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Archive pour la catégorie 'COURTS MÉTRAGES'

Soigne ton gauche – de René Clément – 1936

Posté : 29 décembre, 2024 @ 8:00 dans 1930-1939, CLÉMENT René, COURTS MÉTRAGES | Pas de commentaires »

Soigne ton gauche

Passionnant, décidément, le début de carrière de Tati. Ses courts métrages de jeunesse donnent vraiment le sentiment d’assister à la naissance d’un artiste de génie. Celui-ci, signé par un tout jeune René Clément (qui avait été assistant réalisateur sur On demande une brute), peut être vu comme le véritable acte de naissance de Jour de fête, plus de dix ans avant L’École des facteurs.

Le film s’ouvre par une séquence qui annonce très clairement le premier long métrage de Tati : l’arrivée dans un village d’un facteur à vélo, dextérité au guidon et accent marqué compris. L’ambiance du village, à la fois très rural et marqué par un événement hors du commun (une fête locale là, l’entraînement d’un champion de boxe ici) renforcent la parenté des deux films.

Et c’est franchement fascinant de voir à quel point Tati va se nourrir des motifs de ce court film, comme il le nourrit de son expérience sur On demande une brute, qu’il avait déjà écrit : les scènes de boxe sont également importantes dans les deux films, avec même le même gag, lorsque Tati, sur le ring, se met à courir en rond avant de se heurter sur le bras tendu de son adversaire.

Difficile d’affirmer l’importance qu’a eu Clément sur le tournage de ce court film, qui porte très clairement la signature de Jacques Tati. Soigne ton gauche est une étape importante, et assez géniale, dans la naissance d’un grand homme de cinéma, dont le parcours va être nettement ralenti par la guerre. La suite dans dix ans, donc…

Gai dimanche – de Jacques Berr (et Jacques Tati) – 1935

Posté : 28 décembre, 2024 @ 8:00 dans 1930-1939, BERR Jacques, COURTS MÉTRAGES, TATI Jacques | Pas de commentaires »

Gai dimanche

Gai dimanche est un petit film passionnant, dans ce qu’il montre d’un grand artiste en pleine construction. Jacques Tati en l’occurrence, alors artiste de music-hall, qui écrit et interprète ce court métrage, partageant l’affiche comme il l’avait fait dans le précédent (On demande une brute) avec Rhum « de Medrano », clown auguste célèbre de l’époque.

Passionnant à plus d’un titre. D’abord, il montre bien ce qu’aurait pu être la carrière de Tati, qui forme ici un duo comique assez équilibré avec Rhum. Il est, pour être honnête, très en retrait par rapport à son comparse, se contentant la plupart du temps d’un rôle de faire-valoir, ne s’imposant vraiment que dans de rares moments, et quasiment toujours en contrepoint de Rhum.

D’un autre côté, Gai dimanche, dont Tati signe donc le scénario, annonce clairement la direction qu’il prendra rapidement, avec un sens affirmé d’un burlesque basé sur son propre corps, et sur une bande sonore pleine d’effets comiques à contretemps. Ce qui manquait, au fond, au précédent court métrage.

Tati, scénariste et acteur, affirme plus encore sa filiation avec Chaplin. Rhum et lui apparaissent ainsi en vagabonds que l’on découvre au début du film mis à la porte d’une entrée de métro où ils ont passé la nuit. L’ombre de Charlot n’est décidément jamais loin, dans ce début de carrière…

On demande une brute – de Charles Barrois – 1934

Posté : 27 décembre, 2024 @ 8:00 dans 1930-1939, BARROIS Charles, COURTS MÉTRAGES | Pas de commentaires »

On demande une brute

Si on doutait encore de l’importance que le cinéma de Chaplin a eu sur celui de Jacques Tati, il suffit de voir ce court métrage pour s’en convaincre. Tati ne le réalise pas, mais il en signe le scénario et interprète le rôle principal, très inspiré par l’épisode « combat de boxe » des Lumières de la ville, sorti peu avant.

Tati, donc, tout jeune homme, pas encore monsieur Hulot, mais déjà grand échalas qui semble ne pas savoir quoi faire de son corps, comédien effacé qu’un quiproquos entraîne sur le ring pour un combat de pancrace face à un terrible adversaire qui fait fuir les plus durs des lutteurs.

