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Archive pour la catégorie 'GUILLERMIN John'

La Tour infernale (The Towering Inferno) – de John Guillermin – 1974

Posté : 26 octobre, 2018 @ 8:00 dans 1970-1979, GUILLERMIN John, NEWMAN Paul | Pas de commentaires »

La Tour infernale

Le film catastrophe n’est pas né avec La Tour infernale : le genre est à peu près aussi vieux que le cinéma, et a déjà eu une sorte d’âge d’or dans les années 30, avec des films (formidables) comme San Francisco, La Mousson, ou L’Incendie de Chicago. Et puis son producteur, Irwin Allen, avait déjà connu un gros succès deux ans plus tôt avec L’Aventure du Poséidon, sur un modèle similaire. Mais les bases que le producteur impose au genre deviennent vite incontournables. Le triomphe du film lors de sa sortie en salles n’y est pas pour rien.

La dimension biblique omniprésente quarante ans plus tôt (la catastrophe venait quasi-systématiquement débarrasser la terre de ses pêcheurs) est un peu estompée, mais il en reste quelque chose. On peut être certain que les salauds vont tous mourir, que les enfants et les animaux vont survivre, et que les couples illégitimes seront les premiers à succomber. Pas manqué ici, mais on pardonne bien volontiers cet excès de bonne conscience judéo-chrétienne : le sacrifice annoncé de ces amants qui se cachent pour s’adonner à la luxure est l’une des séquences les plus belles et déchirantes de ce film qui ne manque pourtant pas de morts.

Surtout, c’est la construction du film qui sera reprise ad-nauseum dans d’innombrables grosses productions pas toujours (même rarement) aussi inspirées : une première partie qui permet de présenter les nombreux personnages, puis une succession de morceaux de bravoure qui donnent l’occasion à un casting all-stars de briller, chacun à son tour.

En l’occurrence, le scénario (signé Stirling Silliphant, comme …Poséidon) est d’une efficacité redoutable, à la fois dans la manière d’introduire et de faire vivre (ou mourir) les personnages, mais aussi dans celle de les plonger au cœur de l’action, en évitant l’effet surenchère. Réalisateur pas toujours très inspiré (son King Kong de triste mémoire), John Guillermin l’est particulièrement pour utiliser les trois dimensions (la hauteur, surtout) de son beau décor : une tour présentée comme la plus haute du monde, à San Francisco, bientôt ravagée par les flammes.

Et quel casting ! Faye Dunaway se contente, certes, de jouer les faire-valoirs, mais tous les autres acteurs sont parfaitement bien servis : Jennifer Jones, Fred Astaire, William Holden, Robert Wagner, Robert Vaughn… et surtout Steve McQueen et Paul Newman, les deux stars du film, dont l’alchimie, même à distance, est pour quelque chose dans l’aspect toujours moderne du film. Les deux rois de la cool-attitude au cœur de l’enfer, ça a de la gueule.

Le Crépuscule des Aigles (The Blue Max) – de John Guillermin – 1966

Posté : 4 août, 2014 @ 6:25 dans 1960-1969, GUILLERMIN John | Pas de commentaires »

Le Crépuscule des Aigles

Les derniers mois de la Grande Guerre, du point de vue des aviateurs allemands. Un sujet original, confié à un cinéaste inégal (John Guillermin) qui dispose ici de moyens démesurés. On a ainsi droit à quelques scènes de bataille assez spectaculaires dans lesquelles, avec des centaines de figurants, Guillermin tente de reconstituer le chaos de la Grande Guerre, avec des vues aériennes de ces champs constellés de tranchées séparées par d’absurdes no-man’s land pour lesquels les soldats meurent.

Mais justement, jamais on ne ressent cette impression de chaos. Tout semble trop propre, trop préparé, trop bien rangé. La visite de l’hôpital, malgré les bras en écharpe, les visages emmaillotés, et les tâches de sang omniprésents, ne parvient pas à faire sentir la souffrance et l’absurdité de ces combats. Dès la séquence d’ouverture, au cœur d’une bataille d’infanterie, cet aspect trop lisse saute aux yeux, et aux oreilles surtout : tout est trop calme, trop harmonieux, trop à sa place.

La réalisation est trop propre, trop sage. Il aurait fallu un cinéaste d’une autre trempe pour mettre en scène un film aux thèmes si forts. L’un d’eux, l’opposition entre l’aristocratie et les modestes, aurait pu faire du film le pendant aérien de La Grande Illusion. Mais Guillermin n’est la plupart du temps pas à la hauteur de son sujet, à quelques passages près : l’arrivée de George Peppard le prolétaire dans ce milieu privilégié par exemple. Ou cette séquence nocturne au cours de laquelle les pilotes boivent leur champagne tandis qu’au loin, on entend les premières détonations de la bataille qui se livre.

Il y a un autre thème fort, qui vaut quelques beaux moments : l’érection du personnage de Peppard en héros national, et l’utilisation que fait l’Etat-Major de son image pour booster le moral du peuple allemand. Mais là aussi, le film souffre de la comparaison avec Mémoires de nos pères, qui déclinera ce thème d’une manière autrement plus convaincante.

Le plus réussi finalement, c’est le personnage principal, homme mystérieux, froid et ambitieux, qui ne veut qu’une chose : abattre vingt avions ennemis pour décrocher la mythique « Blue Max », la plus prestigieuse des médailles militaires. Cynique, insensible aux morts qui tombent autour de lui, il ne semble exister que dans sa rivalité avec un autre pilote bourré de testostérones, avec lequel il se dispute la trop belle et trop facile Ursula Andress (un vrai rôle de garce, pour rester correct).

La dernière partie du film est la plus réussie. A partir de la débacle de l’armée allemande, le cynisme des personnages et de cette guerre devient enfin le sujet central du film, et Guillermin lui-même semble apporter une attention nouvelle à sa mise en scène : des plans plus agressifs, un montage audacieux (notamment lors de l’ultime vol du « héros »), et une impression assez forte, in fine…

• Blue ray chez Fox, avec la seule bande annonce en bonus.

 

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