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Archive pour la catégorie 'THORPE Richard'

Les Chevaliers de la Table ronde (Knights of the Round Table) – de Richard Thorpe – 1953

Posté : 3 mai, 2020 @ 8:00 dans 1950-1959, THORPE Richard | Pas de commentaires »

Les Chevaliers de la Table ronde

Ah ! ces épées qui s’enfoncent entre le corps et le bras, et ressortent immaculées… Ah ! ces soldats qui meurent après avoir reçu un simple coup sur le casque… Ah ! ces mêmes décors que l’on recycle pour filmer deux châteaux différents… Ah ! ces grandes productions prestigieuses des années 50, ce Technicolor flamboyant, ce Cinemascope qui n’en finit pas de s’étirer. Et ce charme, ce rythme…

Malgré tous les défauts qui sautent aux yeux aujourd’hui, ces Chevaliers de la Table ronde ont quand même bien belle allure. Y compris les scènes de batailles, qui compensent une mollesse de l’action indéniable par une intelligence de la mise en scène, et un rythme impeccable. A peu près l’inverse des grandes scènes foutraques et hyper-violentes à la Ridley Scott, souvent impressionnantes mais totalement illisibles.

Réalisateur pas toujours enthousiasmant, Richard Thorpe s’empare avec passion et gourmandise du mythe de Camelot, d’Excalibur et de la table ronde. Tous les personnages sont présents, certains au premier plan, d’autres un peu sacrifiés. Mais l’essentiel est bien là, concentré autour de l’amitié tragique entre Arthur (Mel Ferrer) et Lancelot (Robert Taylor), et de leur amour pour la belle Guenièvre (c’est Ava Gardner, alors forcément).

Ferrer et Taylor qui donnent une belle grandeur à leurs personnages, pourtant engoncés dans des costumes très colorés et des armures scintillantes du plus bel effet ! Bref, qui évitent on ne sait trop comment à éviter le kitsch assumé du film. Beau miracle, comme seule la machine hollywoodienne sait en créer.

Un espion a disparu (Above suspicion) – de Richard Thorpe – 1943

Posté : 27 février, 2017 @ 8:00 dans * Espionnage, 1940-1949, THORPE Richard | Pas de commentaires »

Un espion a disparu

Ce pourrait être un énième effort de guerre de la part des studios hollywoodiens, mais ce film d’espionnage tourné en 1943 possède un ton assez surprenant, inattendu pour l’époque : malgré la menace omniprésente et les nombreux faux-semblants, ces aventures d’un couple d’Américain transformés en espion dans l’Allemagne de 1939, à la veille de la déclaration de guerre, s’apparentent plus à une comédie d’espionnage qu’à un vrai film noir.

On a d’ailleurs un peu de mal à prendre tout ça au sérieux dans un premier temps : cette nonchalance de Fred McMurray face au danger, et l’excitation de sa toute jeune femme Joan Crawford à l’idée de devenir une espionne, ont de quoi désarçonner. Surtout que Richard Thorpe semble réellement filmer une comédie, dont la toute première image est d’ailleurs celle d’un mariage tout en légèreté.

Mais dès que le jeune couple quitte l’Amérique, le rythme s’installe, vif et sans temps mort. Un jeu de piste à travers une Europe pleine de dangers qui conduit nos héros d’une étape à l’autre, d’une scène à la suivante, d’un danger à un mystère. Ils y croisent des agents doubles, des espions nazis, des passages secrets, et même un meurtre à l’opéra qui rappelle étrangement celui de L’Homme qui en savait trop, avec un procédé que Hitchcock perfectionnera dans la version de 1956 de son film anglais.

Visuellement, Above suspicion souffre d’une photo tristement terne. Mais les décors sont beaux, et apportent un exotisme charmant à ce pur divertissement qui ne manque ni de souffle, ni d’esprit.

