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Archive pour la catégorie 'DE LA PATELLIERE Denys'

Rue des Prairies – de Denys de La Patellière – 1959

Posté : 28 mars, 2021 @ 8:00 dans 1950-1959, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Rue des Prairies

Gabin rentre de la guerre après deux ans d’absence, découvre que sa femme est morte en accouchant d’un troisième enfant qui, celui-là, n’est pas de lui. Dix-sept ans plus tard, il mène sa petite vie de père de trois gosses devenus grands, qui lui causent bien des soucis ma p’tite dame.

C’est à peu près tout : des petits riens, des drames (presque) quotidiens. L’aîné est champion de cyclisme et brade son talent dans une course truquée. La fille se laisse séduire par un amant bien plus âgé qu’elle et par une vie facile. Le petit dernier passe son temps à se battre… Des histoires banales, donc, auxquelles Gabin fait face avec ses idées de bon gars à l’ancienne. Un peu réac sur les bords.

Pas grand-chose, donc, si ce n’est quelques moments de vérité. Un face-à-face explosif entre la fille (Marie-José Nat) et le père, l’un de ces moments où Gabin éructe avec force comme il sait si bien le faire. Quelques chouettes moments de camaraderie avinée avec l’éternel pote Paul Frankeur (ah ! quand ils parlent vélos !). Une poignée d’échanges tendres avec les fistons, Claude Brasseur et Roger Dumas.

Gabin est grand, très émouvant en père aimant mais un peu (voire franchement) à côté de la plaque. Denys de La Patellière est un réalisateur sans génie, aussi léger que les dialogues d’Audiard. C’est souvent tendre et touchant. Mais quand l’histoire tourne au drame, La Patellière semble ne plus savoir quoi faire de ses personnages, escamote la cruauté de la séquence du procès par une pirouette lourdingue qui nous laisse sur le mot fin, avec un grand sentiment d’inabouti.

Les Grandes Familles – de Denys de La Pattière – 1958

Posté : 6 janvier, 2021 @ 8:00 dans 1950-1959, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Les Grandes Familles

La Patellière et Audiard au scénario, le premier derrière la caméra, le second aux dialogues. Pas le tandem le plus excitant du cinéma français, et le résultat, tiré d’un roman de Maurice Druon, n’est certes pas révolutionnaire. Il manque du panache, de la tension, de la profondeur…

La voix off qui introduit les personnages en mode reportage de l’ORTF annonce, sans tromperie sur la marchandise, l’académisme du film, qu’on peut regretter. Car le scénario, lui, tient plutôt la route, et le cynisme et la cruauté de cette grande et belle famille sont frappants.

Le patriarche d’abord, Jean Gabin, digne et sûr de lui. Tel qu’en lui-même, semble-t-il : la colère facile, une manière de remettre les autres, et surtout la jeune génération, à leur place, et le dernier mot pour toutes choses. Mais ce Gabin-là est un monstre de cynisme, d’une cruauté rare.

Son entourage ne rattrape rien, du cousin jouisseur joué par Pierre Brasseur au beau-frère qui fait parler un défunt illustre… Tous manipulent, flattent et trompent pour obtenir ce qu’ils veulent. Une belle famille, vraiment, dont le fils tête-à-claque (Jean Desailly) s’avère le plus humain, jusque dans ses défauts.

Comme souvent dans le cinéma français de ces années-là, l’académisme de la mise en scène est sauvée en partie par la qualité des acteurs. Bernard Blier en particulier est comme toujours parfaitement juste dans le rôle de ce fondé de pouvoir, dont la fidélité à toute épreuve fait passer tous les écarts. Gabin est formidable dans le rôle ce réac horrible rattrapé par sa volonté de tout dominer. La dernière image, avec la photo de son fils sur le journal gisant par terre, est cruelle, et forte.

Le Tueur de Denys de La Patellière – 1972

Posté : 4 janvier, 2021 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1970-1979, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Le Tueur

Un tueur s’échappe de l’hôpital où il se faisait passer pour fou. Le flic qui l’avait arrêté après huit mois de traque repart à sa poursuite. Rien de plus, ou si peu, et le principal problème apparaît très vite : c’est Gabin lui-même, hélas, fatigué et pas très impliqué, sans doute conscient d’être une énorme erreur de casting.

Certes, il joue un commissaire à cinq mois de la retraite. Mais même : vieilli, empâté, las, il porte bien tapé ses 68 ans, et est aussi crédible en superflic que John Wayne en maître de conférence à la Sorbonne. Ajoutez à ça des dialogues accablants de Pascal Jardin…

Bien sûr, d’un film signé Denys de la Patellière, on n’attendait pas grand-chose, si ce n’est de faire un pas de plus vers l’intégrale Jean Gabin, une intégrale étant parfois constituée d’étapes moins excitantes que les autres. Mais le réalisateur s’en tire plutôt avec les honneurs. Et son film pourrait même être assez réussi s’il n’y avait cette erreur de casting.

Visiblement inspirée par le cinéma de genre italien, alors en plein succès, sa mise en scène est nerveuse, avec une violence sèche. Avec une constante, aussi, qui ressemble à un vrai parti-pris de metteur en scène : cette manière de restreindre l’espace vital des personnages en les encerclant par des éléments de décors qui obstruent le cadre.

La seule présence de Gabin, si en retrait soit-elle la plupart du temps, recentre en partie l’optique sur la traque du flic, alors que le vrai sujet, c’est ce tueur en cavale, à qui Fabio Testi apporte un mélange de séduction et de danger. Un vrai tueur de sang froid, et c’est pourtant vers lui que se porte une étrange sympathie. Bien plus en tout cas que sur le grand commissaire manipulateur, dont le regard fermé face à Bernard Blier (en chef de la police, très bien) est étonnant de cynisme glacé. Surprenant, au moins le temps d’une scène.

