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Soudain le 22 mai (22 mei) – de Koen Mortier – 2010

Posté : 21 août, 2012 @ 11:46 dans 2010-2019, MORTIER Koen | Pas de commentaires »

Soudain le 22 mai

Réalisateur trash et expérimental, Koen Mortier s’essaye à un cinéma un brin plus narratif, encore que… En une heure et demi, le film ne raconte guère que quelques minutes de la vie d’une poignée d’hommes et de femmes. Des minutes importantes, puisqu’il s’agit de leurs dernières : l’événement central est un attentat meurtrier dans un centre commercial, perpétré par un kamikaze.

L’explosion est à elle seule un grand moment de cinéma. Filmée avec sans doute peu de moyens, mais avec un sens de la débrouillardise et une efficacité rares, cette séquence magistrale nous plonge littéralement au cœur de l’enfer. Jusqu’alors, le film a adopté strictement le point de vue du vigile du centre commercial, que l’on a suivi du réveil jusqu’à son arrivée sur son lieu de travail, dans une vie banale et d’une tristesse glaçante : pas la moindre couleur dans la vie de cet homme dont on apprendra plus tard qu’il a connu une perte particulièrement douloureuse.

Cherchait-il à se débarrasser de ce fardeau qu’était devenu la vie ? Est-ce pour cela qu’il a laissé passer devant lui un homme cagoulé et très suspect, celui-là même qui allait se faire exploser, entraînant avec lui des passants dans la mort ? Ces questions sont posées, bien sûr, et sans doute le film aurait-il gagné en profondeur si Mortier s’était concentré uniquement sur ce personnage de vigile. Mais le réalisateur préfère, dans la seconde partie de son film, multiplier les points de vue : ceux des victimes, qui s’interrogent sans grande passion sur les raisons de leur mort et sur le destin qui les a poussés là.

Mère de famille sans histoire, commerçants, exhibitionniste malsain, et le kamikaze lui-même… tous sont filmés de la même manière, sans passion, sans tristesse, des êtres anonymes qui appréhendent la mort comme ils l’ont fait avec leur vie. Même pas désespérant : plutôt aliénant.

On a beaucoup reproché la vacuité du film de Mortier. Et c’est vrai qu’on se demande un peu de quoi il nous a vraiment parlé. Mais Soudain le 22 mai est une œuvre étonnante, qui garde son mystère jusqu’au bout, et nous hante longtemps. Un bel exemple de la bonne santé du cinéma belge d’aujourd’hui.

 

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