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Archive pour la catégorie 'McLAGLEN Andrew V.'

Les Géants de l’Ouest (The Undefeated) – d’Andrew V. McLaglen – 1969

Posté : 11 mars, 2019 @ 8:00 dans 1960-1969, McLAGLEN Andrew V., WAYNE John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Les Géants de l'Ouest

La guerre de Sécession vient de s’achever. Le Yankee John Wayne s’empresse de quitter l’armée pour partir avec ses amis à travers l’Ouest. Sur la route du Mexique, il croise le Sudiste Rock Hudson qui, lui, refuse de rendre les armes…

Beau scénario, construit sur d’incessants allers-retours entre la bande à John et la bande à Rock dans les grandes étendues encore sauvages, pleines de dangers. C’est l’histoire de deux groupes d’hommes (et de femmes) qui vont apprendre à revivre ensemble après des années passées à s’entre-tuer, bel éloge de la réconciliation qui a une vraie originalité, et une vraie efficacité.

Andrew V. McLaglen, fait tout pour s’inscrire dans la filiation de John Ford (qu’il connaissait depuis son enfance, en bon fils de Victor McLaglen), ne serait-ce qu’en dirigeant film après film les acteurs fétiches du génial borgne : Wayne bien sûr, mais aussi Ben Johnson (dans un très beau rôle), Harry Carey Jr, Pedro Armendariz ou John Agar. Et puis comme son éternel maître, McLaglen a le goût de l’emphase et des beaux paysages.

Il a de l’ambition, aussi. Dès la séquence d’ouverture, sa volonté est évidente de ne rien atténuer de l’horreur que fut la guerre, enchaînant les plans spectaculaires d’une rare violence : corps soufflés par des explosions, transpercés par des épées, éparpillés sur le sol… La guerre est une saloperie. On retrouve une même ampleur lorsqu’il filme au plus près l’impressionnant troupeau de chevaux convoyé par les anciens Nordistes.

On salue l’ambition, mais on constate l’évidence : McLaglen n’est pas Ford. Sa mise en scène manque de souffle, mais aussi de lyrisme. Et c’est dans une séquence aux antipodes de cette démesure affichée d’emblée qu’il se montre le plus convaincant. Dans la scène du brouillard sur les bords du Rio Grande. Là, dans une brume dense qui ne laisse voir que des détails, son film devient lui aussi plus dense, plus intense, et plus beau.

La suite est parfois plus convenue, mais McLaglen fait le job plutôt efficacement. Et ses deux « géants de l’Ouest », Wayne et Hudson, forment un tandem de frères ennemis aussi improbable que réjouissant.

Chisum (id.) – d’Andrew V. McLaglen – 1970

Posté : 13 avril, 2018 @ 8:00 dans 1970-1979, McLAGLEN Andrew V., WAYNE John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Chisum

Deux clans s’affrontent, notamment pour le contrôle du commerce dans une région. La situation dégénère en conflit armé et mortel. C’est un fait historique qui s’est déroulé en 1878 au Nouveau Mexique, connu comme « la guerre du Comté de Lincoln », à laquelle ont notamment pris part Billy le Kid et Pat Garrett (dans le même camps) ainsi que le grand propriétaire John Chisum.

Un rôle en or pour Wayne, initiateur du projet et vedette de ce western dont il est la principale raison d’être. Aux manettes, l’un de ses metteurs en scène habituels de l’époque : le fiston McLaglen, pas totalement dépourvu de talent, mais à la fâcheuse tendance de sur-utiliser les zooms disgracieux. Cette propension est particulièrement flagrante ici, comme son penchant pour les gros plans sur des visages barbus et grimaçants, tentative pas très convaincante de s’inspirer du spaghetti.

Tout compte fait, on préfère McLaglen en héritier naturel de John Ford, dont il reprend plusieurs acteurs (Ben Johnson, Hank Worden, John Agar) et quelques thèmes (la rencontre, pas convaincante mais intéressante, entre Chisum/John Wayne et le chef indien Buffalo Blanc). Ce sont les amitiés masculines qui sont les plus passionnantes : celle entre Chisum et son vieux partenaire un peu râleur (Ben Johnson), ou celle entre Billy et son futur meurtrier Pat Garrett.

Quant à John Wayne, il est impeccable en vieux routier arrivé au sommet et nostalgique de sa jeunesse aventureuse et violente, qui renoue tardivement avec sa Winchester et sa rage, dans un final spectaculaire et impressionnant. Une réussite, finalement.

