Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'RIPLEY Arthur D.'

Thunder road (id.) – d’Arthur Ripley – 1958

Posté : 21 décembre, 2016 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, MITCHUM Robert, RIPLEY Arthur D. | Pas de commentaires »

Thunder Road

Même s’il n’est pas totalement abouti, il y a une belle ambition et une atmosphère vraiment originale dans ce drôle de film noir, ultime réalisation d’un cinéaste qui n’aura signé qu’une poignée de longs métrages (dont le pas terrible L’Evadée). Celui-ci, d’ailleurs, est parfois attribué en partie à Robert Mitchum, star, producteur, auteur de l’histoire originale et co-auteur de la chanson principale.

L’acteur s’offre un rôle assez différent de son emploi habituel dans le genre : un chauffeur, ou plutôt un transporteur, chargé d’amener à bon port l’alcool fabriqué clandestinement par son père, et par ses aïeux depuis des générations. Un « métier » à hauts risques, dont il s’est promis de garder à bonne distance son petit frère, joué par… le fils de Mitchum.

Le fils de Mitchum qui interprète le frère de Mitchum ? A priori, il faut reconnaître que ça colle plutôt bien : ces deux-là ont clairement un air de famille, et la différence d’âge est évidente mais pas flagrante au point d’imposer le saut d’une génération. N’empêche : le simple fait de savoir qu’ils ne sont pas frères, mais père et fils, crée un sentiment bizarre qui pèse un peu sur leurs nombreuses scènes communes.

Cette curiosité mise à part, il y a une belle atmosphère dans ce film qui oscille constamment entre le film de genre et la peinture sociale d’une vallée oubliée par le progrès, dont les habitants cherchent à retenir les vieilles habitudes, contre l’irruption violente de l’ordre et de la modernité.

Ripley n’est pas un immense cinéaste, et tout n’est pas parfait dans son film. Les scènes de jour sont ainsi, pour la plupart, assez plates et molles. Mais dès que la nuit se fait à l’écran, il se produit une sorte de miracle. Comme si l’obscurité ôtait toute contrainte au réalisateur, qui s’autorise alors des pauses fascinantes et magnifiques.

Une série de gros plans à la lueur d’un feu lors d’un conciliabule sous haute tension. Un face-à-face romantique et lourd de présages lors d’une soirée pluvieuse. L’ultime regard de deux frères qui se savent à l’heure des adieux. Ou la vision lointaine d’une lente cohorte de voitures dont on ne voit que les phares allumées, et dont on sait qu’elles transportent ce qui reste de l’être aimé… Inégal et parfois maladroit, Thunder Road est surtout habité par ce genre de scènes belles et mélancoliques.

L’Evadée (The Chase) – d’Arthur D. Ripley – 1946

Posté : 29 avril, 2012 @ 11:28 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, RIPLEY Arthur D. | Pas de commentaires »

L'Evadée

Curieux film noir, qui commence dans la plus grande tradition du genre, avec un ancien G.I. (Robert Cummings) qui tombe amoureux de la femme d’un gangster (Michèle Morgan) et décide de s’échapper avec elle. Mais un twist inattendu amène le film au bord de l’onirisme, avec une atmosphère très particulière : quand est-on dans la réalité, quand est-on dans le rêve ? Pas facile de répondre à cette question.

Cette atmosphère si particulière, cette volonté d’être toujours sur le fil, jamais vraiment là où on l’attend, c’est la grande force d’un film par ailleurs un peu bancal : un scénario approximatif (pourtant signé Philip Yordan, d’après un roman de William Irish, romancier souvent visité par le cinéma, de L’Homme Léopard à La Mariée était en noir, en passant par Les Mains qui tuent ou La Sirène du Mississipi), une mise en scène sans éclat, et des acteurs pas vraiment en valeur.

Michèle Morgan trouve pourtant là l’un de ses rares rôles de premier plan à Hollywood. Mais son personnage n’existe pas vraiment, et n’est pas mis en valeur par la caméra de l’obscur réalisateur. Morgan qui rêvasse devant un fond d’écran représentant la mer, cela fait… eh bien Morgan qui rêvasse devant un fond d’écran ! Quand la magie n’opère pas, il n’y a rien à faire. Quant à Peter Lorre, il fait du Peter Lorre, avec son talent habituel, mais sans en rajouter.

Il y a pourtant quelques beaux moments furtifs, comme la mort d’un homme dans une cave d’excellents vins, avec ce Cognac Napoléon de 1815 qui se répand dans un égoût d’évacuation, tel la vie qui s’échappe par une mare de sang. Réussie aussi : la peinture de La Havane des années 40, gorgée de vie, où la débauche et les excès côtoient la misère. Là, lorsqu’il s’écarte un peu de son intrigue, Ripley semble être particulièrement inspiré.

Et il y a la fin, hallucinante. La montée dramatique, qui nous amène inexorablement vers l’incontournable affrontement entre Robert Cummings et ses ennemis, est évité par un rebondissement aussi subit qu’inattendu, à cause d’un inutile gadget, pour une fin absolument incroyable, sans doute sans équivalent dans l’histoire du film noir. Mine de rien, ce petit film bancal et au rythme trop lent se joue plutôt habilement de tous les codes du film noir. A défaut d’être un chef d’œuvre, c’est une vraie curiosité.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr