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Archive pour la catégorie 'THOMPSON Jack Lee'

L’Or de McKenna (McKenna’s Gold) – de Jack Lee Thompson – 1969

Posté : 14 décembre, 2021 @ 8:00 dans 1960-1969, THOMPSON Jack Lee, WESTERNS | Pas de commentaires »

L'Or de McKenna

Gregory Peck, Omar Sharif, Eli Wallach, Raymond Massey, Lee J. Cobb, Burgess Meredith, Telly Savalas, et même Edward G. Robinson… Ce n’est pas si courant, une telle accumulation de grands noms dans un western. Une affiche qui fait sens quand on voit le nom du réalisateur : Jack Lee Thompson, qui a quelques années plus tôt lancé la mode des gros films de guerre prestigieux avec Les Canons de Navarone.

L’Or de McKenna procède à peu près de la même ambition pour le western hollywoodien, genre en nette perte de vitesse, largement concurrencé par la télévision et par le western spaghetti. La solution pour lui redonner du peps ? Signer un grand spectacle, un très grand spectacle, en multipliant les têtes d’affiche et en offrant des paysages grandioses.

Sur ce dernier point, on n’est qu’en partie servi. La première séquence, surprenante, laisse espérer un spectacle original et un rien psychédélique à défaut d’être franchement convainquant : les paysages de canyons et le personnage principal sont introduits par une voix off évoquant une légende indienne, et surtout par le regard d’un aigle qui surplombe la scène… Longue, très longue introduction pour un film qui saura prendre son temps. Ce qui, dans certains cas, peut être une qualité.

Avec ces plans très larges, on peut espérer le meilleur. Lorsque la caméra se rapproche, il ne faut pas longtemps pour attendre le pire. Le personnage principal, ce shérif qui patrouille seul dans le désert, c’est Gregory Peck, qui deviendra sans le vouloir le seul dépositaire du secret le mieux gardé de l’Ouest : l’emplacement d’un canyon légendaire qui contiendrait des torrents d’or, et que des tas de gens veulent retrouver. Voilà pour l’histoire.

Gregory Peck dans un western : on repense à La Cible humaine, à Duel au soleil ou à La Ville abandonnée, et on se dit chouette ! Et puis on déchante. Peck n’a à peu près rien à jouer, il passe le plus clair du film prisonnier du méchant Omar Sharif (très bien, d’ailleurs) à ne rien décider, à tenter de vagues évasions sans trop y croire, et à susciter l’envie chez les deux personnages féminins : une Indienne folle d’amour et fortement caricaturale (Julie Newmar, pas du tout Indienne dans la vraie vie) et une otage très passive (Camilla Sparv, rarement vu une actrice aussi inexpressive).

Alors on s’ennuie, assez fermement. Puis arrive Eli Wallach flanqué d’une demi-douzaine de personnages attirés par l’or, et on se dit que Edward Robinson, Lee J. Cobb et Burgess Meredith vont dynamiser le récit. Mais non. Ils ont en gros droit à une longue scène de présentations autour d’un feu de camp, quelques apparitions en arrière-plan, et une débâcle sanglante pour clore rapidement leur cachetonage.

Alors on se re-ennuie, jusqu’à l’arrivée au fameux canyon, où se déclenche la colère divine, où le western flirte allégrement avec le fantastique, et où une vague curiosité pointe le bout de son nez. Vague, très vague. Et on voit arriver la fin en se disant que la télévision et le western spaghetti ont du bon.

Passeur d’homme (Passage) – de Jack Lee Thompson – 1979

Posté : 31 décembre, 2014 @ 12:01 dans 1970-1979, THOMPSON Jack Lee | Pas de commentaires »

Passeur d'hommes

Avec Les Canons de Navarone, Jack Lee Thompson s’est imposé comme l’un des spécialistes du film de guerre à grand spectacle qui a cartonné dans les années 60 et 70, avec des films souvent plus explosifs que vraiment convaincants. Mais Thompson a aussi à son actif quelques grandes réussites, comme Les Nerfs à vif, première version. Des nanars aussi, beaucoup. Et dans la première demi-heure, on se demande vers quel versant Passeur d’homme va pencher…

Dans la première partie, c’est surtout le curieux montage qui surprend, avec un étrange parti-pris, qui nous prive systématiquement de la fin des scènes pour passer autre chose. Ça combiné à une caméra portée à l’épaule « pour faire plus dynamique » donne une désagréable sensation d’œuvre brouillon… qui disparaît aussi mystérieusement qu’elle est venue.

