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Archive pour la catégorie 'CAPELLANI Albert'

L’Assommoir – d’Albert Capellani – 1909

Posté : 6 juin, 2011 @ 1:46 dans 1895-1919, CAPELLANI Albert, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

SAMSUNG

Considéré comme l’un des premiers grands maîtres du cinéma français, Albert Capellani est resté dans l’histoire pour avoir signé quelques grandes fresques adaptées de monuments de la littérature française : Le Chevalier de Maison-Rouge de Dumas, Les Misérables et Quatre-vingt-treize de Hugo, ou Germinal de Zola. Bien avant d’être l’un des premiers cinéastes à s’attaquer au (très) long métrage, Capellani avait déjà porté à l’écran l’œuvre de Zola, avec une ambition et une maîtrise déjà bien assurés : L’Assommoir est une adaptation certes raccourcie, mais très fidèle au roman de Zola, dont on retrouve les grands personnages, et la peinture sans fards du monde ouvrier de la fin du XIXème siècle.

L’histoire est strictement celle imaginée par Zola. Ouvrier, Lantier abandonne sa femme Gervaise sans ménagement, et part avec sa maîtresse Virginie. Coupeau, collègue et ami de Lantier, tente de l’en dissuader, puis réconforte Gervaise, qu’il finit par épouser. Porté sur la boisson, Coupeau tombe malade, et doit renoncer à l’alcool. Mais Virginie, qui s’est disputée avec Lantier, et qui a des vues sur Coupeau, est bien décidée à se venger.

La plus grande faiblesse de ce film de 1908 (alors que Méliès faisait encore des merveilles avec ses illusions et fantaisies filmées, et que de l’autre côté de l’Atlantique, Griffith tâtonnait encore dans l’art de la réalisation, rappelons-le), c’est sa longueur : rester fidèle à un roman foisonnant dont l’action se prolonge sur de nombreuses années, dans un film qui n’excède que de peu la demi-heure de projection, était mission impossible. Et effectivement, on a parfois du mal à comprendre les motivations des personnages, en particulier de Virginie, qui est le moteur de l’action, mais paradoxalement le personnage le plus faible.

Mais la plus grande force de ce moyen métrage, c’est la qualité et la puissance de l’interprétation. C’est d’ailleurs ce qui fera aussi la force des longs métrages à venir de Capellani : le jeu de ses acteurs n’a rien de théâtral, et donne une épaisseur étonnante aux personnages. Et même si le delirium tremens qui clôt le film a un côté grand-guignol qui porte à sourire aujourd’hui (mais je dois avouer que je n’ai jamais assisté à un authentique delirium tremens), la modernité du jeu d’Alexandre Arquillières, dans le rôle de Coupeau, marque les esprits…

Le Chevalier de Maison Rouge – d’Albert Capellani – 1914

Posté : 4 juin, 2011 @ 6:42 dans 1895-1919, CAPELLANI Albert, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Le Chevalier de Maison Rouge

Après Germinal, l’un des premiers (très) longs métrages français, et qui restera son chef d’œuvre, Capellani s’attaque à une autre œuvre du patrimoine littéraire, signée Dumas celle-là : Le Chevalier de Maison Rouge, ou les aventures d’un groupe de royalistes bien décidés à faire évader l’ancienne reine Marie-Antoinette, emprisonnée en attendant son jugement. C’est un film primitif, il ne faut pas l’oublier : le film n’a pas les qualités des chef d’œuvre des années 20 ; la caméra est quasiment toujours statique, posée dans une pièce et filmant sans coupure tous les événements qui se déroulent devant elle.

Du théâtre filmé ? Curieusement, non. Il y a dans le choix des cadrages, dans le jeu des interprètes, dans l’enchaînement des plans, une force toute cinématographique, et sans équivalent dans le cinéma français de 1914. Avec Le Chevalier de Maison Rouge, Capellani trace un trait d’union entre les « films d’art » du début du siècle, et les grandes œuvres à venir. Il semble à peu près certain que les films de Capellani ont contribué à faire évoluer le cinéma (et l’évolution que le 7ème art connaîtra dans les quelques années à venir est sidérante). John Ford lui-même admettait d’ailleurs avoir été marqué par le cinéma de Capellani.

