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Archive pour la catégorie 'AYER David'

Fury (id.) – de David Ayer – 2014

Posté : 21 mai, 2015 @ 3:53 dans 2010-2019, AYER David | Pas de commentaires »

Fury

En quelques films (du scénario de Training Day à la réalisation de End of Watch), David Ayer s’est imposé comme le nouveau maître du polar urbain sombre, moite et réaliste. Changement de genre, mais pas vraiment d’atmosphère avec ce film de guerre qui oscille constamment entre le réalisme esthétique de Il faut sauver le soldat Ryan, et la violence extrême d’Inglorious Basterds.

Un mélange étonnant et finalement assez séduisant, mais qui a ses limites. Visuellement, Ayer a une ambition remarquable : nous plonger littéralement au coeur des horreurs de la seconde guerre mondiale, en nous faisant cohabiter avec une poignée de soldats dans l’espace exigü d’un tank américain, perdu derrière les lignes ennemis quelques semaines après le débarquement. Et c’est vrai qu’au-delà de l’histoire assez conventionnelle, le film nous offre quelques visions saisissantes et inédites de ces tanks finalement rarement utilisés au cinéma (on se souvient du semi-parodique De l’or pour les braves).

Dans le cinéma d’Ayer, comme dans les romans d’Ellroy (pas étonnant que les deux hommes aient collaboré pour Au bout de la nuit), c’est dans les situations les plus violentes et inhumaines que les hommes se révèlent totalement, dans ce qu’ils ont de pires et de meilleurs. Loin de ses repères urbains habituels, le cinéaste (et scénariste) semble ne plus se fier qu’à la violence pour donner du corps à ses personnages. D’où un sentiment de trop-plein qui colle mal avec l’ambition réaliste du film.

Fury se résume ainsi trop rapidement à une succession d’éclats de violence de plus en plus démesurés. A quelques exceptions près (un poignant repas silencieux dans une maison allemande), l’avancée de Brad Pitt et de ses hommes prend ainsi des allures de jeux vidéos, chaque étape étant ponctuée par l’irruption d’un méchant de plus en plus impressionnant (des Allemands de plus en plus nombreux). Jusqu’à une séquence finale pas loin de relever du grand n’importe quoi.

* DVD chez Sony, avec le classique making-of promotionnel.

Sabotage (id.) – de David Ayer – 2014

Posté : 3 novembre, 2014 @ 6:19 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, ACTION US (1980-…), AYER David | Pas de commentaires »

Sabotage

Après Le Dernier Rempart, Arnold Schwarzenegger confirme avec Sabotage sa volonté manifeste de revenir à l’écran sans oublier les dix ans qui ont passé depuis sa « précédente carrière ». A 65 ans bien tapé, Schwarzie ne peut plus guère espérer être crédible en gros bras dézinguant à tout va. Alors le voilà en gros bras vieillissant dézinguant à tout va. Version moins cartoonesque et plus âpre, en choisissant des cinéastes capables de donner corps à ce désir d’intensité sans doute lié à son âge.

C’est donc à David Ayer qu’il fait appel, cinéaste très en vogue qui a mine de rien donné un coup de fouet au « film de flic urbain » en lui apportant un réalisme, une tension et une violence extrême… ainsi qu’un style caméra à l’épaule systématique hyper efficace mais un rien agaçant. Mais comme Kim Jee-won, pour le grand film de son retour, n’avait pas retrouvé la magic touch de ses films coréens, Ayer semble ici trop désireux de reinventer l’image de Schwarzenegger, comme il l’a dit à longueur d’interview.

Alors oui, Sabotage est loin, très loin de End of Watch, le précédent film du cinéaste à l’intensité hallucinante. On reconnaît bien la patte de Ayer, son réalisme extrême lorsqu’il filme des opérations de police, et l’impact de ses scènes de violence. Et Sabotage ne manque pas de qualités, avec sa manière plutôt originale de revisiter la trame des Dix Petits Nègres… ou de Predator.

On aurait aimé d’ailleurs que le film aille plus loin dans ce parallèle avec le chef d’œuvre de McTiernan, que Ayer, également co-scénariste, se concentre totalement sur ce jeu de massacre en remplaçant l’alien par les cartels, et la jungle par les bas-fonds urbains. Et le film fait illusion dans les premières scènes : dans le fourgon qui emmène ces agents de la DEA hyper-entraînés en opération, les vannes graveleuses et les démonstrations de virilité démesurée rappellent celles de Dutch et de ses hommes dans l’hélicoptère qui les mène au cœur de la jungle…

Mais rapidement, Ayer s’amuse à brouiller les pistes, transformant la virée glauque et violente en en jeu de faux semblants avec lequel il est nettement moins à l’aise. Au point de nous laisser totalement perplexe, jusqu’à une dernière séquence sombre et westernienne plutôt bien troussée. En demi-teinte, donc, mais le noir sied bien au Schwarzenegger nouvelle génération. De quoi laisser pas mal d’espoir pour les années à venir… si le « tunnel » rétro (le nouveau Terminator dont il vient de finir le tournage, ses probables suites, et le nouveau Conan) ne lui prennent pas tout son temps…

• DVD chez Metropolitan, avec un documentaire promotionnel qui donne la parole à toute l’équipe du film. Très pros comme toujours à Hollywood, acteurs et réalisateur disent beaucoup de bien les uns des autres, et cherchent à donner un message au film. Au menu aussi, près d’une demi-heure de scènes coupées et une fin alternative.

End of watch (id.) – de David Ayer – 2012

Posté : 8 novembre, 2013 @ 7:27 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, AYER David | Pas de commentaires »

End of watch (id.) – de David Ayer – 2012 dans * Thrillers US (1980-…) end-of-watch

Scénariste de Training Day et réalisateur de Au bout de la nuit, polar urbain co-écrit par James Ellroy, David Ayer poursuit dans la même veine avec ce End of Watch, qui part d’un part-pris original et audacieux : suivre le quotidien mouvementés de deux flics du LAPD, dans un quartier particulièrement difficile, à travers des caméras embarquées ou des images de vidéo-surveillance.

Il ne faut pas plus de dix minutes pour réaliser que ce postulat gène Ayer plutôt qu’il ne l’inspire. Il ne lui faut pas longtemps pour ne plus même tenter de donner le change : même si, visuellement, Ayer tient son cap, ne proposant que des images qui semblent effectivement sorties de caméras embarquées, le réalisateur se défait rapidement de toute contrainte de cadrage. De temps à autres, il glisse bien une caméra dans le cadre, mais le choix des cadres n’est clairement dicté que par de pures contraintes d’efficacité.

Et côté efficacité, il faut reconnaître que David Ayer frappe très, très fort. Une fois passé l’agacement lié aux choix visuels, cette plongée dans les bas fonds de L.A. est réellement bluffante. L’aspect documentaire du film n’est qu’une façade : il arrive davantage de péripéties à ces deux flics en quelques jours qu’à leurs vrais collègues en une décennie. Mais le scénario est aussi sombre qu’intelligent, et Ayer sait donner un souffle tragique à son film, parsemé d’éclairs de violence qui tétanisent tant ils paraissent réalistes.

Le cinéaste sait créer une tension. Il sait aussi diriger ses acteurs : Jake Gyllenhaal et Michael Pena, loin d’être prisonniers des contraintes formelles, sont extraordinaires en flics ordinaires, ni héroïques ni lâches, ni parfaits ni pourris. Des agents en uniformes qui patrouillent toute la journée, et sont confrontés à ce que l’humanité fait de plus bas. Il y a des passages bouleversants dans ce faux docu, à commencer par la découverte de deux gamins attachés dans un placard par des parents défoncés.

Les deux flics révèlent peu à peu leurs fêlures, et leur humanité. Leurs virées nocturnes et diurnes n’en deviennent que plus tendues, et plus émouvantes…

• DVD chez Metropolitan, avec une poignée de scènes coupées et des commentaires audios du réalisateur.

 

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