Ceux qui veulent ma mort (Those who wish me dead) – de Taylor Sheridan – 2021
Acteur (un peu), scénariste (Sicario), créateur de séries à succès (Yellowstone)… et réalisateur doué. Taylor Sheridan est à l’aise partout. Mais quoi qu’il fasse, il a un univers bien à lui, une manière de renouer avec le film de genre à l’ancienne, avec un amour immodéré des grands espaces.
Wind River, qu’il a réalisé quatre ans plus tôt, résumait parfaitement le style Sheridan, s’imposant comme le digne héritier des grandes réussites des années 90, Le Silence des Agneaux et Danse Avec Les Loups en tête. Avec Ceux qui veulent ma mort, il reprend grosso modo les mêmes recettes, en inversant la donne : après l’homme pur confronté à la violence dans un paysage glacé, voici la femme pure confrontée à la violence dans un paysage brûlant.
Et quitte à inverser les choses, autant y aller à fond. Comme brûlant, difficile de faire plus fort qu’un giga-incendie. Comme héroïne, là aussi, Sheridan y va à fond : les femmes sont peu nombreuses dans son film, mais c’est elles qui ont la force, les hommes étant relégués aux rangs de faire-valoir, d’observateurs patauds, de victimes ou de monstres.
Sheridan n’avance pas avec une délicatesse extrême, certes, et les premières scènes père-fils sonnent franchement faux. Mais cette histoire de femme du feu protégeant un gamin des terribles tueurs qui le traquent est d’une efficacité assez imparable, filmée avec une concision et un rythme parfaits. Et Angelina Jolie est très convaincante dans le rôle de cette femme forte et hantée.