Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'HUMBERSTONE Bruce'

Dix hommes à abattre (Ten wanted men) – de H. Bruce Humberstone – 1955

Posté : 3 avril, 2023 @ 8:00 dans 1950-1959, HUMBERSTONE Bruce, WESTERNS | Pas de commentaires »

Dix hommes à abattre

Randolph Scott décidé à se venger après la mort d’un proche… Voilà une phrase qui peut résumer une belle quantité de westerns. De là à dire que celui-ci tombe dans la facilité, il y a un pas que je ne franchirais pas. Il y a bien des raccourcis dans ce film : une romance qui se noue en un quart de seconde, un prétexte de querelle auquel on a bien du mal à croire, des rebondissements téléphonés (on sait d’emblée qui va se faire tuer et qui va s’en sortir). Mais il y a aussi des choses assez enthousiasmantes.

Et ça commence par une scène inattendue : un braquage de diligence (oui, oh, rien de bien original), qui s’avère être une blague, que vient dévoiler le grand rire d’un Randolph Scott inhabituellement jovial en grand propriétaire tout à son bonheur de retrouver son frère et son neveu, qu’il n’a pas vus depuis dix-huit ans. Sauf que le neveu tombe raide amoureux (au premier regard) d’une jeune femme qu’un autre grand propriétaire veut garder pour lui. C’est Richard Boone, alors on sait qu’il sera le grand méchant de l’histoire. Pas manqué.

C’est le grand méchant, mais il est assez étonnant. Parce qu’il n’est visiblement motivé que par l’amour (un amour très possessif, mais un amour quand même), et pas par l’argent ou le pouvoir. Parce qu’il ne tarde pas à se faire dépasser par les tueurs qu’il a engagés. Et parce qu’il est franchement assez pathétique, jusqu’au duel (presque) final attendu.

Ce western détonne par la place qu’il réserve aux femmes et aux romances, centrales à plusieurs titres. Le scénario n’est certes pas d’une très grande finesse, mais Humberstone, cinéaste nettement moins réputé que Boetticher ou De Toth dans le genre (pour citer les deux cinéastes fétiches de Randolph Scott au cours de cette décennie), mais il signe un western passionnant, avec quelques très beaux moments, à l’image de cette scène d’attente dans la maison assiégée, avec une série furtive de gros plans magnifiques.

Belle aussi, la relation de Scott avec la veuve jouée par Jocelyne Brando (la sœur de), romance qui ne dit pas son nom. Humberstone met joliment en scène la tendresse qui unit cet homme jovial et très entouré et pourtant solitaire, et cette femme plus si jeune. Les autres rôles féminins ne sont sans doute pas aussi intéressants, aussi développés. Mais ne serait-ce que pour la place qui est réservée aux femmes, Dix hommes à abattre mérite d’être découvert.

Si j’avais un million (If I had a million) – de James Cruze, H. Bruce Humberstone, Ernst Lubitsch, Norman Z. McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter, Norman Taurog – 1932

Posté : 7 avril, 2017 @ 8:00 dans 1930-1939, COOPER Gary, CRUZE James, HUMBERSTONE Bruce, LUBITSCH Ernst, McLEOD Norman Z., ROBERTS Stephen, SEITER William A., TAUROG Norman | Pas de commentaires »

si j'avais un million

Un milliardaire soi-disant en fin de vie et agacé par son entourage décide de dilapider sa fortune en distribuant un million de dollars à plusieurs inconnus choisis strictement au hasard… Et c’est le point d’un départ (réalisé par Norman Taurog) d’un film à sketchs totalement indépendant les uns des autres (le milliardaire lui-même s’éclipsant de plus en plus au film du métrage), et très inégaux, forcément.

