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Archive pour la catégorie '1895-1919'

La Cigarette – de Germaine Dulac – de 1919

Posté : 14 juillet, 2024 @ 8:00 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, DULAC Germaine, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

La Cigarette

Germaine Dulac tourne ce moyen métrage en 1919, et sa maîtrise du langage cinématographique est déjà impressionnante, avec un rythme et une inventivité qui continuent à faire leur petit effet, plus d’un siècle plus tard.

Les premières minutes laissent craindre une énième variation sur le thème alors très en vogue des antiquités égyptiennes : la momie d’une jeune reine célèbre pour sa vie de débauche arrive dans un grand musée parisien. Mais non : si la momie a son importance, c’est pour le parallèle que dresse le film entre le destin de la reine et celui des héros, bien contemporains.

Le conservateur du musée raconte que le roi trop vieux de cette reine trop jeune est trop libre s’est donné la mort par dépit amoureux, en empoisonnant l’un des gâteaux qu’il mangeait régulièrement, sans savoir lequel. Or, le conservateur lui-même est marié à une jeune femme trop jeune, et qu’il croit être trop libre. Alors il empoisonne l’une des cigarettes dans la boîte dans laquelle il pioche chaque jour.

Tout le film repose sur ce suspense fou : cette cigarette sera-t-elle la bonne ? Enfin, la mauvaise… Ce pourrait être répétitif et ennuyeux, c’est tout le contraire. Germaine Dulac réinvente constamment ce motif pour dire à chaque fois autre chose de ses personnages, de leurs sentiments, et de leurs relations.

Il y a même un moment troublant et dérangeant : lorsque la jeune épouse fait mine d’allumer elle-même une cigarette de la boîte, et que son mari la regarde, d’abord sans réagir. Là, le temps semble comme suspendu, ouvrant la porte à une possible autre dimension.

La mise en scène est remarquable, le jeu des comédiens très juste, le montage, surtout, d’une grande modernité. Il y a même un très joli travail sur la lumière, particulièrement dans les scènes d’extérieur. Comme ce moment où le mari jaloux croit surprendre sa femme adultère, et que son visage est éclairé d’une lumière qui semble l’accabler… Du grand art.

Falling Leaves (id.) – d’Alice Guy – 1912

Posté : 13 juillet, 2024 @ 8:00 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, GUY Alice | Pas de commentaires »

Falling Leaves

Tout mignon ce film, joliment désuet et d’une sincérité touchante. L’histoire, pourtant, est grandiloquente à souhait…

Une jeune femme tombe malade de la tuberculose, et son médecin assène à ses parents qu’elle sera morte quand la dernière feuille sera tombée de l’arbre du jardin (d’où le titre, donc)…

Sa petite sœur, avec toute la naïveté de l’enfance, décide alors d’accrocher des feuilles aux arbres. C’est alors que passe devant le jardin un scientifique qui vient d’inventer un sérum guérissant de la tuberculose. Parce que oui, la vie est bien faite.

Il faut prendre ça pour ce que c’est : un court métrage des origines, signé par la pionnière Alice Guy. Sa mise en scène reste très frontale, suite de séquences aux plans fixes adoptant le point de vue d’un spectateur de théâtre. Mais la réalisatrice réussit à fluidifier le récit, avec quelques trouvailles assez innovantes pour l’époque.

Pas cette manière qu’on le père et le médecin de se serrer la main en étant tous deux face caméra, non. Mais en rompant avec les habituelles entrées et sorties par les portes en fond de décor, en faisant sortir ses personnages côté caméra.

Ça n’a l’air de rien, mais ça compte dans le rythme d’un film. Quant au jeu des acteurs, il est certes un peu grandiloquent, mais tout ça est tendre et tout mignon, court et bien sympathique.

Amis de combat / Combats amicaux à la japonaise (Wasei kenka tomodachi) – de Yasujiro Ozu – 1929

Posté : 22 février, 2024 @ 8:00 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, OZU Yasujiro | Pas de commentaires »

Amis de combat

14 minutes pour se rendre compte de la qualité d’un film cinq fois plus long… C’est un peu court, mais c’est tout ce qu’il reste d’Amis de combat, long métrage réputé perdu dont on a retrouvé en 1997 une copie «Pathé-Baby », dans un format et avec une durée destinée à la projection domestique.