La Conquête de l’Ouest (How the West was won) – de Henry Hathaway, John Ford et George Marshall (et Richard Thorpe) – 1962

Posté : 19 mars, 2013 @ 6:48 dans 1960-1969, FORD John, HATHAWAY Henry, MARSHALL George, STEWART James, THORPE Richard, WAYNE John, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Conquête de l’Ouest (How the West was won) – de Henry Hathaway, John Ford et George Marshall (et Richard Thorpe) – 1962 dans 1960-1969 la-conquete-de-louest

La démesure est le mot qui définit le mieux ce western hors norme, expérience à peu près unique dans l’histoire du cinéma. Près de trois heures de métrage, un écran qui n’en finit plus de s’élargir (le film est tourné en Cinérama, un procédé qui a fait long feu, qui implique l’utilisation de trois caméras simultanément, et la projection sur trois écran, plongeant ainsi le spectateur au cœur de l’action), des tas de stars parfois réduites à des apparitions (John Wayne, James Stewart, Henry Fonda, Gregory Peck et beaucoup, beaucoup d’autres), et même trois grands réalisateurs : Ford, Hathaway et Marshall.

L’ambition, surtout, est de réunir dans un même film toutes les grandes figures du western. A travers le destin d’une famille de pionniers, c’est toute la conquête de l’Ouest qui est racontée : plus de trente ans d’épopée à travers trois générations de cette famille Prescott : Agnes Moorehead, Karl Malden et leurs descendants.

Le long voyage des colons, les guerres indiennes, la guerre civile, la construction du chemin de fer, l’arrivée de la loi dans l’Ouest encore sauvage… Le film est une suite de cinq épisodes inégaux et à peu près indépendants (la famille Prescott sert de fil conducteur) auxquels il manque sans doute un peu plus de cohérence. Mais à travers ces destins hors normes, c’est toute l’histoire américaine du XIXème siècle que le film retrace, rien moins.

Hathaway signe la majeure partie du film : trois des cinq épisodes qui ouvrent et ferment le film, lui donnant ses bases et son rythme. Ford, lui, signe le plus court, et visuellement le plus impressionnant : celui consacré à la guerre civile, dont on ne voit pas grand-chose, si ce n’est les conséquences sur les hommes. Pas de scène de bataille, dans cette parenthèse très sombre, mais deux dialogues en parallèle, au soir de la bataille de Shiloh, l’une des plus meurtrières de toute cette guerre : le général Sherman (Wayne) qui réconforte le général Grant, et deux soldats de base, l’un Nordiste l’autre Sudiste, qui partagent la même horreur des combats. C’est là que figure le plus beau moment du film : le jeune Nordiste (George Peppard) boit de l’eau dans la rivière, lui trouve un goût étrange, et réalise qu’elle est rouge du sang des centaines de morts…

Quant à l’épisode consacré au chemin de fer (signé Marshall), il est le plus spectaculaire, utilisant merveilleusement le Cinerama dans une séquence de fusillade sur le train lancé à pleine vitesse. Impressionnant, comme cette hallucinante cavalcade de centaines de bisons qui dévastent tout sur leur passage, ne laissant derrière eux que morts et ruines.

Pourtant, malgré sa démesure et ces quelques morceaux de bravoure, cette énorme production laisse un sentiment nostalgique et cruel. Ce qui marque dans cette épopée de l’Ouest américain, ce sont les sacrifices humains, et le poids du temps qui passe. Les hommes meurent, laissant les femmes passer le témoin à leur place. Les générations passent, et c’est avec ces morts que la société avance, pour le meilleur ou pour le pire.

Pas de grand héroïsme ici. Même les plus braves (comme le personnage de James Stewart), qui accomplissent les actions les plus nobles, meurent seuls. Le film, qui se veut une ode à l’esprit d’entreprise des pionniers américains, porte clairement la marque de vieux briscards qui ne se font plus guère d’illusion sur la vie et leur place dans le monde…

La Vallée de la Vengeance (Vengeance Valley) – de Richard Thorpe – 1951

Posté : 2 mai, 2011 @ 9:13 dans 1950-1959, LANCASTER Burt, THORPE Richard, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Vallée de la vengeance

Souvent faiblard, le prolifique Richard Thorpe a signé par-ci, par-là quelques perles du cinéma de genre : Ivanhoé dans le film de chevalerie, ou ce Vengeance Valley, premier western interprété par Burt Lancaster. Pas un chef d’œuvre, non : le film souffre d’une mise en scène un peu « plan-plan », sans grand relief, qui ne rend pas hommage aux décors naturels pourtant impressionnants. Mais il y a dans ce western atypique une ambiance inhabituellement familière : au spectaculaire généralement de mise, Thorpe préfère les petits gestes du quotidien, la vie dépouillée (et débarrassée des clichés du genre) des cow-boys. Des cow-boys, c’est-à-dire des garçons vachers, et non des pistoleros à la recherche d’aventures.