Du rififi à Paname – de Denys de La Patellière – 1966

Posté : 2 décembre, 2020 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1960-1969, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Du rififi à Paname

Paris, Tokyo, Londres… Des Italiens, des Allemands, des Américains qui, tous, parlent dans leurs langues… Un bon polar à la cool aux dimensions internationales, par un réalisateur symbole d’un certain cinéma franchouillard… A défaut d’être un grand film, une curiosité, pour sûr.

La distribution elle-même est une curiosité, qui voit défiler Gert Froebe, Daniel Ceccaldi, Mireille Darc, Claude Brasseur et George Raft autour du patron, Jean Gabin. Oui, George Raft, l’éternel gangster du cinéma américain des années 1930, qui rejoue une nouvelle fois sa partition, sans la dérision dont il faisait preuve dans Certains l’aiment chaud, mais avec cette pièce jetée du bout du pouce comme au bon vieux temps, la conviction en moins.

L’histoire, adaptée d’un roman d’Auguste Lebreton, ne manque pas d’ambition ni d’ampleur : une histoire de rivalité, de règlement de compte entre bandes de gangsters, avec portée internationale et affrontement entre jeunes loups et vieux briscards. Les dialogues signées Alphonse Boudard sont assez réjouissants, la musique de Georges Garvarentz a de l’ampleur

Manque surtout un vrai cinéaste, avec un regard et un sens aigu de la narration, du rythme et de l’image. On n’a droit qu’à La Patellière, faiseur sans génie qui ne sort de l’anonymat qu’à de rares moments : une courte scène dans un club superbement photographiée (par Walter Wottitz), une scène pleine de suspense dans une chambre d’hôtel

Et Gabin lui-même, surtout, qui s’offre un rôle de vrai méchant, guère sympathique. Gabin qui fait partie de ces acteurs, rares, qui apportent un liant aux films les moins maîtrisés, dès qu’ils apparaissent. Le principal problème du film, finalement, c’est qu’il en est absent durant de longues scènes

Le Tonnerre de Dieu – de Denys de La Patellière – 1965

Posté : 22 novembre, 2020 @ 8:00 dans 1960-1969, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Le Tonnerre de Dieu

Comment passer à côté d’un grand rôle ? Eh bien en confiant la mise en scène d’un projet plutôt prometteur à un réalisateur comme Denys de La Patellière, qui semble incapable d’aller au bout d’une idée, de puiser toutes les richesses d’une situation, et même de terminer convenablement une scène, optant systématiquement pour un fondu au noir, comme s’il ne savait plus quoi faire de son matériau.

C’est dommage, parce qu’il y avait là la vraie matière, si ce n’est à un grand film, au moins à un grand rôle pour Jean Gabin, que l’on découvre alcoolisé à l’extrême, traînant la patte et la voix d’un troquet à l’autre. Et il a l’alcool mauvais ce riche propriétaire, marie détestable, homme fatigué des hommes, qui ramasse une prostituée comme il ramasse des animaux, en vieux vétérinaire qu’il est.

Il y a là des tas de bribes de beaux moments, et d’idées fortes. Cette prostituée (jouée par Michèle Mercier) que Gabin tire du ruisseau, cette épouse (Lilli Palmer) qui attend un signe d’amour, ce proxénète (Robert Hossein) lâche et ridicule, Gabin lui-même, odieux et touchant dans le même mouvement… Et il y a bien quelques beaux moments. Mais Denys de La Patellière balaye toutes ses idées fortes par une mise en scène trop nonchalantes, une incapacité à créer une vraie atmosphère et une cohérence sur le long terme.

Pas vraiment désagréable ce film, si ce n’est cette propension à aligner les dialogues tape-à-l’oreille à la Audiard (c’est Pascal Jardin qui s’y colle). Mais l’impression de passer à côté de quelque chose de plus mémorable est trop forte pour ne pas ressentir d’abord une vraie frustration.

Le Tatoué – de Denys de La Patellière – 1968

Posté : 10 octobre, 2020 @ 8:00 dans 1960-1969, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Le Tatoué

Surprise : on rit franchement dans ce Patellière-ci. Le réalisateur n’est pas franchement réputé pour sa finesse ni pour son audace. Mais cette fois, il laisse libre court à une folie authentique et à une liberté de ton qui font mouche. A condition quand même d’être dans le bon état d’esprit…

Entendons-nous bien : Le Tatoué s’inscrit dans le bon vieux cinéma de papa tant décrié par les jeunes loups des Cahiers. Surtout, Gabin y est en roue libre. Jamais dirigé, jamais cadré, il passe le film à éructer ses répliques, le visage rougeaud et le ventre en avant.

La surprise, en fait, vient plutôt de De Funès, qui fait du De Funès avec une relative retenue. C’est lui qui tient le film. C’est lui qui lui donne son ton, son rythme, sa folie, et une certaine insolence assez réjouissante. Il est même franchement très drôle quand il laisse apparaître la médiocrité et la méchanceté de son personnage. « Ça ne vous dérange pas qu’il soit noir ? » demande-t-il à un invité devant son valet noir…

L’histoire n’a aucun sens et aucun intérêt : ce vendeur d’art qui veut acheter un dessin de Modigliani tatoué sur le dos d’un comte farfelu. Aucune importance : l’intrigue finit par passer aux oubliettes. Seule compte la fantaisie. Ça et le numéro des deux stars, dont la rencontre est la seule raison d’être du film. C’est déjà quelque chose.

 

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