C’est donc une version très abrégée du film que l’on peut découvrir. Et on en sort avec une envie folle de découvrir le long métrage original, tant ce qui en subsiste semble prometteur. Bien plus que Jours de jeunesse, le précédent film d’Ozu et le plus ancien à avoir survécu dans son intégralité, dont Amis de combat reprend la même trame narrative.

Là aussi, le film suit deux amis qui vivent sous le même toit, et qui tombent sous le charme d’une jeune femme qui finira par partir avec un troisième. Même histoire, même ton léger, mais le décor change : pas d’étudiants en vacances ici, mais des ouvriers de la route vivant dans un baraquement populaire, où l’eau est tirée au puits et les poules sont élevées sur la route…

Ce changement de décor n’a rien d’anecdotique. Même s’il est surtout l’occasion de multiplier les gags, il inscrit mine de rien le film dans une réalité plus rude, plus tangible que les sempiternelles comédies d’étudiants, genre auquel Ozu a souvent apporté sa contribution à ses débuts.

Tout en restant léger, ce film apporte une touche un peu plus grave au regard d’Ozu, plus ancrée dans le réel. Et ce n’est sans doute pas un hasard si on découvre déjà quelques thèmes visuels qui marqueront tout son cinéma : les trains qui passent, le linge qui sèche, et les lignes électriques omniprésentes, qui servent de toile de fond au jeune couple qui vient de se former et qu’Ozu filme de dos.

Bien plus que son film précédent, Amis de combat donne le sentiment d’assister à la naissance d’un grand cinéaste dont l’univers si personnel affleure, sous les attraits de la comédie.

La Fille du Far West (The Girl of the Golden West) – de Cecil B. De Mille – 1915

Posté : 25 octobre, 2023 @ 8:00 dans 1895-1919, De MILLE Cecil B., FILMS MUETS, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Fille du Far West

Découvrir The Girl of the Golden West après avoir revu The Plainsman permet de voir à quel point De Mille, mais aussi le cinéma en général, a évolué en vingt ans seulement. Comparer ces deux westerns n’est pas aberrant : l’un comme l’autre commence par un carton justifiant les libertés prises avec le réel par une volonté de rendre hommage à cette époque de pionniers.

Les temps, cela dit, ne sont pas les mêmes. Et il y a dans cette adaptation d’une pièce à succès quelque chose de très théâtral. Moins dans le sujet et le scénario d’ailleurs, que dans la mise en scène elle-même. Comme c’était beaucoup le cas à cette époque, la caméra est fixe, occupant à peu près la place qu’occupe le spectateur dans un théâtre, offrant une vue large et frontale sur la scène.

De Mille en sent visiblement les limites, et varie ses effets : plans larges, plans rapprochés, gros plans… Mais le plus souvent, ce sont les personnages qui se déplacent vers la caméra pour changer la perspective. D’où un côté un peu figé auquel le cinéaste n’échappe pas toujours.

Le film n’en est pas moins assez passionnant, parce que mené à un rythme d’enfer (55 minutes, bien remplies) par un De Mille déjà très maître du timing, qui réussit quelques belles séquences d’action.

Quant à l’histoire elle-même, elle est assez classique, reprenant l’éternelle trame du triangle amoureux : le shérif traque un bandit, ce dernier tombe amoureux de la jolie patronne de bar en taisant sa véritable identité, jeune femme que convoite le shérif…

L’originalité vient plutôt du décor : un campement boueux d’orpailleurs, plutôt qu’une ville à proprement parler. Et la présence importante du climat : la neige, la boue, et même le soleil qui éclaire cette espèce de saloon à ciel à demi-ouvert. On n’est pas chez Nuri Bilge Ceylan, mais…

Un détail étonnant, aussi : ces gouttes de sang qui coulent du faux plafond, trahissant la présence du bandit. Un détail que Hawks n’a donc pas inventé, même s’il le sublimera dans Rio Bravo.

Marked men (id.) – de John Ford – 1919

Posté : 19 septembre, 2023 @ 8:00 dans 1895-1919, FILMS MUETS, FORD John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Marked men

Encore un Ford qu’on croyait définitivement perdu… et qui l’est sans doute effectivement, à l’exception d’un court fragment que le Eye Film Institute a mis en ligne. Pour être précis, ces trois petites minutes ne sont pas officiellement attribuées à Ford, et apparaissent comme une segment anonyme.

