costa-Gavras signe un film intense, qui interroge plus qu’il ne dénonce. En tout cas, il bouscule.

Compartiment tueurs – de Costa-Gavras – 1965

Posté : 13 septembre, 2022 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1960-1969, COSTA-GAVRAS | Pas de commentaires »

Compartiment tueurs

Est-ce d’abord le style ? Ou cette manière de dresser les portraits de paumés pathétiques ? Le premier film de Costa-Gavras, pas encore cinéaste engagé, est un polar qui ne ressemble à aucun autre et qui vous marque durablement. Ni vraiment classique, ni totalement Nouvelle Vague… Costa-Gavras se nourrit de toutes ses influences pour signet un film fort et intime, puissant et authentique.

Le style est inventif, percutant, et jamais tape à l’œil. Un plan, simple et formidable, illustre bien la maîtrise totale de la narration et des effets purement cinématographiques : Montand, qui efface le nom d’un passager dont il comprend qu’il n’était pas à bord, ouvrant la porte à une résolution de l’intrigue encore lointaine. Ce plan n’a l’air de rien. Le dialogue qui se noue alors n’est même pas raccord à l’image. Mais ce petit moment est fulgurant.

Le rapport entre l’image et le son est primordial dans ce polar tout en introspection : la voix off de Michel Piccoli qui nous plonge dans son esprit pathétique. En passant d’un personnage à l’autre, Costa-Gavras dévoile l’intimité de chacun, comme dans un roman qui serait raconté à la première personne par plusieurs narrateurs successivement.

L’effet est hypnotique. Il l’est d’ailleurs dès le premier plan, avec cette caméra accrochée au train qui entre en gare. Avec ce premier film, le jeune réalisateur va plus loin dans la forme que dans n’importe lequel de ses films suivants, et signe une œuvre pas loin d’être expérimentale, mais qui n’oublie jamais l’intrigue, le suspense. Grand film intime, c’est aussi un vrai polar, avec un flic taiseux et fatigué (Montand donc, formidable), du suspense, des meurtres comme autant d’irruptions dans une humanité si intime.

Le film n’annonce en rien le cinéma qui sera pour toujours attaché à Costa-Gavras. Rien de politique, ici, mais un pur film de genre et un exercice de style hyper réjouissant, au casting extraordinaire. Simone Signoret, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Catherine Allégret, Pierre Mondy, Charles Denner, Bernadette Laffont, Daniel Gélin. Souvent oublié dans la filmographie du cinéaste, Compartiment tueurs est pourtant, peut-être, le plus maîtrisé et le plus abouti de ses films. Au moins formellement.

 

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