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Archive pour la catégorie 'TATI Jacques'

Les Vacances de M. Hulot – de Jacques Tati – 1953

Posté : 26 février, 2025 @ 8:00 dans 1950-1959, TATI Jacques | Pas de commentaires »

Les Vacances de monsieur Hulot

Plus de dix ans pour se forger un personnage… et voilà que Tati, triomphal après son premier long métrage, décide de changer de cap, rompant avec le facteur de Jour de fête, peut-être trop rural, trop méridional, pas assez universel. Place donc à monsieur Hulot, qui pourrait être le cousin très éloigné du précédent, dont il garde une certaine candeur, et surtout la maladresse chronique.

Il n’y a pas que le personnage qui évolue d’ailleurs : l’univers même de Tati prend définitivement place dans Les Vacances…, moins porté sur le gag pur, frôlant l’abstraction dans un déluge d’humour décalé, de visions poétiques autour de Hulot, lunaire et inadapté socialement, dont chacune des apparitions amène immédiatement de la vie.

S’il fallait une image pour résumer Les Vacances de monsieur Hulot, ce serait peut-être cette petite lucarne qui s’éclaire en toute quiétude dans les combles, tandis que les grandes baies vitrées du rez-de-chaussée s’animent au son des querelles déclenchées par un simple geste innocent.

C’est ça, Hulot : l’incarnation même de la bienveillance, de l’innocence, qui au fond ne comprend pas grand-chose à ce qui l’entoure, et ne comprend même pas qu’il comprend pas. Un personnage lunaire qui, dès cette première apparition, trouve sa place dans le panthéon de la comédie, au côté d’un Chaplin par exemple, qui l’a tant inspiré à ses débuts, et dont il se détache pour crée son propre cinéma.

C’est aussi une merveille de construction, qui résume en une heure trente toute l’ambiance d’une certaine France, celle des vacances à la mer, des rencontres d’un été, des liens qui se nouent et se défont. Une tranche de vie irrésistible, drôle, et dont émane une poésie rare.

Jour de fête – de Jacques Tati – 1949

Posté : 23 février, 2025 @ 8:00 dans 1940-1949, TATI Jacques | Pas de commentaires »

Jour de fête

Jacques Tati a de la constance. Jour de fête, son premier long métrage, il semble l’avoir préparé depuis plus de dix ans, depuis Soigne ta gauche, court métrage dans lequel apparaissait déjà le personnage du facteur (qu’il n’interprétait pas lui-même). Après la guerre, c’est avec L’Ecole des facteurs qu’il renoue avec le cinéma. Cet autre court étant une ébauche de Jour de fête, qu’il tourne l’année suivante.

On retrouve même des scènes entières de ce court métrage dans Jour de fête, plusieurs gags parfois littéralement copiés-collés, comme ce haillon arrière d’un camion transformé en bureau mobile pour un Tati facteur pressé.

Il a de la constance, donc, et un univers qui ne ressemble à aucun autre. Dépassant l’influence de Chaplin, qui marquait ses débuts, il s’impose dès ce premier long en observateur fin et précis, qui sait comme personne capter les petits travers de tout un chacun, en l’occurrence les habitants d’un petit village très rural du centre de la France.

Sainte-Sévère, village qui semble oublié par le temps, où Tati s’est réfugié pendant la guerre, et dont il transforme les habitants en acteurs de son film, renforçant ainsi le sentiment que l’on a d’être entraîné dans une vraie fête de village, avec toute sa vie, et toute sa simplicité.

François, le facteur joué par Tati, fait figure de fil rouge dans ce film sans enjeu dramatique sérieux, mais qui porte un regard tendre et parfois grinçant sur ses personnages, à l’image de cette vieille villageoise qui observe et commente tout ce qui se passe.

Pas d’enjeu dramatique, si ce n’est l’arrivée de la modernité dans ce village d’un autre temps. Ou plutôt, l’évocation de l’arrivée de la modernité, à travers la projection d’un film présentant les nouvelles méthodes des facteurs américains, qui poussent François à forcer l’allure pour être à la hauteur, avec un résultat spectaculaire… et discutable.

