Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'LAKE Veronica'

Sorority House (id.) – de John Farrow – 1939

Posté : 11 novembre, 2018 @ 8:00 dans 1930-1939, FARROW John, LAKE Veronica | Pas de commentaires »

Sorority House

Sororité, en bon français, signifie quelque chose comme « communauté de femmes », ou « solidarité entre femmes ». Merci Google. En anglais, c’est donc la même chose, et le savoir permet de comprendre que le titre, étrange, a un rapport très direct avec ce qui se passe à l’écran.

C’est donc l’histoire d’une jeune fille qui part à l’université grâce aux sacrifices financiers de son père, brave épicier dans une petite ville tranquille. Arrivée à la fac, elle découvre une micro-société qui entièrement autour des clubs d’étudiantes, les « sorority houses » du titre, donc. Elle découvre aussi l’obsession des nouvelles arrivantes pour y être admises.

C’est une petite chose, qui flirte souvent avec un sujet plus grave : on se dit qu’à force de se sacrifier pour sa fille, il va lui arriver des malheurs, à ce brave père veuf et aimant. Mais non : Sorority House reste léger et optimiste, une petite chose fort sympathique, à laquelle le bon John Farrow donne le rythme qu’il faut. Sans faire partie des grands piliers du cinéma hollywoodien de l’époque, Farrow déçoit quand même rarement.

Et il fallait bien un cinéaste aussi talentueux que lui pour donner du relief à cette histoire cousue de fil blanc, et pleine de bons sentiments : une fois convenu que rien de dramatique ne va se produire (il y a pourtant quelques occasions), on voit bien où tout ça nous mène. Mais on a beau ne jamais être surpris par quoi que ce soit, on a beau trouver la morale du bon papa très… américaine, eh bien on fond quand même devant cette jolie histoire d’apprentissage.

Du bon sentiment ? Des beaux sentiments en tout cas, et une bienveillance parfaitement charmante, et séduisante. Et puis il y a quand même quelques moments mémorables de pure mise en scène, à commencer par la première rencontre entre la jeune héroïne et le beau gosse du campus, avec des trouvailles visuelles autour d’une échelle rétractable que n’auraient pas reniées les grands du cinéma muet.

Et, au passage, un couple de cinéma sans aspérité, mais tout mignon : Anne Sirley, une ancienne enfant star qui fut l’une des Alice de Disney, et que l’on a quand même vue dans City Girl de Murnau, Liliom de Borzage ou Steamboat round the bend de Ford… tout ça avant ses 17 ans ; et James Ellison, le Buffalo Bill qui n’était qu’un second rôle dans Une aventure de Buffalo Bill de De Mille.

Le Dahlia Bleu (The Blue Dahlia) – de George Mashall – 1946

Posté : 28 janvier, 2013 @ 4:14 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, LAKE Veronica, MARSHALL George | Pas de commentaires »

Le Dahlia Bleu (The Blue Dahlia) – de George Mashall – 1946 dans * Films noirs (1935-1959) le-dahlia-bleu

Le Dahlia bleu est resté dans l’histoire pour avoir donné son surnom à Elisabeth Short, victime d’un meurtre resté irrésolu à Los Angeles, que les journalistes ont vite fait d’appeler le « dahlia noir », alors que le film de Marshall venait de faire un tabac.

Mais on aurait tort de réduire ce film à un fait divers qui inspirera à James Ellroy l’un de ses meilleurs livres (dont la suite, L.A. Condidential, rendra hommage à Veronica Lake, justement héroïne de ce Dahlia bleu… vous suivez ?). Ce film noir post-deuxième guerre mondiale, relativement méconnu aujourd’hui, est une véritable merveille, réalisée par un George Marshall très inspiré et parsemé d’éclats de génie (la séquence du guet-apens…), et surtout basé sur un scénario absolument magnifique signé Raymond Chandler, excusez du peu.

Doit-on attribuer la réussite du film au réalisateur ou au scénariste ? Sans doute aux deux, mais aussi à tous les talents associés au film, du chef op qui signe des séquences nocturnes de toute beauté, au producteur qui a reforme le couple Veronica Lake / Alan Ladd… Il y a une alchimie entre ces deux-là qui relève du miracle. En poignée de scènes seulement, et grâce aussi à des dialogues merveilleux, tout en sous-entendues et en non-dits, le couple marque le film de son empreinte.

L’une des grandes idées de Chandler est d’avoir clairement installé son histoire dans l’Amérique de l’immédiat après-guerre. Un trio d’amis ayant servi dans la même unité est de retour à L.A. après une longue absence. Rien ni personne ne les attend, pas plus l’avocat (Hugh Beaumont) qui retrouve sa piaule minable, que la brute au grand cœur jouée par le génial William Bendix, victime de migraines insupportables depuis qu’il s’est pris un éclat d’obus derrière l’oreille.

