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Archive pour la catégorie 'EMMERICH Roland'

White House Down (id.) – de Roland Emmerich – 2013

Posté : 5 juillet, 2020 @ 8:00 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), EMMERICH Roland | Pas de commentaires »

White House Down

Roland Emmerich se prend pour John McTiernan, et signe un remake inavoué de Die Hard. Dans la Maison Blanche, bien sûr, ce lieu qu’il prend un si grand pied à dézinguer depuis Independance Day.

Les références au chef d’œuvre de McTiernan n’en finissent pas : des pseudos terroristes qui prennent un immeuble en otage, des cages d’ascenseur et des sous-sols, un flic un peu raté transformé en héros par hasard et parce que sa fille fait partie des otages, des codes informatiques à casser… Emmerich pille allègrement, et il ne s’en cache même pas.

Il y a, bien sûr, une différence de taille : là où McTiernan imposait un style, un pur travail de réalisateur, Emmerich joue sur la surenchère, les explosions toujours plus énormes, les morts par dizaines, et les CGI plus ou moins convaincants mais de plus en plus spectaculaires. Bref, Emmerich fait ce qu’il sait le mieux faire : il fait tout péter.

C’est con, très con. Les dialogues sont grotesques, les personnages jamais crédibles. Le président, joué par Jamie Foxx, est aussi courageux et encore plus cool que celui joué par Bill Pullman dans Independance Day. Et Channing Tatum est là pour rappeler que tout le monde ne peut pas être Bruce Willis.

En bref : un petit plaisir franchement régressif malgré tout, plutôt agréable quand on a passé les quarante premières minutes d’introduction, interminables (il en fallait trois dans 58 minutes pour vivre !).

Independance Day Resurgence (id.) – de Roland Emmerich – 2016

Posté : 28 février, 2017 @ 8:00 dans 2010-2019, EMMERICH Roland, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Independance Day Resurgence

Quand il fait ce qu’il sait le mieux faire, c’est-à-dire détruire des villes entières et pulvériser gratte-ciels et monuments historiques, Roland Emmerich fait mouche dans cette suite tardive de son premier méga-succès. Mais il le fait peu. Bien moins en tout cas que dans 2012, son meilleur film à ce jour, celui où il laisse éclater son goût immodéré pour la destruction massive.

Avec ce Resurgence, Emmerich est tenté par autre chose. On le sent d’ailleurs à la fin du film : cette fois, il rêve d’espace. La plupart des scènes importantes se passent autour de la lune, loin de la surface terrestre, et le réalisateur entend bien emmener ses personnages très loin dans l’espace pour d’hypothétiques suites (hypothétiques, car le film n’a pas eu le succès attendu).

Résultat : du grand n’importe quoi marqué par quelques fulgurances (l’évacuation du bébé et de sa mère sur le toit de la maternité), où se côtoient les vieux de la vieille (Jeff Goldblum et Bill Pullman rempilent) et de nouveaux personnages, uniquement des têtes brûlées à la psychologie aussi épaisse qu’une page de missel.

C’est long, laid et répétitif. Bref, pas bien.

Independance Day (id.) – de Roland Emmerich – 1996

Posté : 30 janvier, 2017 @ 8:00 dans 1990-1999, EMMERICH Roland, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Independance Day

Je me souviens avoir vu Independance Day en salle à sa sortie, avec des amis. L’un d’eux avait eu ce jugement définitif : « C’est pas réaliste ». D’autres (dont moi) avaient eu d’autres arguments : ses sabots énormes dès que l’humain prime sur les effets spéciaux, les effets spéciaux trop dominants justement, et surtout cet Américanisme primaire du film qui se révèle jusque dans le titre. Confrontée à une menace d’extermination, l’humanité ne peut compter que sur l’Amérique. Mieux : sur l’Américain moyen, avec ce que cela véhicule du triomphe de l’individu sur le groupe.

Avec le recul, et en revoyant le film pour la première fois depuis vingt ans, cette phrase si ridicule a priori (« c’est pas réaliste ») apparaît pourtant comme le curseur qu’il ne faut pas oublier dès que l’on parle du cinéma de Roland Emmerich, en tout cas celui de la destruction massive dont cet Independance Day fut le précurseur. Non, ce n’est pas réaliste. Mais si on veut bien se laisser guider dans cet univers qui se défait totalement de toutes les contraintes du réalisme, alors oui, Emmerich a un vrai talent.

Il fera nettement mieux avec Le Jour d’après, et surtout 2012, ses deux classiques jumeaux dans lesquels ils réussira à détruire plus de choses encore que dans Independance Day. Mais dès 1996, le gars a un vrai talent pour tout faire péter, pourvu qu’il y ait un maximum de dégâts, et au minimum quelques millions de morts (dans les années 90, il ne misait pas encore sur les milliards, mais ça n’allait pas tarder). En cela, la première moitié du film, celle où justement tout pète, est une vraie réussite.

Bien sûr, il y a cette contrainte cinématographique dont Emmerich essayera de plus en plus de se libérer : les personnages. Dès qu’il s’y intéresse d’un peu trop près, son cinéma est lourd, rempli d’un pathos écœurant. Faut reconnaître : il ne sait pas faire dans la demi-mesure. Ses trois personnages principaux ? Un pilote de chasse qui ne connaît vraiment pas la peur (Will Smith, prêt à sortir une phrase fun dès son premier face-à-face avec un alien), un réparateur télé qui comprend tout mieux que tous les spécialistes du gouvernement (Jeff Goldblum, dans son numéro habituel), et rien de moins que le président des Etats-Unis en as de l’aviation (Bill Pullman, juste juste).

