Frankie et Johnny (Frankie and Johnny) – de Garry Marshall – 1991
Fraîchement intronisé roi de la comédie romantique avec le succès de Pretty Woman, Gary Marshall creuse le même sillon avec cette adaptation (par l’auteur) d’une pièce. Rien de théâtral, d’ailleurs, dans cette adaptation.
Rien de très fin, non plus. On a même droit à une belle accumulation de clichés parfois éculés. le voisin gay, la vieille fille exagérément enlaidie… Les personnages secondaires sont tous franchement stéréotypés. Jusqu’à frôler l’abstraction lorsque Frankie (Michelle Pfeiffer) observe ses couples de voisins par la fenêtre, dans une scène qui évoque maladroitement Fenêtre sur cour.
Pas finaud, donc, mais il y a une bienveillance authentique avec ce qu’il faut d’ironie (l’enterrement de la vieille serveuse, gentiment irrespectueux), et on finit par être sous le charme. Tout en s’agaçant des tonnes de guimauve qu’on nous balance, que ce soit dans les dialogues ou dans l’imagerie. Un sommet : le premier baiser de Frankie et Johnny, devant une porte de camion qui s’ouvre soudain pour laisser apparaître des tonnes de fleurs…
Mais des acteurs peuvent sauver un film. La preuve avec ce couple que l’on retrouver très loin de l’univers de Scarface. Michelle Pfeiffer, irrésistible même quand elle est chiante. Et Al Pacino, irrésistible même quand il est chiant, et quand il machouille constamment un chewing-gum pour montrer qu’il est cool. Leur couple, improbable sur le papier, fonctionne parfaitement. Un minimum pour une comédie romantique, oui.