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Archive pour la catégorie 'FLEMING Victor'

Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz) – de Victor Fleming – 1939

Posté : 25 janvier, 2017 @ 8:00 dans 1930-1939, FANTASTIQUE/SF, FLEMING Victor | Pas de commentaires »

Le Magicien d'Oz

1939 est décidément une année exceptionnelle, pour le cinéma en général, et pour quelques cinéastes américains en particulier : John Ford qui enchaîne La Chevauchée fantastique et Vers sa destinée, mais aussi Victor Fleming, qui sort cette année-là deux immenses classiques du cinéma hollywoodien.

Entre Autant en emporte le vent et Le Magicien d’Oz, rien de comparable a priori : d’un côté l’adaptation d’un roman très romanesque sur fond de guerre civile, de l’autre celle d’un classique de la littérature pour jeunesse qui nous plonge dans un monde imaginaire très carton pâte. Pourtant, il y a une familiarité évidente entre les deux films, une même manière de mettre en image des sentiments exacerbés, de filmer des couleurs vives et tranchées, et de souligner les affres d’une société.

Avec Le Magicien d’Oz, Fleming nous plonge d’emblée dans l’Amérique de la Dépression, même si la pauvreté n’est jamais clairement affichée. Dans une campagne tout en sépia, l’héroïne interprétée par Judy Garland symbolise l’innocence menacée par les agressions extérieures, une jeune fille pure qui décide de partir sur les chemins pour sauver son chien, se retrouver prise dans une tempête, s’évanouit, et se réveille dans le monde merveilleux d’Oz, où le sépia a laissé la place à des couleurs chaudes et lumineuses.

On connaît tout du Magicien d’Oz : son chemin jaune qu’il faut suivre jusqu’au bout, sa sorcière grimaçante, ses singes volants, son homme de fer, son épouvantail et son lion parlants, et bien sûr ses chansons imparables. Mais la magie opère toujours parfaitement dans ce petit bijou du cinéma familial, et le Over the rainbow entonné par Judy Garland reste un merveilleux moment. Un film qui incite à la bienveillance et rend heureux. Mes enfants acquiescent.

Autant en emporte le vent (Gone with the wind) – de Victor Fleming – 1939

Posté : 30 octobre, 2016 @ 8:00 dans 1930-1939, BOND Ward, FLEMING Victor, WESTERNS | Pas de commentaires »

Autant en emporte le vent

Y a-t-il un film qui symbolise mieux que celui-ci ce que fut l’âge d’or d’Hollywood ? Sa démesure, son ambition, mais aussi sa capacité à transcender les émotions et, tout simplement, raconter des histoires. Deux séquences résument la richesse de ce film fleuve de plus de trois heures trente.

La première, c’est bien sûr le siège d’Atlanta, et l’incendie incroyablement spectaculaire auquel cherchent à échapper les héros, qui traversent dans leur chariot une ville plongée dans le chaos, où tout est mouvement et menace. Une séquence d’anthologie, avec des dizaines de figurants, des décors grandioses et une superbe lumière rouge dramatique.

La seconde en est l’antithèse : dans une petite pièce fermée, un groupe de femmes attend avec angoisse le retour de leurs hommes. Elles ne se parlent pas vraiment : l’une d’elles lit aux autres un roman de Dickens pour tromper leur anxiété. Rien de spectaculaire dans cette scène, rien de remarquable non plus dans ce décor presque austère, mais une tension palpable.

Ce monument du cinéma, c’est aussi la vision d’un homme, David O. Selznick, producteur et seul maître à bord. C’est lui qui a voulu cette adaptation du roman de Margaret Mitchell. C’est lui qui a choisi les acteurs, imposant le casting le plus couru de toute l’histoire du cinéma pour le rôle central de Scarlett O’Hara. C’est lui aussi qui a confié les rênes du projet à Victor Fleming.

Mais à quel point Fleming a-t-il su simposer sa marque ? Difficile à dire. Tourné à la même époque, son Docteur Jekyll et Mr. Hyde était une belle réussite, mais n’avait rien de comparable avec la flamboyance de Gone with the wind. Peu importe finalement. Ce qui compte, c’est le souffle de la mise en scène, la beauté des images.

On est loin du cinéma vérité qui sera en vogue quelques décennies plus tard : tourné en studio, le film est basé sur une perpétuelle recherche esthétique, avec des couleurs très marquées, et de superbes ombres chinoises se découpant sur des ciels dramatiques, la musique inoubliable de Max Steiner jouant bien fort. Et qu’est ce que c’est beau !

Gone with the Wind, c’est l’histoire d’un monde qui s’effondre (le Sud balayé par la guerre de Sécession), et d’un idéal qui cherche à surnager. C’est aussi l’histoire d’une femme amoureuse d’une idée qu’elle se fait de l’amour. Mais c’est surtout l’histoire d’un rendez-vous manqué entre deux êtres faits pour s’aimer. Scarlett O’Hara et Rhett Butler, deux égoïstes que les remous de l’Histoire vont révéler à eux-mêmes.

