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Archive pour la catégorie 'INARRITU Alejandro Gonzales'

The Revenant (id.) – d’Alejandro González Iñárritu – 2015

Posté : 15 avril, 2017 @ 8:00 dans 2010-2019, INARRITU Alejandro Gonzales | Pas de commentaires »

The Revenant

Je sais pas, je lui aurais plutôt refilé une paire de baffe qu’un Oscar, moi, à Leonardo. Effectivement, il atteint des sommets avec The Revenant, mais surtout dans l’art de dire “regardez comme je suis intense, je fais tellement la gueule que cette fois vous allez me le remettre ce putain d’Oscar !!!” Non ? Ben si, il l’a eu. Alors oui, j’en rajoute un peu, et il tient bien sa place le Di Caprio. Depuis Titanic, on peut dire qu’il a pris de l’épaisseur. Tellement, même, qu’il en finit par ressembler un ours…

D’ailleurs, c’est l’une des idées très discutables d’ Iñárritu pour ce film : affubler la star d’une peau d’ours qui semble deux fois plus lourde que lui, histoire d’illustrer le fait qu’après avoir été attaqué par un ours et laissé pour mort, c’est quasiment sous la forme d’un animal sauvage qu’il revient à la vie. Des gros sabots ? Oui, il en a aussi, qui laissent des traces bien visibles dans ces paysages magnifiques, ceux-là même de la véritable histoire.

Oui, parce que The Revenant est à la base une histoire authentique : celle d’un trappeur laissé pour mort par ses camarades qui survivra et traversera seul et à pied les immenses étendues hostiles du Grand Nord américain. Richard Sarafian en avait tiré un film magnifique sur la filiation et la renaissance (le méconnu Le Convoi sauvage), qui prenait de grandes libertés avec la vérité historique. Iñárritu en tire une énorme production très longue, très violente, et très réaliste, qu’il a donc tenu à filmer dans les vrais décors.

Et ce choix apporte… ben de bien beaux paysages, dont le cinéaste tire, c’est vrai, le meilleur, avec ces plans larges absolument saisissants. Pour le reste… Contrairement à ce qu’on a pu dire ici ou là, The Revenant sacrifie toute ambition au simple profit de la performance : celle pour le réalisateur de tourner dans des conditions extrêmes, et celle pour l’acteur de se montrer plus intense que jamais.

Mais dans les thématiques évoquées, dans l’émotion même qui se dégage du film, rien, ou si peu. Sarafian avait réalisé une belle réflexion sur la transmission, avec une vision poétique et toujours surprenante. Iñárritu ne garde que le bruit et la fureur, et transforme cette odyssée édifiante en un énième survival doublé d’une simple histoire de vengeance. Rendez-vous manqué…

Birdman ou (la surprenante vertu de l’ignorance) (Birdman or (the unexpected virtue of ignorance)) – de Alejandro Gonzales Inarritu – 2014

Posté : 10 novembre, 2015 @ 2:02 dans 2010-2019, INARRITU Alejandro Gonzales | Pas de commentaires »

Birdman

Une ancienne star hollywoodienne considéré comme un has been, qui a connu son heure de gloire vingt ans plus tôt en interprétant un superhéros au cinéma, tente de revenir sur le devant de la scène en montant une pièce qu’il a écrite lui-même. Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Alejandro Gonzales Inarritu et ses choix radicaux, et rien (enfin, le Golden Globe quand même) pour Michael Keaton.

Sans lui pourtant, le film ne serait pas le même et n’aurait pas cette puissance. Le choix de Keaton et ce que l’histoire renvoie à sa propre histoire, est au cœur du film : difficile de ne pas penser à sa carrière en berne depuis qu’il a raccroché la cape de Batman en 1992. L’acteur joue à la fond la carte de l’autocitation. Dans une interprétation fiévreuse hallucinante, il se confronte avec beaucoup de dérision, mais aussi une énorme dose de cruauté, à son parcours et à son image de star sur le déclin et d’homme vieillissant, se montrant bien peu à son avantage dans des scènes où il expose son corps et sa calvitie sans le moindre fard.

« Why don’t I have any self respect ? »

Michael Keaton rappelle une évidence qu’on n’a que trop rarement l’occasion de vérifier : il est un acteur génial, aussi doué pour la comédie que pour la tragédie, pour la légèreté que pour la gravité. Inarritu tire le meilleur de lui, comme de tous les acteurs. Edward Norton en vedette à l’égo énorme, Zach Galifianakis en agent au bord de la crise de nerf, Naomi Watts en actrice névrosée, Emma Stone en fille étouffée par un père trop dévoué à son art… Tous réussissent là l’une des plus belles prestations de ces dernières années.

Birdman est le portrait glaçant d’un homme habité par sa propre trajectoire et par la création artistique. C’est aussi une critique franchement virulente du monde du spectacle, avec cette jeune star des planches prêt à tous les excès et toutes les horreurs pour aller au bout de son art, ou cette critique d’un grand journal qui ne cache même plus qu’elle profite de son pouvoir pour régler ses comptes. On sent bien que le cinéaste règle les siens au passage…

« You’re an actress, honey »

Sur la forme, le film est impressionnant. Filmé sans coupure apparente (sauf lors de la grande rupture finale, dont je ne dirai rien ici), Birdman est un film brillant et incroyablement dynamique. Mais où le style prend trop souvent le pas sur l’émotion et la puissance narrative. Trop clinquant et tape-à-l’oeil, donc, tout particulièrement avec ce dernier plan faussement mystérieux, effet facile et agaçant qui laisse une impression en demi-teinte.

* DVD Fox/Regency, avec en bonus un très intéressant making-of.

 

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