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Archive pour la catégorie 'NEWMEYER Fred C.'

Vive le sport ! (The Freshman) – de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor (1925)

Posté : 1 mars, 2017 @ 8:00 dans 1920-1929, FILMS MUETS, LLOYD Harold, NEWMEYER Fred C., TAYLOR Sam | Pas de commentaires »

Vive le sport

Le génie de Harold Lloyd trouve une sorte d’apogée dans ce chef d’œuvre burlesque, entièrement basé sur ce qui fait son personnage : un mélange de naïveté désarmante et de volonté absolue, avec un charme et une maladresse irrésistible…

Cette fois, c’est en jeune étudiant qu’on le retrouve. Un étudiant un peu coupé du monde, qui passe tout son été à voir et revoir au cinéma un film racontant les aventures d’un élève très populaire. Mais quand il fait son entrée à la fac, adoptant les tics, les habitudes et la dégaine de son héros, il est bien le seul à ne pas comprendre qu’il y a un monde entre le cinéma et la réalité…

De ce décalage naissent quelques gags à mourir de rire, mais toujours teintés d’une certaine amertume : le personnage d’Harold fait constamment rire à ses dépens. Mais le bonhomme a un caractère bien trempé, une niaque à toute épreuve, qui le poussent à accepter le rôle de sac d’entraînement humain pour ses camarades de l’équipe de foot américain. Ridicule ? Pas tant que ça : car le personnage d’Harold Lloyd, au final, c’est aussi le triomphe de la volonté et de l’honnêteté intellectuelle.

Du quiproquos initial sur la scène de la fac (où Harold se débat avec un chat, avec une salle comble et avec les effets de la pesanteur dans le même temps) au match héroïque qui clôt le film, The Freshman est une succession de moments mémorables, où le rire et l’émotion sont souvent liés. Le meilleur ? La scène du bal, entièrement basée sur une idée unique et géniale : le costume d’Harold que le tailleur n’a pas eu le temps de consolider, ce dernier suivant constamment l’étudiant pour réparer ses habits en cas de nécessité. Une idée dont Lloyd tire une suite ininterrompue de gags formidables. Une merveille…

Marin malgré lui (A sailor-made man) – de Fred C. Newmeyer – 1921

Posté : 30 décembre, 2014 @ 6:03 dans 1920-1929, FILMS MUETS, LLOYD Harold, NEWMEYER Fred C. | Pas de commentaires »

Marin malgré lui

Dès sa première apparition à l’écran, Lloyd s’amuse sur un thème qu’il a souvent utilisé : le faux semblant. Un gros plan sur son visage appliqué devant une toile, un pinceau dans une main… Puis le plan s’élargit, et révèle que la main appartient à un autre, lui n’étant qu’un oisif, esthéte mais parfaitement inapte à… à peu près tout.

Toute la première partie est basée sur l’oisiveté de cet héritier tête-à-claque et trop sûr de lui, bien décidé à épouser la belle Mildred Davis. Quitte à trouver un job pour satisfaire son futur beau-père. Et le voilà engagé dans la marine, pendant que sa belle part en croisière avec ses autres prétendants.

Sa carrière militaire est évidemment l’occasion de nombreux gags souvent très drôle. Le meilleur est sans doute une bagarre mémorable dans un petit village nord-africain, qui fait passer Harold pour un héros à la suite d’un quiproquo assez génial. Très réussie aussi, son amitié inattendue avec un malabar bas de plafond mais grand coeur.

Ce moyen métrage, transition entre les courts et les longs de Lloyd, est plutôt mineur dans sa filmographie, et ne bénéficie pas d’un scénario aussi construit et malin que ses grands chefs d’oeuvre (Safetely Last en premier). Mais c’est une fantaisie d’aventure menée sans temps mort et réellement très drôle.

• Comme 15 autres longs métrages (muets et parlants) et 9 courts, Marin malgré lui fait partie du formidable coffret que Carlotta a consacré à Harold Lloyd.

Monte là-dessus (Safety Last !) – Fred C. Newmeyer et Sam Taylor – 1923

Posté : 10 décembre, 2014 @ 2:59 dans 1920-1929, FILMS MUETS, LLOYD Harold, NEWMEYER Fred C., TAYLOR Sam | Pas de commentaires »

Monte là dessus

La postérité n’a pas placé Harold Lloyd à la place qu’il mérite : aux côtés de Chaplin ou Keaton, les deux autres grands géants du burlesque muet. Lloyd, pourtant, n’a rien à leur envier. Son personnage n’est ni aussi lunaire que Keaton, ni aussi romantique que Chaplin. Mais comme eux, il joue aussi bien de son visage que de son corps, avec lequel il réalise des prouesses qui, aujourd’hui encore, sont stupéfiantes.

La preuve avec l’image la plus célèbre de toute l’oeuvre de Lloyd, celle que chacun connaît même sans savoir à qui l’attribuer : ce personnage élégant et irréel avec son canotier et ses lunettes rondes, accroché aux aiguilles d’une horloge sur la façade d’un immeuble, à des dizaines de mètres au-dessus de la ville. Une image tirée de Safety Last !, porte d’entrée parfaite pour découvrir l’univers d’Harold Lloyd.

C’est l’histoire d’un gars de la campagne qui monte à la ville, fait croire à sa fiancée restée dans leur village qu’il a fait fortune, et se retrouve obligé, suite à une série d’événements, d’escalader la façade du grand magasin où il travaille. Cette escalade d’autant plus hallucinante qu’elle joue constamment sur la profondeur de champs et sur la sensation de vertige (sans doute avec l’utilisation de transparence, mais si c’est bien le cas, le trucage est absolument invisible), et sur un Lloyd aux capacités physiques hors du commun qui joue merveilleusement le maladroit.

Tout lui arrive durant cette longue ascension, clou annoncé du film : des pigeons trop présents, un faux braquage, une course-poursuite avec un policier, des voisins plus ou moins amicaux… et même l’attaque d’un chien méchant ! Cette longue séquence est à elle seule un chef d’oeuvre de mise en scène et de créativité, qui suffit pour comprendre la différence entre Lloyd et les autres stars du burlesque.

Mais ce n’est que le clou d’une comédie hallucinante et jubilatoire, où les gags s’enchaînent à un rythme fou, jouant sur la maladresse de Harold, et sur ses extraordinaires capacités physiques. Avant cette escalade, il y a bien d’autres grands moments : une course contre la montre dans les rues de New York, ou une série de quipropquos dans les travées du grand magasin, qui sont l’occasion de gags hilarants et souvent spectaculaires.

Dès la première image, le génie de Lloyd est frappant : son visage apparaît derrière des barreaux, une potence se dessinant derrière lui. Les derniers instants d’un condamné à mort ? Mais non, la caméra s’éloigne alors, le cadre s’agrandit, et dévoile la vérité : Harold est à la gare et fait ses au-revoirs à sa famille. C’est alors un feu d’artifice de maladresses : Harold s’empare d’un porte bébé (avec le bébé of course) au lieu de sa valise, puis monte dans une charette au lieu de son train…

Le film n’est commencé que depuis quelques minutes, et les fous rires s’enchaînent déjà. Safety Last ! garde tout son pouvoir comique.

• Carlotta a édité un magnifique coffret regroupant 16 longs métrages d’Harold Lloyd (muets et parlants), quelques courts, et des bonus toujours passionnants.

 

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