Elle, odieuse et terriblement humaine, capable des pires horreurs, prête à sacrifier le bonheur de sa sœur pour obtenir ce qu’elle veut, mais pourtant formidablement émouvante. Un superbe rôle pour Vivien Leigh, actrice intense et délicate qui ne cesse de m’émerveiller. Lui ? Un rustre, brutal, un rien vulgaire, et magnifique en même temps. Un rôle taillé pour Clark Gable, qui était d’ailleurs le seul choix de Selznick. Et qui a rarement été aussi bon qu’ici.

Autour d’eux, un idéal amoureux, donc, pour Scarlett : Ashley (Leslie Howard), l’image même de ce Sud balayé par la guerre, indéfiniment accroché à sa splendeur passée, un homme mou et indécis. Et puis un ange, Mélanie, d’une pureté et d’une bonté presque irréelle (et qui plus est avec la beauté de Olivia de Havilland). C’est d’ailleurs l’une des grandes forces du film : le casting formidable, qui compte aussi Thomas Mitchell dans le rôle du père, ou l’inoubliable Hattie McDaniel dans le rôle de Mamie, qui fit d’elle la première actrice noire oscarisée.

Bref, que des personnages qui semblent parfaitement à leur place. Et au milieu de tout ça, deux cygnes noirs (qui dansent dans une belle séance de bal en se moquant des regards inquisiteurs), définitivement faits l’un pour l’autre, mais qui ne s’épargnent rien. Car la grande histoire d’amour de ce monument du romanesque, c’est l’histoire d’un terrible échec, plein de cruauté et de douleurs, parsemé de déclarations d’amour à sens unique, et qui se conclue par un cinglant et magnifique « Frankly my dear, I don’t give a damn! »

Dr Jekyll et Mr Hyde (Dr. Jekyll and Mr. Hyde) – de Victor Fleming – 1941

Posté : 8 décembre, 2015 @ 2:31 dans 1940-1949, FANTASTIQUE/SF, FLEMING Victor | Pas de commentaires »

Dr Jekyll et Mr Hyde

Ce n’est pas la première adaptation du roman de Stevenson, loin de là : Hollywood s’est intéressé dès 1913 à ce classique du fantastique victorien. Mais celle-ci est sans doute la plus ambitieuse. La présence de Victor Fleming en est la preuve : les précédents films du cinéaste sont Le Magicien d’Oz et surtout Autant en emporte le vent… Bref : Fleming est LE réalisateur le plus important du moment, celui à qui on confie les productions les plus luxueuses.

Pourtant, Dr Jekyll est loin des standards hollywoodiens, des belles valeurs prônées généralement par la machine à rêve. La manière dont le film confronte le Mal au Bien, la terrible violence des rapports humains, ou les rapports des hommes avec les femmes… Dans tous ces aspects, on est loin, très loin du politiquement correct.

Le sujet même du film (et du livre bien sûr) est audacieux : chacun de nous possède une part d’ombre, la capacité de faire le Mal. Et c’est tout le « bienfait » de cette potion concoctée par le bon Dr. Jekyll : révéler la nature du Mal si profondèment enfoui en lui. Et cette nature est terrifiante. Hyde n’est pas un simple criminel : c’est un être dénué de toute empathie, sadique et dominateur. Ses face-à-face avec Ingrid Bergman, victime incapable de se défaire de son emprise, sont réellement glaçants.

C’est de l’actrice que vient l’une des grandes idées du film. En toute logique, les producteurs avaient prévu de lui confier le rôle de la douce fiancée du bon docteur, jeune femme de la bonne société innocente et romantique à l’extrême. A Lana Turner, habituée aux rôles plus âpres, celui de la serveuse des mauvais quartiers qui aiment s’amuser avec les hommes… Mais Bergman voulait casser son image et, miracle, a obtenu que les rôles soient inversés.

Ce n’est pas qu’elle joue la « mauvaise fille » : il y a peut-être moins d’innocence, mais autant de bonté chez elle que chez la douce Lana Turner. Mais ce double contre-emploi souligne avec force la puissance de la destinée, l’importance d’être bien né. Pas si courant, et loin du supposé manichéisme hollywoodien.

Les acteurs sont formidables. Lana Turner n’a pas grand-chose à jouer à part la pureté et l’innocence, certes, mais elle est absolument parfaite. Et Ingrid Bergman est bouleversante en jeune femme tragique marquée par le destin. Quant à Spencer Tracy, omniprésent, il est simplement immense, aussi convainquant dans la sobriété de Jekyll que dans les excès de Hyde. La qualité du maquillage et des effets spéciaux ne fait que servir son jeu.

Et visuellement, le film est une splendeur, tourné dans un noir et blanc aux ombres profondes, comme cette séquence nocturne dans le parc, où Jekyll semble s’enfoncer constamment dans une brume profonde. La première scène de la transformation est également exceptionnelle. Durant de longues séquences, la caméra se glisse dans les coins les plus improbables de l’atelier pour ne filmer que des ombres, des reflets ou des silhouettes, avant de dévoiler peu à peu le visage monstrueux de Hyde : à travers un verre déformant, puis la buée d’un miroir. La révélation est saisissante…

 

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