La Belle et le Clochard (Lady and the Tramp) – de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske – 1955
Voilà sans doute le plus “normal” des grands classiques Disney : pas de sorcière, ni d’éléphant volant ou de pantin animé à l’horizon, juste une histoire d’amour qui pourrait être celle de n’importe quelle comédie romantique si les amoureux n’étaient un couple de chien. Pour le reste, le film respecte tous les codes du genre : un mâle des bas-quartiers ivre de liberté, qui s’éprend malgré lui d’une jeune femme ayant grandi dans un environnement bourgeois privilégié, le tout dans un décor de cartes postales…
S’il y a un film qui résume parfaitement le goût de Disney pour le modèle américain : ses familles qui sont autant de cocons bienveillants, le destin qui sourit aux audacieux, le sens de l’héroïsme et du sacrifice… c’est bien celui-là. Ce pourrait être lénifiant, et à vrai dire ça l’est bien un petit peu. On sent dès les premières images que ce sympathique bâtard, qui voit les maisons bourgeoises comme des prisons dont il veut se tenir éloigné pour profiter de la vie, finira par rentrer dans le rang, par amour pour la belle. Et forcément, c’est exactement ainsi que ça se termine.
Même si le message est lourdingue, le film s’avère charmant, même 57 années sa sortie. Par sa simplicité formelle et scénaristique, La Belle et le Clochard est un Disney réjouissant. A voir forcément en famille.