Payback (id.) – de Brian Helgeland – 1999
Mel Gibson, qui produit le film avec sa société Icon, marche sur les pas des anti-héros hard-boiled des années 60 et 70 dans ce Payback dur aux couleurs glaciales et à la violence sèche : le Michael Caine de Get Carter, et surtout le Lee Marvin de Point Blank. Payback est d’ailleurs une nouvelle adaptation du même roman de Donald Westlake que John Boorman avait porté à l’écran trente ans plus tôt.
Gibson est donc Porter, un petit malfrat laissé pour mort par son ancien complice, qui revient en ville bien décidé à récupérer les 70 000 dollars qui lui sont dus. Ni plus, ni moins, et quels que soient les obstacles sur son chemins et le nombre de types à buter. En l’occurrence, c’est toute une organisation criminelle qui va en faire les frais…
Le film est à la fois réussi, et mécanique. On sent constamment cette volonté de Helgeland (et Gibson) de livrer un pur film hard-boiled à l’ancienne, glacial et sans concession. Cela se sent d’abord par l’esthétique bleutée du film, puis par la violence extrême. Avec une telle application qu’il manque, sans doute, un peu de spontanéité.
Mais il y a Mel Gibson, et ça change tout. Tout en étant ce grand personnage de dur totalement buté et impitoyable, il sait glisser une touche d’humour, une humanité et même une certaine sensibilité, par petites touches. Ses face-à-face avec les grands méchants (joués par William Devane, James Coburn et Kris Kristofferson, quand même) sont réjoouissants.