Bodyguard (The Bodyguard) – de Mick Jackson – 1992
“And IIIIIIIIiiiiIIIIIIIII will alwaaaayyyyyyys love you » chantait Whitney Houston devant un Kevin Costner stoïque mais troublé. C’était déjà les années 90, mais on jurerait qu’on était encore dans les années 80 : son cinéma sirupeux, ses chansons calibrées pour la FM, ses couples improbables. Triomphe lors de sa sortie en 1992, Bodyguard est un sommet du thriller romantico-sirupeux, baigné par une BO elle aussi triomphale. Whitney Houston est à son apogée, et Kevin Costner est la plus grande star du monde.
Ce sont les années d’or de Costner, qui enchaîne Danse Avec Les Loups, JFK ou encore Un monde parfait. Dans cette belle série, Bodyguard fait pâle figure. Plutôt plaisante, cette histoire d’amour entre une star capricieuse et son garde du corps semble constamment hésiter entre plusieurs tons. D’un côté, un film à la mode tourné comme un clip branché avec des effets romantiques du plus bel effet (ah ! ce foulard qui se coupe en retombant sur la lame d’un sabre japonais…). De l’autre, un thriller assez classique filmé plus traditionnellement, avec efficacité et même une certaine élégance.
En fait, le film est nettement plus sympathique lorsqu’il s’intéresse à l’univers de Frank Farmer, le personnage de Costner. Un bar à bière éclairé aux néons, une sublime cabane au bord d’un lac… Mick Jackson n’évite pas les clichés, mais crée une atmosphère américaine à l’ancienne qui fait mouche. L’univers tape-à-l’œil et clinquant de Rachel Marron, lui, est assez insupportable.