The Count of the old town (Munkbrogreven) – de Edvin Adolphson et Sigurd Wallen – 1935
C’est un film relativement important dans l’histoire du cinéma suédois. Pas tant pour ses qualités intrinsèques, que pour la présence d’une toute jeune demoiselle nommée Ingrid Bergman, qui fait ici ses premiers pas devant une caméra. Elle y est d’ailleurs charmante, souriant beaucoup et sans arrière-pensée face à l’amour qui se présente à elle sous les traits d’un homme mystérieux…
L’histoire se déroule dans la « vieille ville » de Stockholm, un quartier pas franchement mal famé, mais très populaire, devant la caméra des deux réalisateurs (qui tiennent aussi deux des rôles principaux) qui choisissent l’angle de la comédie. Certaines images, certaines situations, soulignent bien la précarité de ces hommes sans travail, qui trompent l’ennui dans l’alcool, qu’ils passent la plus grande partie de la journée à essayer de trouver, et de déguster à l’abri des regards de la police, omniprésente.
C’est dans ce contexte que débarque un étranger qui semble cacher un secret. Serait-ce le voleur de bijoux qui sévit depuis des mois ? C’est la question que se posent les habitants du quartier, sans trop se prendre la tête sur le sujet. Car l’étranger, en plus d’être un camarade franchement sympathique, semble distribuer les coups de pouce autour de lui : un tuyau gagnant sur une course pour l’un, un boulot stable pour l’autre… et l’amour pour Ingrid dont les grands yeux succombent dès le premier regard.
Tant pis pour la dimension sociale, qui ne va jamais bien loin : The Count of the old town est une œuvrette légère et agréable, à défaut d’être hilarante ou révolutionnaire. Et puis les images sont belles, avec un soin apporté à chaque plan, particulièrement bien construit. On sent que les réalisateurs se sont appliqués pour chacun de ces plans, sans réussir toutefois à créer une vraie fluidité. D’où l’impression, par moments, de feuilleter un storyboard plutôt que de regarder un film totalement abouti. Mais tout ça se voit avec un certain plaisir.