Un flic à la maternelle (Kindergarten Cop) – d’Ivan Reitman – 1990
Nouvelle (petite) madeleine de cette année 1990 si fondatrice pour ma cinéphilie. Cette année-là, il y a eu Danse Avec Les Loups, Le Parrain 3, Les Affranchis, A la poursuite d’Octobre Rouge, et beaucoup d’autres plus ou moins mémorables. Alors pourquoi pas Un flic à la maternelle, deuxième incartade d’un Schwarzenegger au sommet (il allait enchaîner avec Terminator 2) dans la comédie, avec son réalisateur attitré du genre, Ivan Reitman (les deux hommes ont déjà tourné ensemble Jumeaux, et se retrouveront pour Junior).
Reitman n’est pas le plus emballant des réalisateurs, mais c’est un malin qui sait dénicher les concepts forts. Dans les trois films qu’ils ont fait ensemble, il utilise le physique hors normes de Schwarzie pour faire naître l’humour. Dans Un flic à la maternelle, tout est dans le titre, et il n’y a effectivement rien d’autre à chercher : tout repose sur le contraste entre les petits monstres de 6 ans et celui que le (trop long) prologue a permis de cataloguer comme un super flic aux méthodes très brutales.
Qui se transformera très, très vite en un enseignant très clean, fantasme immédiat de toutes les mères célibataires de l’école. Le pourquoi de cette transformation importe peu, mais en quelques mots : pour démasquer l’ex-compagne d’un criminel, le flic doit infiltrer l’école dans laquelle il sait que leur fils est scolarisé. Hautement improbable, mais qu’importe : le film n’est pas très à cheval sur la plausibilité, et ce n’est pas le sujet.
On pourrait tiquer aussi sur la morale ébauchée par la métamorphose que l’on devine durable du héros : une vague apologie de la discipline et de l’effort physique, qui magnifie la violence libératrice et s’amuse de remarques un rien homophobes. Tiquer aussi devant les regards énamourés at first sight de Penelope Ann Miller, actrice qui a eu des rôles nettement plus gratifiants (L’Impasse de De Palma)…
Ou on peut prendre ça au troisième degré et tenter de retrouver son âme de tout jeune ado, et s’amuser de voir Schwarzenegger malmené comme rarement par une classe de maternelle. Et se dire que c’est une petite chose plutôt sympathique, qui garde un certain charme, trente-cinq ans après. Au moins en tant que madeleine.