Quant à Johnny, Alan Ladd, il retrouve sa femme qui s’est fait beaucoup d’amis depuis son départ… et la mort de leur enfant. Pas de pathos dans ce film noir sec et viril. Pourtant, la séquence où Johnny apprend la vérité sur la mort de son fils est bouleversante, avec un Alan Ladd impressionnant en bloc de fureur et de douleur contenues.
La femme ne tarde pas à être assassinée, et bien sûr c’est Johnny que tout le monde accuse. Johnny qui prend la fuite et rencontre la belle Veronica Lake, dont il ne sait pas qu’elle est la femme de l’amant de feu son épouse. Les rebondissements, d’ailleurs, n’ont pas grand intérêt.

Marshall s’amuse à nous balloter dans une incertitude constante : qui a tué ? et pourquoi ? Mais surtout, il filme (et bien) des personnages exceptionnellement bien dessinés. Car à côté de Ladd, Lake et Bendix, les stars du film, le moindre second rôle est passionnant. Du flic raide et désabusé, au détective de l’hôtel, maître chanteur pathétique qui se rêve en flic ; du mari de Veronica Lake au passé trouble, au patron d’un hôtel miteux et interlope ; du G.I. bagarreur qui apparaît dans une courte scène au début du film, au bras droit du Dahlia Bleu qui prend le temps de faire un bain de pied alors qu’il vient d’enlever le héros… Tous interprétés par d’excellents acteurs à qui le film laisse le temps d’exister.

Il y a bien un minuscule ventre mou, au milieu du film, où le rythme s’essouffle un peu. Mais la première demi-heure est absolument exceptionnelle, modèle cinématographie, intelligent et percutant. Et puis la fin est elle aussi géniale et inattendue. Du grand, du très grand film noir.

La Clé de verre (The Glass Key) – de Stuart Heisler – 1942

Posté : 16 novembre, 2012 @ 2:18 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, HEISLER Stuart, LAKE Veronica | 1 commentaire »

La Clé de verre (The Glass Key) - de Stuart Heisler - 1942 dans * Films noirs (1935-1959) la-cle-de-verre

« J’avais senti ça chez vous : une loyauté bornée »

Les coulisses d’une élection américaine. Un type de l’ombre au bras long, de ceux qui font les élections, et dont les méthodes sont peu recommandables : c’est Brian Donlevy, qui surprend son monde en soutenant un candidat dont les convictions sont à l’opposé de ses propres intérêts, simplement parce qu’il est tombé sous le charme de sa fille. On le comprend : c’est Veronica Lake, sublime, troublante et émouvante à la fois.

Mais le frère de Veronica est assassinée, et Donlevy est le suspect naturel aux yeux de tous. De tous, sauf d’Alan Ladd, fidèle bras droit de Donlevy, prêt à tout, y compris à se fâcher avec son mentor/patron/ami, pour prouver son innocence. Ladd a une loyauté à toute épreuve, et elle va justement être soumise à rude épreuve : difficile d’oublier que Veronica Lake et Alan Ladd resteront pour l’éternité l’un des plus beaux couples de cinéma.

Ce qui se passe entre ces deux-là relève de la magie pure. L’alchimie de ce couple est absolument incroyable. Ils ne disent pas grand-chose, leur jeu est pour le moins minimal, mais il suffit qu’ils soient dans la même pièce pour qu’il se passe quelque chose d’incroyable, une intensité faite de complicité, d’attirance sexuelle et de cette certitude qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Ce miracle qui se renouvelle dans une poignée de chef-d’œuvre à cette époque, du Dahlia Bleu à Tueurs à gages… Que du bon !

Sublime actrice injustement oubliée, Veronica Lake trouve ici l’un de ses très grands rôles. Sensuelle, fragile et forte tout en même temps, elle est le cœur de ce film, ce qui réunit et oppose tous les personnages. A commencer par Brian Donlevy et Alan Ladd, qui peuvent être vus comme deux versions d’un même homme : deux types ambitieux et parfois cruels, mais qui partagent une même loyauté absolue.

Ladd, surtoyt, n’a pas son pareil pour incarner ces « loyaux bornés » (pour reprendre l’expression lancée par Lake), prêts à faire le coup de poins et à défendre l’opposé de ce à quoi il croit par un sens jusqu’au boutiste de la loyauté. Au nom de cette loyauté, il accepte tout : passer pour un traître, supporter de longues tortures, et même renoncer à la femme que, bien sûr, il aime… Un type comme on n’en fait plus, et dont la présence seule impressionne, malgré un physique menu et peu imposant.