Le Chevalier de Maison Rouge, pourtant, commence plutôt mal : c’est une succession de tableaux présentant des postures de révolutionnaires triomphants, qui semblent tirés d’illustrations d’époque. Mais bientôt, les quelques personnages centraux prennent de l’ampleur, et de la consistance. Tant pis si le personnage-titre est interprété par un cabôt qui en rajoute des tonnes dans l’aspect théâtral (Escoffier), et dont le jeu le plus expressif consiste à se draper dans sa cape. Sa première apparition a lieu lors d’une rencontre secrète dans un bar fréquenté par des révolutionnaires, avec sa sœur qui doit l’aider à entrer clandestinement dans Paris, où il est recherché pour ses sympathies royalistes. La manière qu’Escoffier a de jouer le mystère porte à rire, un siècle plus tard…

Le personnage de Dixmer, joué par Dorival, est bien plus passionnant. Commerçant marié avec la sœur du Chevalier, il a été admis par les Révolutionnaires comme l’un des leurs, mais complote en secret avec son beau-frère pour libérer la Reine. Le jeu d’Escoffier est étonnamment moderne. Son personnage, il est vrai, est passionnant, tiraillé entre sa position confortable et sa « cause », entre la jalousie qu’il éprouve à voir sa femme attirée par un jeune et beau capitaine justement chargé de garder la reine, et la volonté de profiter de cet amour naissant pour organiser l’évasion. Amoureux, cynique, engagé et pauvre type, c’est de loin le personnage le plus marquant de cette fresque ample.

Bien sûr, l’issue de l’histoire ne fait aucun doute à ceux qui ne vivent pas dans une grotte depuis 220 ans : toutes les tentatives pour faire évader la reine seront des échecs retentissants. Pourtant, la conclusion est poignante, et Capellani parvient à instaurer un authentique suspense. Ça force le respect…

Drame passionnel – d’Albert Capellani – 1906

Posté : 20 mai, 2011 @ 4:46 dans 1895-1919, CAPELLANI Albert, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Drame passionnel

Un homme et une femme se rencontrent dans un parc de Paris, et tombent amoureux l’un de l’autre. Quatre ans plus tard, ils ont une petite fille, mais l’homme s’ennuie et décide de rompre. Il disparaît, mais la femme le retrouve par hasard, alors qu’il est sur le point de faire un mariage d’argent. Elle prépare sa vengeance…

Tombé dans l’oubli, Albert Capellani fut pourtant l’un des pionniers du cinéma français ‘‘primitif’’. Avant de tourner une série d’adaptations littéraires prestigieuses du patrimoine, le réalisateur a signé une longue série de courts métrages dont ce Drame passionnel est l’un des plus anciens à nous être parvenus. Les qualités cinématographiques, plus d’un siècle plus tard, peuvent être jugées sommaires, mais ce drame assez conventionnel en quatre actes bien définis (par des panneaux qui dévorent l’écran) ne manque pas d’un certain charme, en particulier grâce aux quelques plans d’extérieurs qui nous donnent un aperçu du Paris de l’époque.

Il y a aussi un charme certain à voir ce très court film (à peine plus de six minutes) interprété par des comédiens qui, visiblement, n’ont pas l’habitude des plateaux de cinéma. L’actrice, en particulier, dont je ne connais pas le nom, mais qui ne peut s’empêcher de regarder vers la caméra, cherchant sans doute l’approbation du réalisateur ou de l’opérateur. Evidemment, c’est une erreur de mise en scène (qui se répète tout au long du film), mais ce détail nous donne par moments l’impression d’être sur le plateau, et d’assister au tournage. Un petit voyage dans le temps, ça ne se refuse pas…

 

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