Hors de portée (The Reach / Beyond the Reach) – de Jean-Baptiste Leonetti – 2014
Ah, la bonne vieille influence du comte Zaroff : souvent la promesse d’une bonne série B distrayante, à défaut de retrouver la magie du film original. Parce que ce sous-genre qu’est le « film de chasse dont l’homme est le gibier » est aussi abondant que généralement sans surprise.
Dans cette petite production, le budget semble se focaliser sur deux points : Michael Douglas, et l’impressionnant 4×4 très aménagé (four, bar à cocktail… tout pour un bivouac réussi) que son milliardaire de personnage s’est offert pour sa dernière chasse. Pour le reste, un héros pas très cher (Jeremy Irvine), des décors naturels, et une poignée de seconds rôles (dont cette vieille baderne de Ronnie Cox) qui ont dû se contenter de quelques jours de tournage seulement.
Quant au scénario, il se limite au strict minimum : un milliardaire s’offre une partie de chasse en plein désert avec un jeune guide, tue un homme accidentellement, et décide de se débarrasser du témoin en s’amusant un peu avec lui. Et à la clé : un vrai rôle de méchant pour Michael Douglas qui semble y prendre beaucoup de plaisir.
Le suspens est plutôt efficace, et on n’a pas vraiment envie de faire la fine bouche. Mais un montage à la serpe assez assommant, des rebondissements hautement improbables qui frôlent parfois le ridicule (après un revirement cynique convainquant, le film s’achève sur une note grand-guignol impardonnable), et des personnages qui manquent totalement de profondeur finissent par agacer, voire par ennuyer.
Il y a pourtant une très belle idée dans la première heure, mais trop peu utilisée : la tanière de la victime, marginal vivant en plein désert qui s’est aménagé une série de planques dans les coins les plus improbables. Ce qui donne lieu à quelques images inattendues, et à une chasse au trésor qui, mieux exploitée aurait pu faire de ce film autre chose qu’un survival banal et maladroit. Tant pis.
* DVD chez Metropolitan, avec commentaire audio, making of promotionnel, et featurette mettant en valeur l’incroyable voiture de Michael Douglas dans le film.