Mais le casting (Harry Carey en tête) l’histoire que l’on devine, deux noms qui figurent sur un intertitre (en néerlandais) et un troisième aperçu sur un livre entre les mains d’un personnage lèvent tous les doutes : il s’agit bien d’une bribe de Marked Men, remake du film The Three Godfathers qu’interprétait déjà Carey en 1916, et dont Ford signera lui-même un remake trente ans plus tard (dédié à Carey).

Cette version-ci s’inscrit dans la longue série des Cheyenne Harry, popularisée par Straight Shooting ou Bucking Broadway par Ford. Un Cheyenne Harry que l’on découvre dans ce passage (sans doute la conclusion du film) laissant un bébé entre les mains d’une jeune femme, et s’apprêtant à se laisser arrêter par un homme dont on comprend qu’il représente la loi.

Il est des fragments de films perdus qui se suffisent presque à eux-mêmes. Ce n’est pas le cas de Marked Men, dont on ne comprend vraiment les enjeux que parce qu’on connaît l’histoire grâce au remake à venir. On comprend ainsi que Harry avait deux comparses qui sont morts en savant la vie du bébé, et que lui-même est un outlaw recherché par le shérif.

On comprend aussi qu’il est question de rédemption, de transmission, et que le poids du passé joue, déjà, un rôle important. De là à préjuger de la qualité du film… Dans un décor unique, et avec un montage qui semble syncopé à force sans doute d’avoir été coupé et recoupé, difficile de s’en faire une idée précise avec ces trois petites minutes, précieuses mais bien courtes.

Ingeborg Holm (id.) – de Victor Sjöström – 1913

Posté : 19 avril, 2022 @ 8:00 dans 1895-1919, FILMS MUETS, SJÖSTRÖM Victor | Pas de commentaires »

Ingeborg Holm

Rude et cruel, le destin de cette mère martyr, contrainte de vivre en foyer et d’accepter que ses enfants soient placés en familles d’accueil après que son mari est mort, malade et criblé de dettes. Un destin comme le cinéma du monde entier en a raconté beaucoup : des personnages de femmes balayées par une société patriarcale et un sort qui s’acharne.

Bonne nouvelle : c’est Victor Sjöström qui écrite et réalise cette adaptation d’une pièce de théâtre. Et on retrouve dès cette œuvre de jeunesse ce qui fait la grandeur de son cinéma : un sens du détail vrai, une empathie pour ceux que la vie n’épargne pas, et une intensité folle, qui fait oublier le côté un peu statique de certaines scènes, et les longueurs.

Ce n’est que le huitième film de Sjöström, réalisateur depuis l’année précédente seulement. Et il est encore loin d’aller à l’essentiel. La première partie, surtout, est un peu plombée par cette tendance à filmer le moindre mouvement, si anodin soit-il, dans sa longueur. D’où l’impression première de voir un film d’à peine 1h15 qui semble pourtant deux fois trop longs.

Mais cette impression s’estompe, au fur et à mesure que le mélo va plus loin. Rien n’épargne la pauvre Ingeborg Holm, qui se résout à faire les choix les plus cruels pour une mère, mais pour qui le pure est toujours à venir. Ce pourrait être trop pesant, trop ampoulé. Mais il y a cette intensité de la mise en scène, et le fait que, même quand c’est too much, eh bien c’est beau, et l’émotion vous prend aux tripes.

C’est une œuvre de jeunesse, et du cinéma encore un peu primitif. Mais Ingerborg Holm laisse apercevoir le regard d’un grand cinéaste encore en devenir. Beau mélo, belle curiosité.

Fantômas contre Fantômas – de Louis Feuillade – 1914

Posté : 14 avril, 2022 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1895-1919, FEUILLADE Louis, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Fantômas contrre Fantômas

Quatrième volet des aventures du journaliste Fandor et de son ami policier Juve sur les traces du plus dangereux et mystérieux des criminels, et l’art du feuilleton, que Feuillade mènera à son paroxysme avec Les Vampires, fonctionne déjà à plein régime.

Les ressors purement dramatiques sont énormes. Juve se retrouve ainsi en prison sur une présomption assez étonnante : puisqu’il est incapable de mettre la main sur Fantômas, alors que leurs routes ne cessent de se croiser, c’est parce qu’il est Fantômas. C’est en tout ce qu’affirment les journaux… Bien suffisant pour que le procureur décide de l’emprisonner.

