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Archive pour la catégorie 'FARGO James'

Doux, dur et dingue (Every which way but loose) – de James Fargo – 1978

Posté : 24 juillet, 2020 @ 8:00 dans 1970-1979, EASTWOOD Clint (acteur), FARGO James | Pas de commentaires »

Doux, dur et dingue

Clint Eastwood qui fait des mamours à un orang-outan. Clint Eastwood qui envoie au tapis à lui seul une horde de bikers bas du front. Clint Eastwood qui s’amourache d’une tapineuse qui le prend pour un crétin… Pas à tort d’ailleurs : Clint joue un authentique crétin dans ce qui fut longtemps son plus grand succès populaire aux États-Unis, preuve, au moins, que l’homme a su comprendre ce qu’était aussi son pays.

Doux, dur et dingue est une étape pour le moins originale dans la carrière d’Eastwood. Une aberration, pourraient ajouter les grincheux. Mais ils auraient tort. En tout cas en partie. Cette comédie loufoque et décérébrée n’est pas inintéressante dans le parcours du grand Clint. Elle est une sorte d’aboutissement de ce qui était une vraie tendance dans son œuvre : la plongée dans une Amérique vraiment rurale, pas si souvent à l’honneur au cinéma.

Mine de rien, ce film s’inscrit dans la lignée thématique de Bronco Billy, voire de Honkytonk Man, autres films (majeurs ceux-là) mettant en scène des habitants de cette Amérique profonde. Mais aussi de Pink Cadillac, versant nanardesque de cette tendance eastwoodienne. Le film de James Fargo (réalisateur du faiblard troisième volet de Dirty Harry) est plutôt dans le ton de ce dernier : même humour pachydermique, même côté très exagéré.
Et même esprit macho gros cul, avec des dialogues d’un autre temps, comme celui-ci, qu’on doit à un Geoffrey Lewis au regard lubrique (toujours très sympa de retrouver ce fidèle de Clint, mais son regard est vraiment très lubrique ici…) :

« Vous voulez des melons ?
- Ils sont beaux… »

Manquerait plus que la bave aux lèvres…

Pourtant, pourtant, il y a quelque chose de très sympathique dans ce nanar. Peut-être pour le plaisir décomplexe que prend visiblement Clint Eastwood à jouer les ploucs un peu cons, et à donner la réplique à un singe. Et pour cette manière dont l’acteur envoie chier tous ceux qui lui avaient déconseillé de faire le film.

Doux, dur et dingue, c’est une virée pas finaude, mais sans doute assez proche de la réalité, dans cette Amérique des taudis aux jardins encombrés de vieilleries rouillées, où la bagnole, la bagarre, la bière et la country sont rois… Décomplexé, vraiment.

L’Inspecteur ne renonce jamais (The Enforcer) – de James Fargo – 1976

Posté : 16 septembre, 2014 @ 3:31 dans * Polars US (1960-1979), 1970-1979, EASTWOOD Clint (acteur), FARGO James | Pas de commentaires »

L'Inspecteur ne renonce jamais

Dans le premier Dirty Harry, de loin le meilleur, Eastwood, Siegel et les scénaristes posaient les bases d’un personnage de flic hors norme qui se heurtait au politiquement correct dans son opposition quotidienne à la lie de l’humanité. La première séquelle, Magnum Force, était une réponse parfois maladroite, mais sincère, aux critiques idiotes qui avaient entouré le premier film, taxant le personnage, et l’acteur, de réactionnisme. On pouvait alors penser que la boucle était bouclée, et que le personnage avait sorti tout ce qu’il avait à sortir…

A la vision de ce troisième « Harry », cette intuition se confirme quand même nettement. Deux ans après le précédent opus, ce numéro trois se contente largement de ressasser les mêmes thèmes. Assez incroyable, même, de voir à quel point le moindre élément du scénario, le moindre second rôle (et le pauvre John Mitchum en sait quelque chose, reprenant son rôle de co-équipier – faire-valoir), le moindre dialogue, semble n’être là que pour donner le beau rôle à Clint-Harry. En cela, le premier quart d’heure, totalement inutile pour l’intrigue principale du film, est édifiant : un prolongement gratuit et grotesque des deux premiers films.

Après cette introduction feuilletonesque mais maladroite, le film dévoile enfin ses intentions, généralement très bonnes. Il est alors question de thèmes brûlants et modernes : le terrorisme d’une part, et surtout la question des quotas dans la fonction publique. Car Callahan se retrouve flanqué d’un co-équipier qui est une co-équipière, interprétée par Tyne Daly. Et c’est la meilleure idée de casting du film. Alors que les méchants, comme les flics secondaires, sont insupportablement caricaturaux, la fliquette est un personnage surprenant et original.

Pas vraiment séduisant (d’ailleurs il n’est jamais question d’attirance physique, et encore moins de love story), ni même extrêmement féminin, c’est une sorte de Harry Calahan version féminine et débutante, qui fait d’ailleurs vaciller les idées très arrêtée de Calahan lors de leur première rencontre…

Le film est bourré de clichés maladroits, de méchants caricaturaux, et de rebondissements téléphonés. Il est réalisé par un James Fargo sans génie, qui se contente visiblement de répondre aux attentes d’un Eastwood tout puissant mais peu ambitieux sur ce coup-là. Et il a pris un coup de vieux assez phénoménal. Mais il y a là quelques belles intentions, qui donnent parfois lieu à des scènes plutôt réussies. Rien d’inoubliable, certes : ce Dirty Harry est sans doute le moins réussi des cinq, le moins aimable, le plus approximatif, et le plus démodé…

• Pour l’intégrale Harry Callahan, voir aussi L’Inspecteur Harry, Magnum Force, Sudden Impact et La Dernière Cible.

 

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