Irrésistible, en tout cas, Tati joue de son allure dégingandée, s’amuse avec le son (des dialogues parfois marmonnés, une rencontre soulignée par les voix sortant d’un western projeté…), filme les gags sur la longueur…

Même vu dans sa version en noir et blanc (Tati voulait le film en couleurs, mais le procédé utilisé s’est révélé inutilisable, en tout cas jusqu’en 1995), Jour de fête est une merveille, qui réussit l’exploit d’être d’une grande finesse, absurde, inventive. Un vrai classique.

L’Ecole des facteurs – de Jacques Tati – 1947

Posté : 22 février, 2025 @ 8:00 dans 1940-1949, COURTS MÉTRAGES, TATI Jacques | Pas de commentaires »

L'Ecole des facteurs

Dans les années 1930, Jacques Tati avait fait des débuts remarqués (et très formateurs) au cinéma, élan stoppé net par la seconde guerre mondiale. Tout en restant une vedette en vue du music-hall après 1940, il a dû attendre la fin de la guerre pour faire son retour à l’écran. D’abord en apparaissant dans deux films de Claude Autant-Lara (Sylvie et le fantôme et Le Diable au corps). Puis, enfin, en réalisant seul pour la première son propre court métrage.

Et c’est comme s’il reprenait très exactement là où il s’était arrêté une décennie plus tôt : en reprenant des motifs et des situations de Soigne ta gauche, le court qu’il avait écrit et qu’il avait interprété sous la direction de René Clément. Il avait d’ailleurs été question que Clément, qui venait de devenir un cinéaste important grâce à La Bataille du Rail, réalise ce nouveau court. C’est finalement Tati lui-même qui s’y colle, et ça change tout.

Ces précédents courts métrages portaient en germe le génie d’un cinéaste en devenir. Celui-ci va au-delà : ce n’est plus un film plein de promesses, mais déjà l’œuvre géniale d’un cinéaste à l’univers singulier, et très affirmé. Jalon essentiel de la filmographie de Tati, L’École des facteurs n’est pas un simple brouillon de Jour de fête, son premier long, mais plutôt une sorte d’introduction, au rythme incroyable et fourmillant de trouvailles comiques.

C’est un véritable feu d’artifices que nous offre Tati avec ce personnage de facteur, marmonnant ses rares répliques avec un accent impossible, pédalant droit comme un i mais avec une grâce de danseur, et multipliant des situations et les bons mots irrésistibles. Qu’il franchisse les barrières d’un passage à niveaux, qu’il course son vélo mû par sa propre énergie, ou qu’il fasse virevolter son sac en bandoulière, il est irrésistible dans ce petit chef d’œuvre, qui sera à l’origine deux ans plus tard d’un grand chef d’œuvre.

Gai dimanche – de Jacques Berr (et Jacques Tati) – 1935

Posté : 28 décembre, 2024 @ 8:00 dans 1930-1939, BERR Jacques, COURTS MÉTRAGES, TATI Jacques | Pas de commentaires »

Gai dimanche

Gai dimanche est un petit film passionnant, dans ce qu’il montre d’un grand artiste en pleine construction. Jacques Tati en l’occurrence, alors artiste de music-hall, qui écrit et interprète ce court métrage, partageant l’affiche comme il l’avait fait dans le précédent (On demande une brute) avec Rhum « de Medrano », clown auguste célèbre de l’époque.

Passionnant à plus d’un titre. D’abord, il montre bien ce qu’aurait pu être la carrière de Tati, qui forme ici un duo comique assez équilibré avec Rhum. Il est, pour être honnête, très en retrait par rapport à son comparse, se contentant la plupart du temps d’un rôle de faire-valoir, ne s’imposant vraiment que dans de rares moments, et quasiment toujours en contrepoint de Rhum.

D’un autre côté, Gai dimanche, dont Tati signe donc le scénario, annonce clairement la direction qu’il prendra rapidement, avec un sens affirmé d’un burlesque basé sur son propre corps, et sur une bande sonore pleine d’effets comiques à contretemps. Ce qui manquait, au fond, au précédent court métrage.

Tati, scénariste et acteur, affirme plus encore sa filiation avec Chaplin. Rhum et lui apparaissent ainsi en vagabonds que l’on découvre au début du film mis à la porte d’une entrée de métro où ils ont passé la nuit. L’ombre de Charlot n’est décidément jamais loin, dans ce début de carrière…

 

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