Le meilleur ? Le segment signé Lubitsch, de loin le plus court du film, sorte de concentré en une poignée de minutes du style, du rythme et de l’obsession des portes du cinéaste. Un employé de bureau (joué par un Charles Laughton tout en rondeur) reçoit l’un des chèques, se lève, quitte son open space et franchit portes après portes pour monter toujours plus haut dans l’immeuble où il travaille, jusqu’à arrivée au sommet, devant l’ultime porte : celle du grand patron, qu’il ouvre, avant de faire une langue et de refermer la porte !

Le reste est plus inégal et plus anodin, avec quand même des ruptures de ton assez audacieuses. Le film passe ainsi d’un segment burlesque avec W.C. Field et des tas de voitures détruites (réalisé par Norman Z. McLeod) à un autre franchement tragique (signé James Cruze) mettant en scène un condamné à mort qui se croit à tort sauvé parce qu’il est devenu riche.

Tout aussi cynique : le destin de ce petit gangster recherché par la police et qui risque la prison à vie (George Raft, dans un segment réalisé par Bruce Humberstone), incapable d’encaisser ce chèque qui le tirerait d’affaire, et qui finit par le donner au gérant d’un dortoir miteux juste pour pouvoir dormir…

Le thème est presque similaire, en nettement plus léger, avec le segment réalisé par William Seiter mettant en scène Gary Cooper en jeune soldat qui ne pense qu’à s’amuser, et qui passera lui aussi à côté de la fortune…

Rien d’inoubliable là-dedans, et on retiendra plutôt le tendre segment (réalisé par Stephen Roberts) racontant la prise de pouvoir d’une maison de retraite trop stricte par ses pensionnaires. Roberts signe aussi un autre segment évoquant les rêves d’une prostituée.

Du très bon, du plus dispensable… Si j’avais un million vaut finalement surtout pour son improbable distribution. Fields, Cooper et Laughton sur une même affiche, ça ne se refuse pas.

Le Cavalier au masque (The Purple Mask) – de Bruce Humberstone – 1955

Posté : 15 août, 2014 @ 3:03 dans 1950-1959, CURTIS Tony, HUMBERSTONE Bruce | Pas de commentaires »

Le Cavalier au masque

Une question me taraude : les spectateurs américains de 1955 trouvaient-ils normal que l’on entende des cris de singe dans une forêt française ? S’étonnaient-ils de voir Bonaparte traverser lui-même le pays, aller et retour, pour aller confier une mission à quelqu’un ? Bon… Le moins que l’on puisse dire, c’est que le film de Bruce Humberstone prend des libertés avec la vraisemblance, et que sa vision du folklore français paraît bien curieux.

Bruce Humberstone, c’est l’un des co-réalisateurs de Si j’avais un million (avec notamment Lubitsch), mais on lui doit aussi, et surtout plusieurs Charlie Chan dans les années 30 (avec Warner Oland), et des Tarzan dans les années 50 (avec Gordon Scott). Autant dire, pas vraiment un auteur, ni un grand formaliste. Il ne fallait donc pas s’attendre à un grand film d’aventures à la hauteur des grands classiques du genre, dont Tyrone Power ou Errol Flynn furent les plus grands interprètes.

Mais dans la longue lignée des ersatz de Zorro, celui-ci est plutôt très sympathique. Kitsch, mais sympathique. A condition quand même de se laisser amuser par la vision d’un Tony Curtis jouant les grandes précieuses dans le civil, et revêtant un costume et un masque pourpre (c’est dans le titre original) du plus bel effet… particulièrement discret pour une embuscade en pleine nature.

Le film respecte parfaitement le cahier des charges du genre : des duels, des chevauchées, une romance, et un arrière plan historique dont il vaut mieux ne pas connaître grand-chose, tant on est dans la caricature. Dans le rôle titre, Tony Curtis, la grande vedette Universal de l’époque, est charismatique, bondissant. Sans surprise, mais très à l’aise dans la comédie, comme dans les scènes d’action.

• Universal vient d’éditer le DVD du film dans sa collection « Universal Classics » à petit prix, sans bonus, et dans un format 4/3 bien loin du Cinemascope d’origine.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr