Meurtre en suspens (Nick of Time) – de John Badham – 1995
Ça commence par un beau générique à l’ancienne, très hitchcockien avec ces gros plans mécaniques mettant en parallèle le mécanisme d’une horloge et celui d’une arme à feu, sur une musique ample d’Arthur Rubinstein.
Et il y a effectivement quelque chose d’Hitchcock dans l’histoire de ce père de famille dont on enlève la fille pour le forcer à commettre un assassinat.
OK, John Badham n’est pas Sir Alfred, loin s’en faut. Et ce thriller des années 90 ressemble dans la forme moins à un Hitchcock movie… eh bien qu’à un thriller des années 90 comme il en sortait des tonnes à l’époque.
Mais si Badham n’est pas un grand auteur, il a un savoir faire indéniable (estampillé 90s, oui), et j’ai pour lui une affection qui remonte à l’adolescence. Hey ! C’est quand même à lui qu’on doit Short Circuit, Étroite surveillance ou La Manière forte. Pas des chefs d’œuvre, non, mais des films qui ont enthousiasmé les ados des années 90.
Scénar carré, resserré et efficace, Johnny Depp très bien en Monsieur-tout-le-monde (une première pour lui, après une série de grands rôles lunaires), Christopher Walken forcément à l’aise dans un rôle de bad guy qu’il connaît par cœur, une intrigue filmée en temps réel (ça aussi, très hitchcockien)… C’est du cinéma bien modeste, mais un polar efficace, et bien sympathique.