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Archive pour la catégorie 'SEITER William A.'

Borderline (id.) – de William A. Seiter – 1950

Posté : 5 février, 2023 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, SEITER William A. | Pas de commentaires »

Borderline

William A. Seiter a une solide expérience dans la comédie (La Femme la plus riche du monde, par exemple), et cela se sent dans ce thriller sur le thème assez convenu du flic infiltré. Borderline commence comme un film noir sombre et tendu, à la manière d’un Anthony Mann. Mais très vite, lorsque l’intrigue se ressert sur les deux personnages principaux, l’attirance manifeste et la vérité que le spectateur pressent et comprend bien avant les protagonistes prennent le dessus, et la légèreté avec.

Difficile d’être plus précis sur cette vérité sans gâcher le plaisir de la découverte. Disons simplement que Claire Trevor interprète une policière amenée à accompagner un homme de main joué par Fred McMurray d’un côté à l’autre de la frontière mexicaine, pour mettre la main sur un puissant trafiquant. Disons aussi qu’ils ont à leurs trousses un trio de gangsters menés par l’incontournable Raymond Burr, aussi inquiétant qu’incapable de réussir la moindre action.

Hélas, on sent bien vite que Seiter s’intéresse moins à l’aspect policier de son film qu’à son côté marivaudage, et qu’il passe donc en partie à côté d’un thriller tortueux et original. Il n’y a pas dans Borderline la sécheresse et la tension que l’on retrouvait à la même époque dans les films de Mann ou de Fleischer. Il y a tout de même de beaux moments : la tentative foireuse de séduction d’une Claire Trevor se faisant passer pour une danseuse de cabaret ; l’appel téléphonique rendu difficile par un câble transformé en corde à lingeQuelques détails comme ça qui confirment le goût de Seiter pour la comédie.

Chance at heaven (id.) – de William A. Seiter – 1933

Posté : 21 août, 2017 @ 8:00 dans * Pre-code, 1930-1939, SEITER William A. | Pas de commentaires »

Chance to heaven

Que cette bluette est charmante. Oh, on voit venir le truc de loin : c’est le brave gars de la campagne, gentiment ambitieux, trop naïf pour s’apercevoir que cette jolie jeune fille qu’il connaît depuis toujours est raide dingue de lui, et qui se laisse embarquer dans une histoire d’amour trop belle pour être vraie avec une riche héritière qui s’ennuie…

Mais sur ce thème hyper rabâché, et tout en respectant le happy-end de rigueur (qui ne fait aucun doute dès le début), William Seiter réussit une belle comédie romantique, et à renouveler quelque peu l’éternel image du triangle amoureux. D’abord parce que la riche héritière, jouée par Marian Dixon, n’est pas une pintade trop gâtée, mais une jeune femme sincère et paumée, perdue entre son rêve d’émancipation et son envie de rester une enfant choyée. Elle est particulièrement émouvante.

Le « vrai » couple, celui qui s’ignore et qu’interprètent Ginger Rogers et Joel McCrea, n’est pas moins original. Car dans cette comédie « pre-code », les attributs sexuels sont constamment inversés. Ginger Rogers est la bricoleuse de service, et le vrai moteur de l’histoire : celle qui se dévoue et voit clair, celle qui est toujours en avance sur les autres. Joel McCrea, lui, prend des pauses énamourées et subit les événements la plupart du temps…

Il faut le voir ricaner comme un idiot lorsque la belle héritière, dont il est déjà sous le charme, détruit un banc de sa station essence avec la voiture qu’elle peine à faire rouler correctement. Le visage gentiment ahuri de McCrea fait alors des merveilles. De quoi venger par anticipation tous les mauvais traitements qu’Hollywood réservera aux femmes et à leurs représentations dans les décennies qui vont suivre !

Si j’avais un million (If I had a million) – de James Cruze, H. Bruce Humberstone, Ernst Lubitsch, Norman Z. McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter, Norman Taurog – 1932

Posté : 7 avril, 2017 @ 8:00 dans 1930-1939, COOPER Gary, CRUZE James, HUMBERSTONE Bruce, LUBITSCH Ernst, McLEOD Norman Z., ROBERTS Stephen, SEITER William A., TAUROG Norman | Pas de commentaires »

si j'avais un million

Un milliardaire soi-disant en fin de vie et agacé par son entourage décide de dilapider sa fortune en distribuant un million de dollars à plusieurs inconnus choisis strictement au hasard… Et c’est le point d’un départ (réalisé par Norman Taurog) d’un film à sketchs totalement indépendant les uns des autres (le milliardaire lui-même s’éclipsant de plus en plus au film du métrage), et très inégaux, forcément.

