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North Face, duel au sommet (Nordwand) – de Philipp Stölzl – 2008

Posté : 29 août, 2010 @ 11:54 dans 2000-2009, STÖLZL Philipp | Pas de commentaires »

North Face

Bon, c’est vrai qu’il est difficile de ne pas filer le vertige avec un « film de montagne » : même dans les films les plus approximatifs, les réalisateurs réussissent toujours au moins une scène ou deux en utilisant les vieux trucs : un piton qui se décroche, une avalanche qui menace, une corde qui menace de rompre… Des trucs aussi usés qu’efficaces, qui sont à la portée du premier vidéaste amateur venu. Mais là il faut bien le dire : c’est le film de montagne (un genre en soi, donc) le plus traumatisant qu’il m’ait été donné de voir. D’un réalisme absolu, le film n’use des effets de suspense classiques que pour mieux souligner la psychologie des personnages, et la cruauté de leur destin. Et parce qu’on s’attache aux personnages, parce qu’on suit de près tous leurs choix, on marche comme dans aucun autre film du genre, et les images continuent à nous hanter longtemps après la fin du générique…

Les images sont très belles, d’ailleurs. Il faut dire que Philippe Stölzl a eu les moyens de ses ambitions. Cette très grosse production allemande est pourtant restée inédite dans les salles françaises. Mais heureusement, une fois encore, le DVD est là pour rattraper cette erreur, et découvrir ce film inspiré d’une histoire vraie : en 1936, pour le troisième Reich d’Hitler, pour prouver au monde entier la valeur de l’Allemagne nazie, à la veille des JO de Berlin, pousse deux militaires sans grade, amateurs d’alpinisme, à s’attaquer à la face Nord de l’Eiger, encore inviolée, et réputée être la plus dangereuse d’Europe… Le film suit la préparation, et toutes les étapes de cette aventure, dont on taira la fin ici pour garder le suspense entier.

Le réalisateur n’évite pas toutes les facilités, il faut bien le reconnaître. Il y a notamment, durant la partie la plus difficile de l’escalade, un montage qui alterne les plans montrant les héros braver le froid et les éléments déchaîner, et les plans montrant les observateurs confortablement attablés dans un hôtel autour d’un énorme repas. Et ça dure, ça dure, histoire de bien nous faire comprendre que ces observateurs sont un brin cyniques, tout de même. Franchement, on avait compris en trois secondes…

Mais on passe vite sur cet aspect un peu lourdingue du film. Tout le reste est brillamment réussi : la reconstitution des années 30 d’abord, grâce à un beau travail sur les costumes et les décors, mais aussi sur la photographie. L’image, tirant sur le sépia, est remarquable. Et puis il y a les personnages, surtout, l’un fougueux, l’autre plus tempérée, mais qui se retrouvent autour d’une même passion pour laquelle ils sont prêts à tout risquer. Il y a aussi le personnage féminin, journaliste débutante ballotée entre son ambition et son amour pour l’un des deux héros. Johanna Vokalek, qui l’interprète, est particulièrement touchante, l’émotion passant essentiellement par son beau regard à la fois perdu et combattif.

La force de Stölzl, c’est la manière avec laquelle il réussit à filmer le destin en marche. Sans jamais forcer le trait (ou presque : il y a tout de même une scène un peu lourdement appuyée où l’un des deux décide de récupérer une corde qu’il avait tendue entre deux rochers), le réalisateur nous fait ressentir le poids énorme de la moindre décision prise par les alpinistes. C’est éprouvant, et sacrément efficace.

C’est un détail, mais je suis aussi bien reconnaissant à Stölzl d’avoir résolu un mystère qui me hantait depuis des années. Je ne suis pas spécialiste en montagnes, et je n’avais jamais compris comment, après une longue chute, le personnage de Clint Eastwood dans La Sanction pouvait pendre au bout d’une corde… juste devant l’entrée d’un tunnel qui semble sortir de la montagne. Dans North Face, Philippe Stölzl, qui maîtrise parfaitement l’espace, réussit à nous faire savoir à tout moment où se trouvent les personnages les uns par rapport aux autres… et à m’expliquer par la même occasion ce qu’est ce fameux tunnel.

 

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