Dashiel Hammett, père du roman noir hard-boiled, a souvent été bien servi par le cinéma, il n’y a qu’à se souvenir de L’Introuvable ou Le Faucon Maltais. Son style brut et brutal, précis et laconique, qui ne s’embarrasse pas de psychologie trop lourde, est le matériau idéal pour le grand film noir américain. Son point fort : la force des personnages qui dominent des intrigues complexes à l’extrême, souvent très obscures.

The Glass Key est une transposition parfaite et fascinante de ce style. De l’intrigue quasi-inracontable, on retient surtout les personnages, que Stuart Heisler (qui signe son plus grand classique) fait vivre d’une manière incroyable alors que tous font dans l’économie de moyen. Le moindre second rôle est réussi, qu’il ait le droit à une ou à dix scènes. Mention spéciale, une fois encore, à l’impressionnant William Bendix, side-kick de Ladd dans Le Dahlia Bleu, génial ici dans le rôle d’un gros bras sadique et un peu ahuri.

 

Les Voyages de Sullivan (Sullivan’s Travels) – de Preston Sturges – 1941

Posté : 15 juin, 2011 @ 1:38 dans 1940-1949, LAKE Veronica, STURGES Preston | Pas de commentaires »

Les Voyages de Sullivan

Dans la prestigieuse lignée des grands réalisateurs de comédies hollywoodiennes, Preston Sturges occupe une place à part. Trop souvent oublié au profit de Leo McCarey ou du Lubitsch, Sturges a pourtant signé une série de chefs-d’œuvre au ton étonnant. Car ce qui fait la force du cinéma de Sturges, et tout particulièrement de ce Sullivan’s Travels¸ c’est son refus de rentrer dans une case bien définie.

Le film, le meilleur de son réalisateur, alterne la comédie pure, la romance, le suspense, le drame social et la fable, grâce à une série de ruptures de ton déroutants mais réjouissants. Evoquant par moments Les Raisins de la Colère, et même Je suis un évadé, le film est pourtant une ode… à la comédie. La carrière de Preston Sturges se cantonne pour l’essentiel à la comédie, et le réalisateur le clame haut et fort dans ce film : l’intérêt du genre dépasse le divertissement pur, son rôle est également social, si si.

Joel McCrea, le héros du film, est un réalisateur de comédies à succès, qui veut passer à un cinéma sérieux. Pour mieux comprendre les pauvres, dont il compte faire les personnages de son prochain film, une adaptation du « O Brother, where art thou », il décide de se faire passer pour l’un des leurs, et part avec des haillons, et avec une simple pièce dans la poche. Mais pour une question d’assurance, ses producteurs le font suivre par un bus luxueux et suraménagé, dans lequel il se retrouve au premier accrochage.

Tout le début du film est une pure comédie, un peu dérangeante, sur les essais sans cesse contrariés du réalisateur-star pour se fondre dans le monde des miséreux. Et puis au détour d’une scène, la lumière du film apparaît, celle qui fait basculer la comédie un peu potache vers un film toujours drôle, mais où l’émotion est à fleur de peau : Veronica Lake, icône absolue du cinéma de genre des années 40, délicate silhouette qui donne enfin un sens à la quête un peu absurde du réalisateur.

Ensemble, le couple ainsi formé va repartir sur les routes, et tous deux vont trouver ce qu’ils cherchaient vraiment. Tout est bien qui finit bien, sauf qu’un nouveau film commence là. La comédie disparaît presque totalement, pour laisser la place à un drame étouffant et inquiétant. Alors qu’il se rend une dernière fois dans les bas-fonds pour distribuer de l’argent aux pauvres qui l’ont inspirés, le réalisateur est attaqué par l’un d’eux qui s’empare de ses vêtements, l’assomme et le met dans un train. Tout le monde le croit mort, mais il est arrêté et condamné à sept ans de travaux forcés dans une prison glauque au cœur des marais, sans pouvoir prouver sa véritable identité.

Un changement de ton vraiment radical, pourtant le film est d’une cohérence parfaite. C’est sans doute le film le plus personnel de Sturges qui, à travers le personnage de McCrea, défend le cinéma qu’il aime, cette comédie qui semblait alors à bout de souffle à Hollywood et à laquelle il contribue à donner de nouvelles lettres de noblesse.

