His regeneration (id.) – de G.M. « Broncho Billy » Anderson – 1915
Une curiosité. Ce court métrage dramatique signé G.M. (« Broncho Billy ») Anderson aurait pu tomber dans le même oubli que ses autres films s’il n’était pas marqué par l’apparition, inattendue et inexplicable, de Charles Chaplin dans les frusques de Charlot…
Chaplin était alors sous contrat avec la Essanay, une société dont Anderson était l’un des fondateurs (le « A » de « S and A », Essanay phonétiquement), et les deux hommes semblaient s’apprécier mutuellement. Pour autant, la participation de Chaplin à ce film reste assez mystérieuse. Parce qu’on ne connaît pas exactement son implication dans la production, et parce que le numéro comique de Charlot contraste radicalement avec le sérieux du film.
C’est comme s’il y avait deux films bien distincts : les toutes premières minutes, centrées sur un Chaplin parfaitement dans son élément dans un bar-dancing où il nous offre des gags qu’il connaît bien, de manière un peu brouillonne peut-être, mais en faisant mouche tout de même.
Et puis il disparaît, aussi vite qu’il était apparu, pour laisser la place à la vraie star du film, G.M. Anderson, en voleur sur le chemin de la rédemption grâce à la bonté d’une jeune femme. Un petit drame bien ficelé et joliment réalisé par l’acteur lui-même, qui plonge une partie de son action dans l’obscurité totale, n’éclairant que les visages en gros plans à l’aide d’une lampe torche. Une esthétique pas si courante à l’époque.