Point Break, extrême limite (Point Break) – de Kathryn Bigelow – 1991
Keanu Reeves sous la pluie, ses longs cheveux noirs volant au ralenti lorsqu’il se tourne vers la caméra. Patrick Swayze dans l’eau, ses longs cheveux blonds volant au ralenti lorsqu’il se tourne vers la caméra… Kathryn Bigelow a fait plus délicat que cette ode à la liberté et aux grands frissons, film devenu culte mais qui accuse quand même assez lourdement ses presque trente ans.
C’est clairement le film d’une époque, avec cette esthétique parfois outrancière et ses dialogues impossibles, qui tirent par moments quelques sourires gênés. Surtout que jamais Bigelow ne s’est contentée, avant ou après, d’un scénario aussi bourré de facilités et de raccourcis. Et que, franchement, ni Keanu Reeves ni Patrick Swayze ne sont des acteurs renversants, en particulier ici, où ils se contentent d’être des stéréotypes.
Cela dit, ces stéréotypes sont assumés, tout comme les rebondissements improbables. Impossible de croire en cette histoire de surfeurs-braqueurs ? Oui, totalement impossible, sauf qu’à défaut d’y croire, on marche quand même, emporté par le rythme, les images assez bluffantes (même si l’accumulation de ralentis met bien en valeur les doublures des deux stars) et le caractère hyper fun de tout ça.
Les scènes de surf finissent certes par être un rien répétitives, mais le scénario glisse habilement vers un autre sport extrême avant de lasser vraiment, en l’occurrence le saut en parachute, qui a rarement été filmé avec autant d’habileté et avec un tel sentiment d’immersion. A tel point qu’on finit même par s’attacher aux personnages, si caricaturaux soient-ils. Et même si aucun des acteurs principaux n’arrivent à la cheville de Gary Busey, second rôle génialement utilisé ici, réjouissant quand il en fait des tonnes. Et il ne s’en prive pas.