Tueur à gages (This Gun for hire) – de Frank Tuttle – 1942

Posté : 29 août, 2010 @ 4:39 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, DE CARLO Yvonne, LAKE Veronica, TUTTLE Frank | Pas de commentaires »

Tueur à gages (This Gun for hire) - de Frank Tuttle - 1942 dans * Films noirs (1935-1959) tueur-a-gages

Il y a un petit détail, dans ce film, qui me remplit de bonheur, allez savoir pourquoi. Une petite scène où Veronica Lake découvre le vrai visage de son employeur, le gros Laird Cregar, lorsque ce dernier lui offre un bonbon à la menthe. C’est tout. Il n’y a rien de plus dans cette scène : juste la proposition de Cregar, puis le regard de Lake qui s’illumine… C’est naïf et daté évidemment : on n’imagine pas le méchant se trahir par un bonbon à la menthe, aujourd’hui. Eh bien c’est dommage ! Parce que cette naïveté faisait le charme de ces films noirs des années 40, qui, même s’ils étaient produits à la chaîne, gardent une fraîcheur incomparable. C’est un détail minime, infime, mais qui, allez savoir pourquoi, vraiment, m’a tiré un sourire de bien-être aussi large que la chevelure de Veronica Lake est blonde…

Il y a pourtant bien d’autres choses à dire sur cette excellente adaptation d’un (excellent) roman de Graham Greene. Dire, par exemple, que le personnage du tueur a très largement inspiré celui d’Alain Delon dans Le Samouraï : le début du film de Melville est un copier-coller de celui de Tuttle. On découvre ici le tueur (Ladd), seul dans un petit meublé, menant une vie sans joie et sans d’autre compagnie que celle d’un chat de gouttière (un oiseau en cage pour Delon). Le début de Tueur à gages est plus percutant encore, peut-être, marqué par un accès de violence du personnage de Ladd, qui frappe une femme de chambre sans retenue parce que cette dernière  avait donné un coup de pied au chat. En quelques images seulement, Tuttle introduit le personnage principal, dont on a déjà compris qu’il était un tueur à gages, coupé de la vie en société, violent et ému par les chats (et les enfants, comme on le verra dans la scène suivante), seuls êtres encore innocents à ses yeux. Bref, pas un rigolard.

On pourrait dire aussi que le film est historique. Pas parce qu’on y trouve le carton « introducing Alan Ladd » : l’acteur est déjà apparu dans de nombreux films depuis une dizaine d’années, et notamment celui d’un journaliste dans Citizen Kane. Mais parce qu’il marque la première rencontre de Ladd avec Veronica Lake, avec qui il tournera sept films (dont les chef d’œuvre La Clé de Verre et Le Dahlia Bleu). Et quelle rencontre : dans un train de nuit, où la belle surprend le dur en flagrant délit de chapardage. Dès le premier regard, l’alchimie est présente, totale : ces deux-là sont faits pour jouer les couples de cinéma. Elle, sublime mélange de force et de fragilité, que l’on sent capable de toutes les audaces, mais qui semble en même temps totalement inadaptée à la violence qui l’entoure. Lui, bloc de virilité absolue, au regard à la fois dur et étrangement enfantin.

Ils sont faits l’un pour l’autre, c’est une évidence. Et elle sera d’ailleurs l’ange qui lui permettra, sinon de se racheter (aussi charismatique soit-il, Raven, le personnage de Ladd est tout de même un tueur impitoyable, qui n’hésite pas à tuer des femmes innocentes de sang froid, ou de jeunes policiers qui cherchent à l’arrêter), au moins de connaître un état fugace d’apaisement (ah ! ce sourire d’Alan Ladd ! ne cherchez pas, il ne dure qu’une demi-seconde, et il n’y en a pas d’autres dans le film). Un baiser de Veronica Lake, même sur la joue, c’est peut-être bien une raison suffisante d’avoir vécu…

Le « couple » Veronica Lake/Alan Ladd (couple de rêve, mais le « vrai » couple du film est celui incarné par Veronica et le sympathique Robert Preston, qui jouera le pote de Ladd qui tourne mal dans l’excellent Smith le Taciturne) vampe littéralement le film, mais on pourrait dire aussi énormément de bien du travail réalisé par Frank Tuttle, qui réussi à instaurer un vrai climat dans son film, grâce à de nombreuses séquences mémorables : la scène d’ouverture, donc, mais aussi celle, moins spectaculaire mais tout aussi tendue de la première rencontre entre Alan Ladd et Laird Cregar. Ou encore la séquence où Ladd se cache dans une cabine téléphonique (mouais, là, franchement, pas bien malin…). Troublante aussi, cette scène où le tueur est sur le point d’abattre la belle… A vrai dire, on pourrait presque toutes les citer, jusqu’à cette formidable course-poursuite finale.

Tuttle signe là son chef d’œuvre sans aucun doute : il ne retrouvera jamais un tel état de grâce, et ne signera plus de films aussi mémorables. Curieuse coïncidence : en 1935, Tuttle avait réalisé une adaptation de La Clé de Verre, de Dashiell Hammett. Sept ans plus tard, juste après le tournage de Tueur à gages, c’est dans une nouvelle adaptation du roman que Veronika Lake et Alan Ladd allaient déjà se retrouver, cette fois devant la caméra de Stuart Heisler. Mais ça, ça fera l’objet d’une autre chronique.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr