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Archive pour la catégorie 'BIGELOW Kathryn'

Point Break, extrême limite (Point Break) – de Kathryn Bigelow – 1991

Posté : 16 février, 2019 @ 8:00 dans 1990-1999, ACTION US (1980-…), BIGELOW Kathryn | Pas de commentaires »

Point Break 1991

Keanu Reeves sous la pluie, ses longs cheveux noirs volant au ralenti lorsqu’il se tourne vers la caméra. Patrick Swayze dans l’eau, ses longs cheveux blonds volant au ralenti lorsqu’il se tourne vers la caméra… Kathryn Bigelow a fait plus délicat que cette ode à la liberté et aux grands frissons, film devenu culte mais qui accuse quand même assez lourdement ses presque trente ans.

C’est clairement le film d’une époque, avec cette esthétique parfois outrancière et ses dialogues impossibles, qui tirent par moments quelques sourires gênés. Surtout que jamais Bigelow ne s’est contentée, avant ou après, d’un scénario aussi bourré de facilités et de raccourcis. Et que, franchement, ni Keanu Reeves ni Patrick Swayze ne sont des acteurs renversants, en particulier ici, où ils se contentent d’être des stéréotypes.

Cela dit, ces stéréotypes sont assumés, tout comme les rebondissements improbables. Impossible de croire en cette histoire de surfeurs-braqueurs ? Oui, totalement impossible, sauf qu’à défaut d’y croire, on marche quand même, emporté par le rythme, les images assez bluffantes (même si l’accumulation de ralentis met bien en valeur les doublures des deux stars) et le caractère hyper fun de tout ça.

Les scènes de surf finissent certes par être un rien répétitives, mais le scénario glisse habilement vers un autre sport extrême avant de lasser vraiment, en l’occurrence le saut en parachute, qui a rarement été filmé avec autant d’habileté et avec un tel sentiment d’immersion. A tel point qu’on finit même par s’attacher aux personnages, si caricaturaux soient-ils. Et même si aucun des acteurs principaux n’arrivent à la cheville de Gary Busey, second rôle génialement utilisé ici, réjouissant quand il en fait des tonnes. Et il ne s’en prive pas.

Zero Dark Thirty (id.) – de Kathryn Bigelow – 2012

Posté : 30 janvier, 2013 @ 12:15 dans 2010-2019, BIGELOW Kathryn | Pas de commentaires »

Zero Dark Thirty (id.) - de Kathryn Bigelow - 2012 dans 2010-2019 zero-dark-thirty

Sur le papier, Zero Dark Thirty a tout de la fausse bonne idée : un film-enquête sur la longue traque de Ben Laden, près de dix ans de l’histoire secrète des Etats-Unis dont on ne connaît que la partie émergée… D’autres avant Kathryn Bigelow se sont attaqués à des sujets aussi brûlants, sans avoir plus de recul : Oliver Stone, surtout, qui a réalisé des World Trade Center et W qui ne sont pas parmi ses grandes réussites.

Mais Kathryn Bigelow n’est pas Oliver Stone. Ce qui, pour le coup, est un sacré compliment (même si j’aime bien Stone, la plupart du temps). Avec Zero Dark Thirty, la première réalisatrice oscarisée de l’histoire (c’était pour Démineurs) fait ce qu’un Oliver Stone n’aurait jamais pu faire : un film qui n’assène pas. Dépassionné et passionnant.

Avec son scénariste Mark Boam, Bigelow a réussi un pari totalement improbable : rendre parfaitement intelligible, sans jamais simplifier, une enquête de près de dix ans où l’essentiel se situe dans des rapports, où on a bien du mal à comprendre qui est qui dans la nébuleuse Al Qaïda… Grâce à un scénario d’une rare intelligence, et grâce aussi (et surtout) à une mise en scène qui mériterait un nouvel Oscar.

Car jamais Kathryn Bigelow, cinéaste à la carrière passionnante, ne tombe dans les excès du cinéma-document. La caméra est la plupart du temps à l’épaule, oui. Mais ça ne l’empêche pas de soigner ses cadrages et ses éclairages. Plus que n’importe quel blockbuster lambda, et même si on nous assure que (presque) tout est vrai, à commencer par l’usage de la torture (que Bigelow filme frontalement mais sans complaisance), Zero Dark Thirty est un vrai film de cinéma, et un grand.

La réalisatrice utilise tous les artifices du cinéma pour raconter son histoire, pour souligner les effets. Pour filmer la peur, surtout, qui a rarement été aussi tangible que dans ce film. Qu’elle plane d’une manière diffuse sur des rues bondées et vaguement menaçante, ou qu’elle fasse irruption de manière soudaine et violente.

Mine de rien, c’est peut-être bien le premier film crédible consacré à la guerre au terrorisme, que signe Kathryn Bigelow. Un film qui risque bien de rester un modèle total, tant, à travers quelques scènes traumatisantes, elle parvient à rendre tangible la peur, l’horreur, et les différences absolues entre les protagonistes de cette guerre. Les séquences d’attentat sont d’ailleurs d’une force incroyable, irruption de la mort dans des bulles de quiétude…

Au début, forcément, on pense à JFK (Stone, toujours), pour le côté film-dossier, pour la complexité et la longueur de l’enquête, pour la manière exceptionnelle dont le film parvient à ne jamais nous perdre. Mais rapidement, on réalise que c’est ailleurs qu’il faut chercher une vraie parenté : du côté, inattendu, de La Prisonnière du Désert.

Car le film parle avant tout de l’obsession : celle du personnage principal, jouée par une Jessica Chastain décidément formidable, jeune agent de la CIA qui passera plus de sept ans à traquer Ben Laden, y sacrifiant toute sa vie. Sept ans : c’est justement le temps que Ethan Edwards/John Wayne passait à chercher sa nièce dans le chef d’œuvre de John Ford.

Physiquement, bien sûr, il n’y a pas de comparaison entre le rude Duke et la belle Chastain. Mais les deux personnages sont de la même trempe. Des obsessionnelles que leur quête mènera au bord de la folie et qui, au final, seront exclus des effusions de joie, se retrouvant seuls lorsque la porte se referme. Douce et incroyablement forte, d’une intensité rare, la belle a les épaules de Wayne. Et Kathryn Bigelow a la stature d’un immense cinéaste.

Strange Days (id.) – de Kathryn Bigelow – 1995

Posté : 26 août, 2010 @ 5:00 dans 1990-1999, BIGELOW Kathryn, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Strange Days (id.) - de Kathryn Bigelow - 1995 dans 1990-1999 strange-days

J’avais gardé un meilleur souvenir de ce film de S.F. signé Kathryn Bigelow, et écrit par son ex, James Cameron. La réalisatrice n’a rien à se reprocher d’ailleurs : sa caméra est toujours aussi virtuose, et la belle insuffle un souffle et un rythme parfait, réinventant même avec beaucoup d’efficacité l’utilisation de la caméra subjective, notamment lors d’une longue séquence d’ouverture mémorable. Cette séquence est doublement réussie : d’abord parce qu’elle nous met littéralement à la place d’un petit truand en plein casse dont l’issue lui/nous sera fatal ; ensuite parce qu’elle pose les bases visuelles des nombreuses séquences similaires à venir.

Le style « coup de poing » de Bigelow ne vampe jamais ni l’histoire, ni les personnages. Au contraire : la caméra est toujours au service de l’intrigue et de l’intensité dramatique. En cela, Strange Days est une grande réussite. Le contexte du film (la veille de l’an 2000) est également joliment illustré, la réalisatrice nous montrant par petites touches discrètes la violence et l’insécurité galopantes dans les villes. Jamais elle n’appuie le trait de ce qui est pourtant le sujet principal du film : le mal-être et la tentation que l’on a de trouver refuge dans « autre chose ».
Les acteurs non plus n’ont rien à se reprocher, et surtout pas Ralph Fiennes, comédien aussi intense en nazi impitoyable (La Liste de Schindler) qu’en monsieur tout le monde dépassé par les événements (Quizz Show) ou en diplomate ravagé par la mort de sa femme (The Constent Gardener) ; en ancien flic devenu une loque limite junkie, Fiennes est formidable. Ni la trop rare Angela Basset, personnage apparemment un peu en retrait, mais d’une grande richesse : à la fois dure et féminine, fragile et déterminée, forte et amoureuse… Et quel coup de pied !

Hélas, trois fois hélas, il y a le scénario qui est certes bourré de qualités, et d’une grande richesse thématique. Mais qui est aussi bourré de clichés et de codes mille fois rabâchés, et souvent bien mieux. Il ne faut pas attendre longtemps avant de douter de la dévotion de Tom Sizemore pour son « pote » ; les flics pourris ne sont guère mieux servis (même s’ils sont incarnés par de bons acteurs : Vincent d’Onofrio et William Fichtner) ; pas plus que le grand méchant du film, joué par un Michael Wincott qui fait… du Michael Wincott, avec toujours autant de charisme et un air aussi méchant…

Ces clichés parfois hénormeux gâchent un peu le plaisir, mais Strange Days est bel et bien un film de Kathryn Bigelow : profondément divertissant, et bien plus complexe qu’il n’y paraît…

 

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