Tati joue de ce grand corps dégingandé comme Chaplin joue de son physique menu, avec des ressors comiques très semblables : l’opposition entre le frêle et la brute, le gaffeur qui tente discrètement de rattraper ses bêtises en ne faisant qu’empirer la situation (la scène du poisson rouge, la plus inventive).

Finalement, ce qui fait le plus défaut au métrage, par rapport aux films de Chaplin de cette période, c’est paradoxalement ce qui fera la grande force des chefs d’œuvre à venir de Tati : le jeu sur le son, sur les bruitages, que le réalisateur Charles Barrois n’utilise pas.

Au fond, ça n’a pas grande importance : On recherche une brute vaut surtout pour son aspect historique, puisque c’est le tout premier film de la carrière de Tati qui nous soit parvenu, le premier court dans lequel il était apparu ayant disparu. Rien que pour ça, voilà une bonne porte d’entrée pour découvrir le cinéma du futur monsieur Hulot.

Histoires fantastiques : Vanessa (Amazing Stories : Vanessa in the garden) – s.1 e.12 – de Clint Eastwood – 1985

Posté : 20 novembre, 2024 @ 8:00 dans 1980-1989, COURTS MÉTRAGES, EASTWOOD Clint (réal.), FANTASTIQUE/SF, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Histoires Fantastiques Vanessa

Depuis la fin de Rawhide, Clint Eastwood n’a plus jamais retravaillé pour la télévision, comme il l’avait fait à plusieurs reprises à ses débuts, enchaînant les rôles plus ou moins importants dans des séries plus ou moins mémorables. A une exception près : la réalisation d’un épisode d’Histoires fantastiques, la série anthologique produite (et souvent écrite) par Steven Spielberg.

Vanessa in the garden est donc l’unique réalisation du cinéaste pour la télé. C’est aussi son unique court métrage, et la toute dernière fois qu’il dirige Sondra Locke, près de dix ans et six longs métrages en commun après Josey Wales. Tant qu’on est aux premières et aux dernières, c’est aussi l’unique participation d’Harvey Keitel à un film d’Eastwood.

L’acteur, pas dans sa période la plus glorieuse (c’était bien après Taxi Driver et bien avant La Leçon de piano), incarne un peintre à la fin du XIXe siècle, qui ne vit et ne peint que pour son épouse, Vanessa, jouée par Sondra Locke. Qui meurt écrasée à la suite d’un accident causé par un coup de tonnerre soudain.

Et voilà l’artiste incapable ni de vivre, ni de peindre, qui est bientôt sujet à d’étranges apparitions : Vanessa, qui semble reprendre vie dans les postures dans lesquelles son mari l’a peinte. Est-ce une hallucination ? Le peintre sombrerait-il dans la folie ? Ou y a-t-il de la magie là dedans… Qu’importe : c’est surtout, de nouveau et plus que jamais, une source d’inspiration sans fin pour l’artiste amoureux.

C’est un joli court métrage que signe Eastwood, dans une atmosphère un peu cotonneuse, presque évanescente, qui rappelle certaines scènes de Sudden Impact, le dernier long métrage dans lequel il dirigeait sa compagne d’alors. Pourtant, l’émotion qu’il a su faire naître dans quelques-uns de ses plus beaux films, de Breezy à Sur la route de Madison, reste très contenue, comme si ces vingt minutes étaient trop courtes pour qu’il puisse s’exprimer pleinement.

La musique y est peut-être pour quelque chose. Elle est pourtant signée par son fidèle complice Lennie Niehaus (mais avec le thème de John Williams, fidèle complice, lui, de Spielberg), mais n’a pas la délicatesse de ses meilleurs scores, comme calibrée pour donner une cohérence sonore, très datée années 80, à la série. Ça n’en reste pas moins une jolie curiosité.

