L’Affaire SK1 – de Frédéric Tellier – 2013
Il y a du bon et du moins bon dans ce polar français qui lorgne tout autant du côté du film dossier à la L627 (dont on aperçoit une affiche dans un bureau) que du film de genre à la Scènes de crime. Sans atteindre la réussite d’aucun de ces deux modèles, hélas.
Les bons points, pour commencer : Raphael Personnaz, qui ressemble décidément beaucoup à un jeune Alain Delon, et qui est excellent en jeune flic du 36 rongé par son obsession pour une série de meurtres non élucidés. Le film est excellent lorsqu’il décrit les rapports du personnage avec les autres flics, en particulier avec Olivier Gourmet, acteur toujours parfaitement juste.
Frédéric Tellier frappe juste aussi lorsqu’il filme les errements d’enquêteurs qui, pour certains, hésitent à mettre un nom sur ce qu’il piste : le premier tueur en série identifié comme tel dans une enquête policière, Guy George, le tueur de l’Est parisien, alias SK1 (serial killer n°1). Le film met en lumière le fonctionnement archaïque du 36 quai des Orfèvres, l’enquête laborieuse, le dialogue inexistant entre les différents enquêteurs…
Mais pourquoi avoir choisi cette construction si (trop) ambitieuse, mettant en parallèle deux époques, et deux personnages centraux : le flic qui piste Guy George durant de longues années, et l’une des avocates qui doit le défendre lors de son procès. Le face à face ne tient jamais ses promesses, parce que le personnage joué par Nathalie Baye n’est pas à la hauteur. Sa courte rencontre physique avec Raphael Personnaz, in fine, a d’ailleurs tout du passage obligé, histoire de réunir enfin les deux vedettes du film.
Tous les acteurs ne sont pas toujours justes (l’avocat principal, en particulier), et les scènes de procès sonnent faux et cassent le rythme d’un film qui aurait gagné à être plus humble. A moitié réussi.