The Fall (id.) – saison 3 – créée et réalisée par Allan Cubitt – 2016
A la fin de la saison 2, on se demandait un peu ce que Cubitt allait trouver pour prolonger sa série, dont l’histoire semblait totalement bouclée. Mieux qu’un prolongement, cette troisième et dernière saison relance l’intrigue d’une manière totalement inattendue, troquant la violence et le suspense des deux premières saisons avec une violence plus psychologique, et des enjeux plus introspectifs.
Voilà donc notre tueur amnésique, sans le moindre souvenir de tout ce qu’il a pu faire depuis qu’il s’est mis en tête de devenir tueur en série. C’est en tout cas ce qu’il affirme, affichant une vulnérabilité inattendue jusque là. Simule-t-il ou se retrouve-t-il réellement dans la peau d’une victime de ses propres crimes ? Eh bien c’est là tout l’enjeu de cette ultime salve de six épisodes.
Paradoxalement, le personnage de Jamie Dornan en sort peut-être plus inquiétant encore. Les quelques explosions de violence de cette saison, plus diffuses et inattendues, marquent d’ailleurs les esprits, parce qu’ils se font attendre, et parce qu’ils s’accompagnent de doutes constants sur la nature de cette violence.
Sans doute les deux premiers épisodes auraient gagné à être condensés en un seul épisode. On aurait aussi aimé suivre davantage le destin tragique de la famille du tueur. Mais après un lancement de saison un peu flottant côté rythme, The Fall retrouve toute sa puissance, notamment grâce au face-à-face plus direct, et toujours aussi trouble, entre le tueur et l’enquêtrice, que joue toujours brillamment Gillian Anderson.