Car au bout d’une demi-heure, le ton singulier du film s’affirme, son style visuel s’épure pour atteindre une sorte de classicisme assez élégant, et une épure qui convient bien aux paysages enneigés des Pyrénnées. C’est une histoire d’hommes que filme Thompson, pas une histoire d’héroïsme. Et ce parti-pris, il le tient presque jusqu’au bout : à peine peut-on regretter le SS un peu caricatural joué avec délectation par Malcolm McDowell (qui va jusqu’à porter un slip marqué de la croix gammée).

Pour le reste, Thompson se concentre sur l’essentiel : la cohabitation d’un berger rustre au passé mystérieux avec un savant américain et sa famille, recherchés par les nazis, et qui tentent de passer en Espagne en traversant les montagnes. Dans le rôle du savant, James Mason est très bien, sans forcer son talent. Mais c’est surtout sa fille, jouée par Kay Lenz (l’inoubliable Breezy de Clint Eastwood) qui frappe la rétine. Et Anthony Quinn dans le rôle du passeur, d’une sobriété admirable, apporte une authenticité et une intensité rares à son personnage.

Il y a bien quelques excès malheureux, sans doute destinés à rassurer les producteurs et à alimenter en images spectaculaires la bande annonce (l’attaque ridicule du train, avec ces wagons qui explosent sans raison dans d’immenses gerbes de feu). Mais le film surprend surtout par sa puissance et sa sobriété. Et par sa volonté de dévoiler les humanités qui se dissimulent derrière des masques en ces temps de guerre : celle d’Anthany Quinn, mais aussi celle d’un simple soldat allemand, forcé de participer à un massacre commis par les siens.

Loin des stéréotypes habituels du genre, et malgré quelques défauts évidents, Passeur d’hommes est une bien heureuse surprise.

• Le film vient de sortir en DVD chez Sidonis/Arcadès, dans la collection « classique de guerre », avec une présentation par Patrick Brion (visiblement pas fan du film, qui se contente essentiellement d’évoquer la carrière de Jack Lee Thompson) et un long documentaire sur Anthony Quinn, qui date visiblement de pas mal d’années.

Les Nerfs à vif (Cape Fear) – de Jack Lee Thompson – 1962

Posté : 25 août, 2012 @ 1:20 dans * Polars US (1960-1979), 1960-1969, MITCHUM Robert, THOMPSON Jack Lee | Pas de commentaires »

Les Nerfs à vif 62

Voilà un petit classique qui porte bien son titre. Les nerfs à vif : c’est ce que le réalisateur cherche à nous infliger tout au long de ce thriller oppressant, et il y parvient plutôt bien.

L’histoire, à quelques nuances près, est celle que reprendra Scorsese pour son remake trente ans plus tard : un avocat, père de famille sans histoire, voit sa vie basculer le jour où un ancien taulard tout juste sorti de prison menace sa famille, bien décidé à se venger de l’homme à qui il doit son long séjour derrière les barreaux.

On sent que le film est tout entier tourné vers sa dernière partie : face à face moite et tendue dans les bayous plongés dans la nuit. Jack Lee Thompson, réalisateur honnête mais sans grand génie, a particulièrement soigné cette partie, avec des cadres désaxés qui trahissent l’angoisse des personnages, et un jeu d’ombres passionnant.
Il est, à ce moment, bien plus inspiré que dans toute la première partie du film, filmée assez platement et dans un noir et blanc sans grain et sans relief, assez typique de la production habituelle des années 60.

Quelques belles scènes, cependant, dans cette première partie, toutes axées sur la peur, sujet principal du film : la scène dans les sous-sols de l’école, les aboiements du chien… Mais il faut bien reconnaître que Scorsese fera mieux sur à peu près tous les plans.

Le film est surtout une étude de caractère sur les effets de la peur sur un personnage respectable : cet avocat interprété par Gregory Peck, excellent dans un rôle peu sympathique et arrogant. Le film est politiquement plutôt incorrect : il pointe du doigt les limites de la justice, et en scène, finalement, un avocat, bon père de famille, bon mari, qui fait alliance avec un flic pour attirer un salaud dans un guet-apens et le tuer de sang froid. Culotté, d’autant qu’il ne faut pas s’attendre à un sursaut de morale.

Le salaud, c’est Bob Mitchum, immense, dans l’un de ses rôles les plus célébrés (avec La Nuit du Chasseur, autre méchant d’anthologie). C’est sans doute injuste, au regard de la richesse de sa filmographie, notamment dans le film noir, mais la star est pour beaucoup dans l’efficacité de ce film, et dans la terreur réelle qu’il procure.

 

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