Le dernier train pour Frisco (One more train to rob) – de Andrew V. McLaglen – 1971

Posté : 9 août, 2013 @ 11:12 dans 1970-1979, McLAGLEN Andrew V., WESTERNS | Pas de commentaires »

Le dernier train pour Frisco (One more train to rob) – de Andrew V. McLaglen – 1971 dans 1970-1979 le-dernier-train-pour-frisco

Pas grand-chose à sauver dans ce western semi-parodique qui ressemble bien plus à un téléfilm un peu bancal qu’aux grandes réussites du genre, qui ont pourtant toujours influencé le fils McLaglen. Elevé par un acteur fétiche de John Ford (Victor McLaglen, donc), lui-même ancien assistant du grand Ford, le réalisateur n’a jamais cessé de diriger les anciens acteurs de son maître à penser (John Wayne, notamment, est très présent dans sa filmo). Ici, on retrouve ainsi George Peppard, (petite) figure fordienne depuis La Conquête de l’Ouest, et surtout Harry Carey Jr dans un petit rôle de braqueur.

Contrairement à beaucoup de films de McLaglen, qui tente souvent, maladroitement la plupart du temps, de renouer avec l’esprit de l’âge d’or d’Hollywood, celui-ci est visiblement inspiré par les programmes télé de l’époque. L’intrigue assez classique (un braqueur de trains sort de prison et veut se venger de son ancien complice et ami) est engloutie sous un humour lourdingue qui ne fait jamais mouche, et qui casse totalement le rythme de ce qui aurait pu être un petit western sombre et plaisant.

George Peppard n’est ni bon, ni mauvais. Il est là, c’est tout, se contentant de sourire à pleines dents comme son futur personnage de la série L’Agence tous risques, le seul de ses rôles dont le grand public d’aujourd’hui se souvienne vraiment. On ne croit jamais vraiment à son personnage, ni à ses relations avec la communauté chinoise, omniprésente. C’est d’ailleurs la seule vraie originalité de ce film, mais traitée avec des sabots énormes.

• Le DVD vient d’être édité par Sidonis dans sa collection Westerns de Légendes, avec une présentation par l’incontournable Patrick Brion.

Les Feux de l’Enfer (Hellfighters) – de Andrew V. McLaglen – 1968

Posté : 1 septembre, 2011 @ 4:22 dans 1960-1969, McLAGLEN Andrew V., MILES Vera, WAYNE John | Pas de commentaires »

Les Feux de l'Enfer (Hellfighters) - de Andrew V. McLaglen - 1968 dans 1960-1969 les-feux-de-lenfer

Il y a toujours un risque à revoir les films qu’on a aimés dans son enfance, et c’est avec une petite excitation mêlée d’une vraie appréhension que j’ai revu cette grosse machine qui m’avait emballé dans ma prime adolescence, lors d’une soirée télé en famille, et que je n’avais jamais eu l’occasion de revoir. Il faut bien admettre que je n’en attendais pas grand-chose : McLaglen a beau être un disciple fidèle de John Ford (et le fils de l’un de ses acteurs fétiches), son cinéma est loin d’être aussi enthousiasmant que celui de son modèle, et sa filmographie contient quelques bas, beaucoup de moyens, et très peu de hauts…

Mais, heureuse surprise, Les Feux de l’enfer tient remarquablement bien la route. Même en roue libre, John Wayne est très bien (heureusement d’ailleurs, parce que le jeunôt Jim Hutton, dont le fils Timothy sera le portrait craché, n’est pas terriblement charismatique). Et ce blockbuster version années 60 est aujourd’hui encore d’une impressionnante efficacité. Quant à la réalisation de McLaglen, elle se révèle très élégante. Classique, mais élégante. Et elle souligne parfaitement bien l’aspect spectaculaire de ce métier qui, visiblement, fascine le réalisateur : celui de pompier spécialisé dans les incendies de puits de pétrole.

La première séquence du film, très longue, permet d’ailleurs de comprendre le travail de ces pompiers (d’abord évacuer toutes les ferrailles ; ensuite « souffler » l’incendie en faisant exploser de la nitroglycérine ; enfin refermer le geyser en installant une borne). Cette séquence est à couper le souffle : on sent clairement la chaleur étouffante et le danger omniprésent sur les acteurs. Mais elle permet aussi d’éclaircir a priori toutes les scènes spectaculaires à venir. Malin, et impressionnant.

L’histoire, en elle même, est un pur poncif. John Wayne, vieillissant, est le meilleur dans ce qu’il fait (l’extinction à hauts risques des puits de pétrole en feu, donc). Il a pris sous son aile un jeune séducteur qu’il traite comme son fils. Sauf que ce dernier tombe amoureux de la fille de son mentor, qu’il n’a jamais revue depuis sa plus tendre enfance : la maman (Vera Miles, autre membre du « clan John Ford ») a quitté Duke il y a des années, parce qu’elle ne supportait pas de le voir partir au feu…

On devine facilement comment tout ça va finir, et les ficelles sont souvent bien grosses. Mais pas de quoi bouder son plaisir, innocent et sans arrière pensée : Hellfighters, c’est une grosse machine hollywoodienne qui devait déjà faire figure de dinosaure, en 1968, et qui a moins vieilli en 40 ans que nombre de blocbusters récents en quelques années seulement…

 

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