Monsieur Ed, le cheval qui parle (Mister Ed) s2 e25 : Clint Eastwood meets Mr. Ed – épisode réalisé par Arthur Lubin – 1962

Posté : 20 octobre, 2024 @ 8:00 dans 1960-1969, COURTS MÉTRAGES, EASTWOOD Clint (acteur), FANTASTIQUE/SF, LUBIN Arthur, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Clint Eastwood meets Mr Ed

Il y a des tas de raisons d’affirmer que le parcours de Clint Eastwood ne ressemble à aucun autre dans le cinéma américain. Il y en a une, en tout cas, qui ne souffre aucune contestation : qui d’autre que lui peut se vanter d’avoir tourné avec deux ânes qui parlent ?

Eh oui ! Sept ans après avoir effectué ses premières cascades dans Francis in the Navy (déjà réalisé par Arthur Lubin), Clint est devenu une vedette grâce à sa série Rawhide, et il est l’invité d’un show télé très populaire à l’époque autour d’un autre équidé, digne descendant de Francis : Mister Ed. Un âne doué de la parole, donc, qui a été le faire-valoir du comique Alan Young 143 épisodes durant.

Aucun des 142 autres épisodes ne figurera sans doute sur ce blog dans un avenir plus ou moins proche. Mais celui-ci, tourné en 1962 alors que Clint était l’un des cowboys les plus populaires de la télévision américaine, se voit avec un certain plaisir, en tout cas avec une vraie curiosité. Ne serait-ce que parce qu’on y devine le statut qu’Eastwood avait à l’époque : une vedette suffisamment connue pour donner son nom à un épisode du show, et suffisamment accessible pour lui proposer.

Sur la prestation du futur homme sans nom, pas grand-chose à dire : Eastwood s’y montre charmant, le sourire rigolard de celui qui ne prend pas la chose au sérieux, et qui sait qu’on n’attend rien d’autre de lui que d’apporter un contrepoint vaguement prestigieux aux pitreries d’Alan Young et de son âne qui parle. Une curiosité bien sympa.

Navy Log : s3 e17 The Lonely Watch (id.) – épisode réalisé par Samuel Gally – 1957

Posté : 13 octobre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, COURTS MÉTRAGES, EASTWOOD Clint (acteur), GALLY Samuel, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Navy Log The Lonely Watch

Quand on veut boucler une vraie intégrale, il y a souvent des titres sur lesquels on se heurte : obscurs, introuvables, oubliés… C’est particulièrement vrai pour Clint Eastwood, dont les débuts ont été marqués par d’innombrables panouilles au cinéma ou à la télévision. Parmi ces curiosités, la plus difficile à dénicher est sans doute l’épisode de la série Navy Log auquel il a participé avant de devenir lui-même vedette de série (avec Rawhide, deux ans plus tard).

Navy Log ? Ne cherchez pas dans vos mémoires. Cette série dédiée à la marine américaine fait partie de ces shows qui furent très populaires en leur temps, sans jamais traverser l’Atlantique, et qui n’existent dans l’inconscient de quelques cinéphiles que parce qu’ils représentent une ligne dans la filmographie de futures stars, comme Clint Eastwood, donc.

Introuvable, cet épisode (le 17e de la saison 3). Mais un extrait de quelques minutes est disponible en cherchant sur Internet. On y voit un tout jeune Clint Eastwood en marin, en pleine discussion sur le pont d’un navire de guerre avec le capitaine, visiblement très affecté. Il y a de quoi, comme on ne tarde pas à le voir : le fils dudit capitaine a été grièvement blessé par une explosion, et a été recueilli à bord du bateau dans un piteux état.

Voilà. Pas grand-chose à rajouter sur cette apparition du jeune Clint, qui semble très à l’aise, mais que rien ne désigne encore comme le mythe qu’il sera quelques années plus tard. Belle gueule, présence discrète, mais vite oublié. Sauf, bien sûr, si on a en tête l’avenir qui sera le sien.

Les films amateurs de Steven Spielberg (1959-1967)

Posté : 29 septembre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, 1960-1969, COURTS MÉTRAGES, SPIELBERG Steven | Pas de commentaires »

Spielberg films amateurs

Spielberg a toujours pris le cinéma très au sérieux. Sa fiche imdb ne trompe pas : y a-t-il d’autres exemples de cinéastes dont la carrière commence officiellement à l’âge de 13 ans ? Pas sûr. En tout cas, les premiers films amateurs du petit Stevie font bel et bien partie de sa filmographie. Et s’il est difficile (et peut-être pas très pertinent) de les décortiquer dans tous les sens, ils n’en restent pas moins passionnants dans la trajectoire emballante et fascinante du gars.