Le meilleur ? Le segment signé Lubitsch, de loin le plus court du film, sorte de concentré en une poignée de minutes du style, du rythme et de l’obsession des portes du cinéaste. Un employé de bureau (joué par un Charles Laughton tout en rondeur) reçoit l’un des chèques, se lève, quitte son open space et franchit portes après portes pour monter toujours plus haut dans l’immeuble où il travaille, jusqu’à arrivée au sommet, devant l’ultime porte : celle du grand patron, qu’il ouvre, avant de faire une langue et de refermer la porte !

Le reste est plus inégal et plus anodin, avec quand même des ruptures de ton assez audacieuses. Le film passe ainsi d’un segment burlesque avec W.C. Field et des tas de voitures détruites (réalisé par Norman Z. McLeod) à un autre franchement tragique (signé James Cruze) mettant en scène un condamné à mort qui se croit à tort sauvé parce qu’il est devenu riche.

Tout aussi cynique : le destin de ce petit gangster recherché par la police et qui risque la prison à vie (George Raft, dans un segment réalisé par Bruce Humberstone), incapable d’encaisser ce chèque qui le tirerait d’affaire, et qui finit par le donner au gérant d’un dortoir miteux juste pour pouvoir dormir…

Le thème est presque similaire, en nettement plus léger, avec le segment réalisé par William Seiter mettant en scène Gary Cooper en jeune soldat qui ne pense qu’à s’amuser, et qui passera lui aussi à côté de la fortune…

Rien d’inoubliable là-dedans, et on retiendra plutôt le tendre segment (réalisé par Stephen Roberts) racontant la prise de pouvoir d’une maison de retraite trop stricte par ses pensionnaires. Roberts signe aussi un autre segment évoquant les rêves d’une prostituée.

Du très bon, du plus dispensable… Si j’avais un million vaut finalement surtout pour son improbable distribution. Fields, Cooper et Laughton sur une même affiche, ça ne se refuse pas.

La Femme la plus riche du monde (The Richest Girl in the world) – de William A. Seiter – 1934

Posté : 26 septembre, 2013 @ 12:24 dans 1930-1939, SEITER William A. | Pas de commentaires »

La Femme la plus riche du monde (The Richest Girl in the world) – de William A. Seiter – 1934 dans 1930-1939 la-femme-la-plus-riche-du-monde

Une femme richissime (la plus riche du monde, oui) se fait passer pour sa secrétaire pour être sûre que les hommes qui tentent de la séduire ne s’intéressent pas qu’à son argent, tandis que la secrétaire qui se fait passer pour elle fait mine d’encourager leurs avances. Le résultat est désespérant, jusqu’à sa rencontre avec le jeune Joel McCrea…

L’idée au cœur du film n’est pas tout à fait nouvelle, et sera déclinée à de nombreuses reprises. Joel McCrea lui-même revisitera ce changement d’identité avec bonheur dans les formidables Voyages de Sullivan. Elle donne en tout cas lieu à de beaux dialogues dans cette comédie romantique un rien insolente.

Le film commence plutôt mollement. La mise en scène de William A. Seiter, l’interprétation de Miriam Hopkins, le scénario lui-même… Tout paraît un peu fade au cours des premières minutes, comme si rien ne fonctionnait vraiment dans cette belle mécanique hollywoodienne. On serait même agacé par le manque de dynamisme, par les silences entre les répliques…

Mais la première bobine passée, le rythme s’installe vraiment, les personnages gagnent en profondeur sans que l’on sache vraiment pourquoi. Ce qui séduit surtout, c’est le bel équilibre que le réalisateur trouve entre les cinq personnages principaux : la riche héritière, son percepteur, sa secrétaire avec qui elle échange son identité, le mari de celle-ci, et le jeune homme qui devra choisir entre celle qu’il croit richissime et celle qu’au fond il aime vraiment…

Chacun de ces personnages parvient à exister, avec une mention spéciale pour la secrétaire (Fay Wray, la « fiancée » de King Kong) qui semble se délecter du petit jeu de séduction auquel elle se livre pour sa patronne, et son mari, un brave type contraint d’observer la femme de sa vie s’amuser avec d’autres hommes… pour la bonne cause.

C’est une pure comédie romantique, où les sujets graves ne sont qu’effleurés : Joel McCrea ne sera pas mis face à ses choix, et tout finira bien, forcément. On en sort en tout cas avec un large sourire sur les lèvres.

• Aucun bonus sur le DVD à petit prix des Editions Montparnasse, dans la fameuse collection bleue consacrée à la RKO.

 

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