La Loi et l’Ordre (Righteous Kill) – de Jon Avnet – 2008
Je ne sais plus quel critique a souligné le premier que Avnet était l’anagramme de navet. Un peu facile, oui, mais faut reconnaître que le réalisateur n’est pas un auteur, et qu’il a une fâcheuse tendance à creuser des sillons déjà bien profonds. Ce qui n’est pas si grave, puisque ses films ne sont pas pires que le tout venant hollywoodien.
Sauf qu’avec La Loi et l’Ordre, Avnet mérite d’être giflé en place publique. Cette énième histoire de tueur en série, faux remake de Magnum Force, ne repose que sur une seule idée et une seule envie : réunir vraiment DeNiro et Pacino, en les filmant côte à côte comme ils ne l’avaient jamais été auparavant.
C’est un peu mince, surtout que pour arriver à ça, le film film emprunte les pires sentiers battus : un polar, bien sûr, bourré de clichés et franchement fatiguant, plein de ces effets tape-à-l’œil que l’on retrouve d’une production à l’autre, et avec des personnages qui frôlent le ridicule. La pauvre Carla Gugino, par exemple, est réduite à jouer une fliquette nympho excitée par la violence…
DeNiro et Pacino, versions parodiques d’eux-mêmes, ont à peu près trente ans de trop pour leurs rôles. Difficile de les imaginer comme des superflics. Difficiles, même, de les imaginer comme des super-acteurs : livrés à eux-mêmes, ils grimacent et cabotinent comme dans leurs pires prestations de ces dernières années. Triste…
Pourtant, c’est leur âge avancé qui sauve (un peu) le film. Parce qu’on sent derrière ces flics en bout de course un mélange d’urgence et de frustration, et l’absence de meilleurs lendemains les rend émouvants. A condition d’être particulièrement tolérants et de chercher au-delà des ambitions du réalisateur…
Un conseil, quand même, pour les nostalgiques de DeNiro et Pacino : mieux vaut se replonger dans le fameux fondu-enchaîné du Parrain 2, ou dans les champs/contre-champs de Heat. Deux occasions nettement plus enthousiasmantes de voir ces deux immenses acteurs partager l’écran.