En fouillant dans les méandres d’Internet, on peut découvrir quelques bribes de ces films de jeunesse, ces petites productions bricolées avec les moyens du bord qu’il a tournées avant Amblin’, son premier court « professionnel ». Découvrir ces bribes de films prend évidemment une autre dimension après avoir vu The Fabelmans, son magnifique dernier film en date, dans lequel il s’inspire très largement de ces années-là, allant jusqu’à recréer ses propres premiers films.

Escape to nowhere (1964) / Fighter Squad (1961)

Escape to nowhere, notamment, y occupe une place importante. Ce court métrage tourné en super 8 avec ses potes, dans les paysages désertiques d’une réserve indienne, est aussi (avec Fighter Squad, autre court tourné juste avant mais totalement disparu) l’un des premiers de ses films consacrés à la seconde guerre mondiale, période qu’il revisitera à plusieurs reprises. Les quelques minutes que l’on peut en découvrir témoignent déjà de l’ambition du jeune apprenti-cinéaste, pas encore 18 ans, qui multiplie déjà les trouvailles pour mettre le spectateur au cœur des combats et en faire ressentir l’extrême violence. Une sorte de brouillon d’Il faut sauver le soldat Ryan, avec plus de trente ans d’avance…

Firelight (1964)

Autre film fondateur : Firelight, premier long métrage d’un Spielberg encore adolescent, qui lui a aussi valu sa première projection dans un cinéma. C’était au Phoenix Little Theatre, le 24 mars 1964. Il y a soixante ans, donc. Et si le film est invisible dans sa version complète, les quelques minutes qui en subsistent ne laissent guère planer de doute : il y a dans ce film de science-fiction intriguant les germes de Rencontres du 3e type, y compris dans sa manière de filmer la famille et les phénomènes paranormaux.

Slipstream (1967)

Plus étonnant en revanche, le dernier film amateur de Spielberg, Slipstream, est consacré… au cyclisme. On ne peut pas en voir grand-chose, d’autant plus que le film n’a jamais été achevé, le jeune Spielberg (20 ans à l’époque) étant à court de budget. Ce qui ne lui arrivera plus jamais par la suite. Il faut dire qu’après quelques années à travailler pour la télévision, ses vrais débuts sur grand écran ne tarderont pas à lui valoir un succès mondial, lui donnant des moyens, disons, conséquents.

The last gun (1959)

Mais la cohérence de ses grandes réussites à venir et de ses débuts amateurs a quelque chose de très beau. Quelque chose que l’on ressent depuis toujours et qui s’est confirmé avec The Fabelmans, ou même dans sa manière d’évoquer en interview ses premiers films (notamment The Last Gun, son unique western, tourné à 12 ans) : Spielberg a beau être tout puissant, il a gardé sa passion d’enfant. Et ça, oui, c’est très beau.

C’était un rendez-vous – de Claude Lelouch – 1976

Posté : 12 septembre, 2024 @ 8:00 dans 1970-1979, COURTS MÉTRAGES, LELOUCH Claude | Pas de commentaires »

C'était un rendez-vous

De la Porte Dauphine au Sacré Cœur en huit minutes, en passant par la place de L’Etoile, le Louvre, le Moulin Rouge… C’est « l’exploit » que réalise Claude Lelouch, « sans aucun trucage ni accéléré », comme le précise un carton inaugural, dans ce court métrage réalisé… en huit minutes, donc.

Ce court est le film le plus étonnant et le plus simple de sa filmographie. Le concept : une caméra fixée à l’avant d’une voiture (puissante, comme le bruit du moteur et la vitesse en attestent) filme en un seul plan séquence subjectif la course folle à travers Paris, au petit matin.

Rien d’autre, mais le résultat est édifiant, ou fascinant c’est selon. Les deux, en fait. Fascinant, parce que ce petit film tourné dans un Paris pas si désert au petit matin, porte mine de rien un regard neuf sur la ville, en en dévoilant par sa simplicité et sa rapidité le caractère humain.