Fandor, du coup, préfère prendre le large avant d’être lui-même arrêté. Et voilà donc l’histoire qui s’emballe, débarrassée de toutes les contraintes liées aux professions des deux héros. Le réalisme passe plus que jamais à l’arrière-plan, laissant toute la place aux rebondissements les plus improbables, au mouvement pur et à la folie.

Le sommet de ce quatrième film est sans doute moins la grande scène du bal costumé où se croisent trois Fantômas (et une issue tragique pour l’un d’eux) que cette séquence étonnante et fascinante où un mur se met à saigner après qu’on y a enfoncé un clou. Le genre d’images surréalistes qui ont contribué à l’impression toujours très forte que continue à laisser ces premières adaptations de l’œuvre de Souvestre et Allain.

La séquence finale reste également un modèle de suspense, dont l’écriture et le rythme pur sont pas loin d’être parfaits. Reste des cadres encore un peu fixes et systématiquement frontaux, et des décors trop dépouillés pour faire vraiment authentiques… Quelques limites qui rappellent que le cinéma est encore adolescent en 1914. Mais l’adolescence peut être bien stimulante quand elle se montre aussi inventive.

La Série des Fantômas, de Louis Feuillade

  1. Fantômas : à l’ombre de la guillotine
  2. Juve contre Fantômas
  3. Le Mort qui tue
  4. Fantômas contre Fantômas
  5. Le Faux magistrat

Le Mort qui tue – de Louis Feuillade – 1913

Posté : 11 avril, 2022 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1895-1919, FEUILLADE Louis, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Le Mort qui tue

Après le rythme trépidant du film précédent, Feuillade lève un peu le pied avec le troisième épisode de son Fantômas. L’intrigue reprend là où l’a laissée : Fandor a survécu à l’explosion de la villa, mais le corps de Juve est introuvable. Le bandit, lui, s’est fait la belle, fomentant de nouveaux méfaits.

Pour le coup, Feuillade prend son temps cette fois, étirant la plupart des scènes. Il faut dire qu’en filmant le plus souvent en plans séquences fixes et larges, le cinéaste n’a pas les moyens de jouer avec le montage pour accélérer un rythme qui ne nous évite aucun détail anodin. D’où quelques longueurs dont on se serait bien passé.

Mais les cadres sont toujours intéressants, que ce soit le repère interlope d’une fourgue vieillissante, où l’appartement bourgeois d’un riche artiste. Ou surtout un passage obscur surplombant la Seine, où Feuillade nous offre un beau moment de suspense, d’une efficacité imparable.

Le Mort qui tue frappe avant tout par la violence du propos. Même si le rythme est plus posé, les crimes, eux, s’enchaînent, et ils sont brutaux. Le titre de la dernière partie donne le ton : « Les gants de peau humaine ». On n’en dira pas plus, si ce n’est que le titre est effectivement évocateur. Si la violence picturale reste limitée, le ton n’est pas à la guimauve pour autant.

Les grands films de Feuillade restent aussi précieux pour la vision qu’ils offrent de ce Paris d’un autre temps : celui de 1913. C’est le cas ici encore. Au détour d’une séquence de filature, on se réjouit de voir ces automobiles des premiers temps se croiser et se doubler dans un désordre manifeste. Une vision qui à quelque chose de franchement réjouissant.

La série des Fantômas, de Louis Feuillade

  1. Fantômas : à l’ombre de la guillotine
  2. Juve contre Fantômas
  3. Le Mort qui tue
  4. Fantômas contre Fantômas
  5. Le Faux magistrat

Juve contre Fantômas – de Louis Feuillade – 1913

Posté : 27 février, 2022 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1895-1919, FEUILLADE Louis, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Juves contre Fantômas

Deuxième volet des aventures du commissaire Juve et du journaliste Fandor traquant Fantômas, l’insaisissable bandit. Insaisissable est le terme juste, tant les occasions d’attraper ce génie du crime se succèdent. Tueur, voleur, arnaqueur, Fantômas est aussi un type malin, qui sait se cacher dans l’endroit le plus en vue d’une pièce. Un type bien entouré, dont les complices suivent à la trace ceux qui le suivent à la trace. Un type chanceux aussi, qui sait jouer des maladresses de ses poursuivants.

