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Archive pour juin, 2021

Poil de Carotte – de Julien Duvivier – 1925

Posté : 30 juin, 2021 @ 8:00 dans 1920-1929, DUVIVIER Julien, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Poil de Carotte 1925

Julien Duvivier a tourné deux adaptations du roman de Jules Renard, les deux plus belles, sans conteste. En attendant de revoir la version parlante de 1932, revoir cette première version muette tournée sept ans plus tôt seulement est un plaisir immense. Disons un choc, plutôt, l’histoire de ce gamin malheureux comme la pierre ne poussant pas vraiment à la joie, la plupart du temps.

Modèle de réalisation, modèle de montage, modèle de construction scénaristique, ce Poil de Carotte a à la fois l’aspect feuilletonnant d’une succession de grands moments, et la cohérence d’une grande tragédie qui nous conduit inexorablement vers l’acmé de l’histoire, ce moment où le mal-être de l’aîné des Lepic atteint son point de non-retour.

Le jeune André Heuzé est formidable dans le rôle de ce gamin mal aimé, rejeté de tous, victime de la haine que se vouent ses parents. Il livre sans doute l’une des meilleures performances d’enfants-acteurs, toujours d’une justesse absolue malgré un rôle franchement pesant.

Tous les acteurs ne sont pas dans la même retenue, et c’est la principale (la seule ?) limite du film : Charlotte Barbier-Krauss en fait des tonnes dans le rôle de Mme Lepic, la mère cruelle. Son mari à la ville comme à l’écran Henry Krauss est, en revanche, formidable dans un rôle certes plus humain.

Duvivier est un cinéaste immense, qui réussit dans le même mouvement un portrait d’enfant martyr, et un tableau fort et vrai d’un petit village de montagne, microcosme coupé du monde et enfermé dans des a priori et une certaine dureté d’un autre temps, déjà grand réalisateur-ethnologue. Il filme admirablement paysages et intérieurs. Son film, rude et beau, nous conduit vers une ultime partie d’une beauté qui emporte tout.

On ne meurt que deux fois – de Jacques Deray – 1985

Posté : 29 juin, 2021 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1980-1989, DERAY Jacques | 2 commentaires »

On ne meurt que deux fois

Un film où Charlotte Rampling se balade constamment à poil alors que Michel Serrault prend sa douche tout habillé ne peut pas être totalement honnête. Ce parti-pris dit beaucoup de l’époque (on se rappelle de Noce Blanche ? Des scènes d’amour avec un Bruno Crémer allongé en chemise à côté d’une toute jeune Vanessa Paradis les fesses bien en évidence?). Il dit aussi beaucoup des ambitions du film, tiède et pour tout dire un peu con.

Ça promettait, pourtant. Entre deux Belmondo de la pire période, Deray renouait avec une veine plus « delonienne » (sans Delon), et s’inscrivait dans la lignée de réussites récentes du polar français, Mortelle Randonnée et Garde à vue, deux grands films de Miller avec Serrault, eux aussi dialogués par Michel Audiard.

C’est presque une trilogie informelle pour Serrault, très bien d’ailleurs, et pour un Audiard pas au top, pour son dernier film avant sa mort, qui ne brille que par intermittences : « Vous êtes flic ? Non je vous demande ça parce que chez nous, on les aime pas trop les flics. – Chez nous non plus, mais nous on sait pourquoi. »

Et Miller est absent, donc, et ça manque franchement : Deray peine à créer une atmosphère de malaise de cette histoire de crime pourtant bien trouble. Et à faire d’une Charlotte Rampling au sex-appeal discutable une femme fatale vraiment convaincante. On croise Bacri, Darmon, Darroussin, tous jeunôts, tous très bien, sans avoir grand-chose à jouer.

Rendez-vous manqué, d’où ne ressortent qu’une poignée de beaux moments. Le face à face entre le barman joué par Bacri et le flic Serrault, odieux. Et surtout celui où Serrault sonne à la porte d’Elizabeth Depardieu : elle ouvre la porte, un sourire plein d’espoir, et lui tourne les talons, avec un petit haussement d’épaules et un sourire résigné.

 

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