Edifiant, parce que le film est tourné à l’arrache, en dépit de toute considération telle que la prudence ou la responsabilité. Le bolide grille des feux rouges à la pelle, frôle des piétons, accélère dans des ruelles… L’envol d’un pigeon file des sueurs froides, et je me prends à espérer que mon grand fils, qui de toute façon ne lit pas ces chroniques, ne tombera pas sur ce film fascinant qui pourrait le fasciner.

Pour un cinéphile, c’est envoûtant. Pour un jeune conducteur, c’est plus problématique…

La Cigarette – de Germaine Dulac – de 1919

Posté : 14 juillet, 2024 @ 8:00 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, DULAC Germaine, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

La Cigarette

Germaine Dulac tourne ce moyen métrage en 1919, et sa maîtrise du langage cinématographique est déjà impressionnante, avec un rythme et une inventivité qui continuent à faire leur petit effet, plus d’un siècle plus tard.

Les premières minutes laissent craindre une énième variation sur le thème alors très en vogue des antiquités égyptiennes : la momie d’une jeune reine célèbre pour sa vie de débauche arrive dans un grand musée parisien. Mais non : si la momie a son importance, c’est pour le parallèle que dresse le film entre le destin de la reine et celui des héros, bien contemporains.

Le conservateur du musée raconte que le roi trop vieux de cette reine trop jeune est trop libre s’est donné la mort par dépit amoureux, en empoisonnant l’un des gâteaux qu’il mangeait régulièrement, sans savoir lequel. Or, le conservateur lui-même est marié à une jeune femme trop jeune, et qu’il croit être trop libre. Alors il empoisonne l’une des cigarettes dans la boîte dans laquelle il pioche chaque jour.

Tout le film repose sur ce suspense fou : cette cigarette sera-t-elle la bonne ? Enfin, la mauvaise… Ce pourrait être répétitif et ennuyeux, c’est tout le contraire. Germaine Dulac réinvente constamment ce motif pour dire à chaque fois autre chose de ses personnages, de leurs sentiments, et de leurs relations.

Il y a même un moment troublant et dérangeant : lorsque la jeune épouse fait mine d’allumer elle-même une cigarette de la boîte, et que son mari la regarde, d’abord sans réagir. Là, le temps semble comme suspendu, ouvrant la porte à une possible autre dimension.

La mise en scène est remarquable, le jeu des comédiens très juste, le montage, surtout, d’une grande modernité. Il y a même un très joli travail sur la lumière, particulièrement dans les scènes d’extérieur. Comme ce moment où le mari jaloux croit surprendre sa femme adultère, et que son visage est éclairé d’une lumière qui semble l’accabler… Du grand art.

Falling Leaves (id.) – d’Alice Guy – 1912

Posté : 13 juillet, 2024 @ 8:00 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, GUY Alice | Pas de commentaires »

Falling Leaves

Tout mignon ce film, joliment désuet et d’une sincérité touchante. L’histoire, pourtant, est grandiloquente à souhait…

Une jeune femme tombe malade de la tuberculose, et son médecin assène à ses parents qu’elle sera morte quand la dernière feuille sera tombée de l’arbre du jardin (d’où le titre, donc)…

Sa petite sœur, avec toute la naïveté de l’enfance, décide alors d’accrocher des feuilles aux arbres. C’est alors que passe devant le jardin un scientifique qui vient d’inventer un sérum guérissant de la tuberculose. Parce que oui, la vie est bien faite.

Il faut prendre ça pour ce que c’est : un court métrage des origines, signé par la pionnière Alice Guy. Sa mise en scène reste très frontale, suite de séquences aux plans fixes adoptant le point de vue d’un spectateur de théâtre. Mais la réalisatrice réussit à fluidifier le récit, avec quelques trouvailles assez innovantes pour l’époque.

Pas cette manière qu’on le père et le médecin de se serrer la main en étant tous deux face caméra, non. Mais en rompant avec les habituelles entrées et sorties par les portes en fond de décor, en faisant sortir ses personnages côté caméra.

Ça n’a l’air de rien, mais ça compte dans le rythme d’un film. Quant au jeu des acteurs, il est certes un peu grandiloquent, mais tout ça est tendre et tout mignon, court et bien sympathique.

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