Chinese Zodiac (Shi Er Sheng Xiao CZ12) – de Jacky Chan – 2012
Le temps n’a pas de prise sur Jacky Chan. C’est en partie un constat réjouissant : à 60 ans, le bondissant Chinois semble n’avoir rien perdu de son extraordinaire souplesse ni de son élasticité, même s’il s’entoure aujourd’hui d’une bande de jeunes comédiens-artistes martiaux avec qui il partage les séquences d’action.
Mais d’un autre côté, son cinéma n’a pas bougé d’un pouce depuis les années 80. Même s’il a recours aux technologies modernes, qu’il intègre bel et bien dans son histoire, Chinese Zodiac repose strictement sur les mêmes recettes que celles qu’il appliquait à l’époque du Marin des mers de Chine ou de Police Story : un humour qu’il est à peu près le seul à appliquer depuis Les Charlots en France, des cascades (réalisées sans effets spéciaux) qui mettent en valeur les talents physiques de ses interprètes, et se jouent des règles de la pesanteur, et une violence « pour de rire » dont personne ne sort vraiment blessé.
Ce n’est d’ailleurs pas si étonnant : Chinese Zodiac, qui marque le grand retour de Chan à la tête d’une superproduction chinoise, après avoir consacré l’essentiel de son temps à Hollywood depuis une quinzaine d’années, est la suite de deux gros succès des années 80 et 90 : Mister Dynamite et Opération Condor. Une suite tardive, donc, mais qui retrouve bel et bien l’esprit des précédents.
Les films de Jacky Chan ne valent que pour ses prouesses hors normes. Et d’une manière générale, moins il y a d’élément pour nous en détourner, plus réjouissant est le résultat. C’est d’ailleurs le principal problème du film : dans sa première heure au moins, Chan semble vouloir inonder l’écran des très gros moyens dont il dispose. Cela donne un cinéma d’action où les décors prennent le pas sur les cascades, plutôt rares dans la première moitié. Pas loin d’être ennuyeux, même…
Finalement, c’est quand il revient à plus de simplicité qu’il frappe fort. Les meilleures scènes du film : des poursuites sur des passerelles et des échafaudages, et surtout une bagarre de Chan avec l’un de ses rivaux, qui doivent s’affrontent sans quitter un canapé. Une espèce de jeu d’enfants totalement grotesques mais absolument irrésistibles, qui résume parfaitement l’esprit de ce gosse de 60 ans qui ne se prend décidément pas au sérieux.
• Le film, inédit en salles chez nous, vient d’être édité dans un beau blue ray chez Universal. En bonus : un long making of d’une heure