Mais là où le film est le plus réjouissant, c’est dans sa manière de mettre en scène l’audace du gars. Dans un déguisement qui ne trompe personne, Fantômas déjeune dans un cabaret de Montmartre où il est cueilli par Juve et Fandor. Escorté par les deux hommes qui le tiennent fermement par les bras, il semble résigné, mais se libère d’un coup en abandonnant son manteau… et ses bras : des membres factices destinés à faciliter son évasion. Et dix minutes plus tard, il revient tranquillement s’attabler dans le cabaret, là où il sait bien que les policiers n’auront pas l’idée d’aller le rechercher.

C’est amusant, plein de rythmes et de rebondissements. Les scènes les plus spectaculaires sont aussi celles qui ont le plus mal vieilli, quand même : celle du wagon fou paraît bien molle, et on a bien du mal à ressentir le danger dont se sortent les héros en se glissant dans un baril roulant pour échapper un incendie qui devrait être infernal. Mais bon… Le film a été tourné il y a plus d’un siècle, et reste franchement trépidant. Tout en offrant des visions fascinantes et si vivantes d’un Paris qui n’existe plus depuis bien longtemps.

C’est aussi là que réside le plaisir que procure le film de Feuillade : dans ces séquences « volées » dans les rues de la capitale. Et qu’importe si un train quitte Paris pour se retrouver quelques minutes après en pleines hautes montagnes, il y a une vérité pleine de nostalgie qui se dégage de ces scènes tournées en décors réels, avec de « vrais gens ».

La Série des Fantômas, de Louis Feuillade

  1. Fantômas : à l’ombre de la guillotine
  2. Juve contre Fantômas
  3. Le Mort qui tue
  4. Fantômas contre Fantômas
  5. Le Faux magistrat

Fantômas : à l’ombre de la guillotine – de Louis Feuillade – 1913

Posté : 24 février, 2022 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1895-1919, FEUILLADE Louis, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Fantômas A l'ombre de la guillotine

Deux ans seulement après la sortie du premier roman à succès de Pierre Souvestre et Marcel Allain (une cinquantaine d’autres livres suivront), et bien avant les films de Paul Fejos, Jean Sacha, Robert Vernay, ou bien sûr André Hunebelle, Louis Feuillade est le premier à filmer le personnage mythique de Fantômas, génie du crime insaisissable. Et par la même occasion, il entre dans la légende du cinéma, s’imposant comme le plus grand réalisateur de genre en France, après avoir signé des dizaines (des centaines?) de bobines plus ou moins inspirées, comme la longue série des Bout de Zan.

Fantômas précède les tout aussi mythiques Vampires dans la filmographie de Feuillade. Et la réussite est au moins aussi frappante. Les Vampires deviendra le fleuron du « serial » à la française. Fantômas n’est pas exactement sur le même registre : ce n’est pas à proprement parler un serial, mais cinq longs métrages plus ou moins dépendants les uns des autres, que Feuillade réalise entre 1913 et 1914.

Ce tout premier film met d’emblée dans le bain, avec une maîtrise totale du rythme et de la tension (on est en 1913, rappelons le, et l’art cinématographique reste largement balbutiant) . Avec une caméra encore totalement fixe et un montage réduit à sa plus simple expression (une scène – un plan – un axe), Feuillade donne une étonnante sensation de mouvement, grâce à une mise en scène hyper-dynamique qui joue très habilement sur la profondeur de champs, sur le danger que le spectateur sait présent même s’il est hors cadre.

Le film introduit donc le personnage de Fantômas, malfaiteur que l’on découvre voleur dans un grand hôtel, puis meurtrier d’un riche lord. On découvre également sa Némésis, l’inspecteur Juve, toujours un coup d’avance sur les autres représentants de la loi. Heureusement d’ailleurs, parce que sans la sûreté de son regard, l’histoire se dirigeait allégrement vers un dénouement digne d’un film d’horreur, que la tension imposée par Feuillade rend tout à fait crédible, grand suspense qui occupe toute la dernière partie de ce premier film.

Un premier film en guise d’introduction, qui promet de nouvelles aventures, et une traque pleine de rebondissements. Plus d’un siècle après la sortie en salles, ce premier Fantômas reste franchement réjouissant, et donne une furieuse envie de se plonger dans les suites. Comme les spectateurs de 1913, qui ont réservé un triomphe naturel au film, premier chef d’œuvre de Feuillade.

La Série des Fantômas, de Louis Feuillade

  1. Fantômas : à l’ombre de la guillotine
  2. Juve contre Fantômas
  3. Le Mort qui tue
  4. Fantômas contre Fantômas
  5. Le Faux magistrat
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