Il y a même un aspect presque documentaire à ce film qui, malgré sa courte durée (80 minutes seulement), prend le temps d’intégrer de longs plans montrant le travail des cow-boys dans les vastes plaines, plans sans lien direct avec l’histoire, et qui contribuent à installer l’atmosphère.

Pourtant, il y a une vraie histoire. Classique, certes, mais qui ne manque pas d’intérêt : c’est l’éternelle histoire des frères ennemis. En l’occurrence Lancaster et Robert Taylor, dans l’un de ses derniers rôles. Ce dernier interprète le fils lâche et faux d’un riche propriétaire terrien, qui lui préfère son fils adoptif, Lancaster, courageux et d’une honnêteté à toute épreuve.

Taylor, marié avec la belle Joanne Dru, qui n’a pourtant d’yeux que pour Lancaster, a engrossé la belle itou Sally Forrest. Odieux et veule comme il l’est, on a du mal à comprendre comment ces deux jeunes femmes, pourtant belles, intelligentes et attachantes, ont pu se laisser séduire…

Lancaster, lui, est le seul à savoir que son demi-frère est le père du bébé. Il a beau voir que Taylor n’est qu’une ordure, il garde le secret, acceptant de subir les conséquence à sa place, même quand le grand frère de la jeune maman débarque, décidé à descendre celui qui a mis sa sœur dans l’embarras. Quand on sait que le frère est interprété par John Ireland, qui n’a à peu près joué que des tueurs, on comprend qu’il ne s’agit pas d’un rigolo.

On a donc droit à quelques scènes d’action bien troussées. Mais l’intérêt du film est bien ailleurs : dans la peinture de cette petite ville qui ne vit que par l’élevage des bovins.

L’Introuvable rentre chez lui (The Thin Man goes home) – de Richard Thorpe – 1944

Posté : 11 avril, 2011 @ 3:22 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, THORPE Richard | Pas de commentaires »

L'Introuvable rentre chez lui

Cinquième volet, déjà, d’une série inaugurée par un chef d’œuvre (ici), qui avait donné une première suite franchement réussie (), mais qui tournait un peu en rond avec les films suivants (le n°3 et le n°4). En succédant à W.S. Van Dyke, aux commandes des quatre premiers films, Richard Thorpe, réalisateur généralement poussif, redonne un peu de vigueur à la saga, en confrontant notre couple de détectives préféré, Nick et Nora Charles, aux souvenirs d’enfance de Nick : les époux Charles partent pour quelques jours de vacances chez les parents de Nick, dans une petite ville tranquille.

Le film est basé sur une idée pleine de promesses : l’arrivée du célèbre détective va réveiller les mauvaises consciences de certains habitants. Personne n’imagine que Nick Charles n’est là que pour se reposer, et certains se persuadent qu’il est là pour eux. Le film aurait sans doute gagné à se concentrer uniquement sur cet aspect, qui promettait une belle comédie un peu cynique, ce qu’il est effectivement durant toute la première partie. D’autant plus qu’à cela s’ajoute les rapports tendres mais complexes entre Nick et son père, grand médecin qui aurait préféré que son fils fasse un métier « sérieux ».

Comme dans les précédents films, on se contrefiche de l’intrigue policière, tirée par les cheveux et inutilement complexe : tout ça pour en arriver à la grande réunion finale de tous les personnages, et à la divulgation de l’identité du coupable, qui est forcément le plus insoupçonnable, que du coup on soupçonne dès les premières minutes. Mais la comédie fonctionne plutôt bien. Bien sûr, on regrette toujours le cynisme et le politiquement incorrect du premier film, et Nick Charles en plein sevrage d’alcool est définitivement moins drôle que quand il enchaînait verre sur verre. Mais le couple que William Powell forme avec Mirna Loy fonctionne toujours aussi bien.

Ce couple se suffit à lui seul. Les scénaristes l’ont bien compris, zappant totalement le fils que les Charles ont eu à la fin du troisième film, et qui passait déjà au second plan dans le film suivant. Ici, le voyage des Charles permet d’évacuer ce gamin encombrant, qui n’a pas vraiment sa place dans ces comédies policières dont on attendait un peu plus avec le premier film, mais qui restent bien sympathiques.

 

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