Dans la souricière (The Trap) – de Norman Panama – 1959
Norman qui ? Panama ? Jamais entendu parler, dois-je humblement avouer. Et cette découverte donne franchement envie d’en connaître plus. Sans révolutionner le(s) genre(s), The Trap est un thriller/western dense et parfaitement tenu, au suspense d’une grande efficacité, aussi grande que l’est la simplicité du propos et du décor.
Décor de western, même si le thriller est contemporain. On est dans les années 1950, mais l’histoire se passe à Tulla, petite ville d’un Ouest brûlant et poussiéreux, qui semble n’avoir pas bougé depuis le 19e siècle. Quelques détails quand même : des voitures, des téléphones, des fontaines à eau… Rien d’autres, ou si peu, pour rappeler que les décennies se sont écoulées depuis l’époque des pionniers.
Norman Panama filme ce décor de la même manière qu’il filmerait un western, sans doute. Même utilisation des recoins de la ville, ou des grands espaces désertiques. Même logique de confronter un héros solitaire à une horde de bandits prêts à tout pour libérer l’un des leurs. Au passage, on peut rappeler que Rio Bravo est sorti la même année…
Ici, c’est Richard Widmark, formidable en avocat de la mafia qui reprend son destin en main quand son père est trucidé par son « patron », joué par l’excellent Lee J. Cobb. Ajoutez à ça un frère alcoolique et une belle-sœur qui fut son grand amour (Tina Louise, actrice fascinante à qui la chaleur caniculaire va bien)… une grande tragédie familiale s’ajoute au pur suspense, et les deux aspects sont parfaitement tenus.
On pense à Un homme est passé bien sûr, le film de Sturges qui mélangeait lui aussi western et thriller. The Trap n’a pas tout à fait la même ambition, ni même la même force sans doute. Mais Panama signe un film de genre(s) original et passionnant.