Alors oui, c’est énorme. Et oui, cet Américanisme primaire a un côté exaspérant, surtout lorsque les pays du monde entier accueillent comme le messie le mode d’emploi de la libération dictée par mister president himself. Mais ce côté too much fait aussi des merveilles dès que les personnages disparaissent derrière l’action pure. Et en la matière, Emmerich n’est pas avare. C’est donc un plaisir éminemment coupable, et éminemment plaisant.

* A l’occasion des fêtes de fin d’année, Fox Vidéos a sorti un coffret double DVD regroupant le Independance Day original et sa suite, sortie en 2016. En bonus, des commentaires audios, notamment de Roland Emmerich et de son producteur et co-scénariste Dean Devlin.

2012 (id.) – de Roland Emmerich – 2009

Posté : 28 août, 2010 @ 4:34 dans 2000-2009, EMMERICH Roland, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

2012

Je ne pensais pas écrire ça un jour, mais Roland Emmerich a du génie. Si, si, le réalisateur des piteux Godzilla et 10 000, celui-là-même qui se laissait aller joyeusement à un patriotisme va-t-en-guerre un peu nauséabond dans Independance Day et The Patriot… Eh bien je le clame haut et fort : son 2012 est un petit chef d’œuvre. Evidemment, c’est con, c’est énorme, on n’y croit pas une seconde et tout et tout… Mais une fois qu’on a glissé sur ces détails, il faut bien se rendre à l’évidence : ce film hallucinant qui enchaîne quasiment sans temps mort les séquences de destructions massives est filmé avec une inventivité, une fraîcheur, et surtout une efficacité tout simplement exceptionnelles.

Avec Le Jour d’après, déjà, Emmerich avait signé un excellent film catastrophe. Avec 2012, il reprend strictement la même histoire, qui peut se résumer très vite : les éléments se déchaînent, et provoquent la fin du monde et la mort de 99,99% de l’humanité. Et qu’importe si on assiste aux effets spectaculaires du réchauffement climatique ou à la réalisation d’une prophétie maya, le résultat est le même : tout pête, tout s’effondre, tout disparaît, et tout le monde meurt, ou presque. Parce qu’il faut quand même des personnages, là-dedans, et ceux de 2012 sont particulièrement réussis, parce que Emmerich, qui semblait jusqu’à présent condamné à accumuler tristement les clichés les plus éculés du film catastrophe, sans le moindre recul, joue ici avec les mêmes clichés, en les détournant et en s’en moquant joyeusement.

« Joyeusement », c’est d’ailleurs paradoxalement l’impression qui se dégage de ce film qui pulvérise pourtant le record du nombre de morts violentes à l’écran. Et cette impression s’explique (pardon pour cette digression) dans le making of passionnant qui accompagne le DVD : on y voit un Roland Emmerich totalement détendu et visiblement heureux comme un enfant gérer les moindres détails de dizaines de séquences dont chacune paraît être d’une complexité insurmontable. Emmerich est dans son élément dans cette énorme machine qu’il a écrite, et qu’il réalise avec une évidence qui force le respect. Le réalisateur ne tombe pourtant jamais dans la facilité : il enchaîne les séquences compliquées (avec des centaines de figurants, des mouvements dans tous les sens et dans tous les coins de l’écran, et des explosions partout) avec une inventivité intarissable, et une volonté assumée de faire toujours plus spectaculaire. On pourrait en avoir la nausée, mais non : on vit le film avec une jubilation rare, et sans reprendre son souffle (nouveau record mondial d’apnée : deux heures et demi sans respirer !).

La mode est au film post-apocalyptique ? Emmerich invente un nouveau genre, qu’il semble être le seul à pouvoir aborder : le film apocalyptique. Peu importe ce qui se passe avant ou après la fin du monde, ce qui l’intéresse, c’est ce qui se passe pendant. Et le réalisateur-scénariste ne manque vraiment pas d’imagination pour multiplier les rebondissements et les visions spectaculaires.
On ne dira pas grand-chose des comédiens, qui n’ont définitivement pas la vedette dans cet immense spectacle démesuré. Ils sont pourtant tous excellents, à commencer par John Cusack, souvent habitué à des rôles plus intellectuels, qui joue ici un écrivain en manque d’inspiration, un monsieur tout le monde prêt à tout pour sauver son ex-femme et ses enfants de la mort. On trouve aussi dans le désordre un président des Etats-Unis (noir, forcément, joué par Danny Glover), un grand scientifique aveuglé par le pouvoir, un milliardaire russe sans état d’âme, un doux-dingue qui attend avec impatience la beauté de sa propre fin (Woody Harrelson, totalement déjanté)…

Il y a aussi un sous-texte politique assez inattendu de la part du réalisateur de Universal Soldier (ben oui, c’était lui aussi…). Dans Le Jour d’après, il surprenait déjà avec une séquence d’immigration clandestine des Etats-Unis vers le Mexique pour le moins politiquement incorrect. Dans 2012, il va plus loin encore en montrant une méthode de sélection particulièrement cynique, et la manière dont les Américains sacrifient sans regret des populations entières (le scientifique américain est sauvé, mais l’Indien qui a pressenti la catastrophe le premier est sacrifié sans hésitation). Le film n’insiste jamais sur ces aspects, et reste continuellement un pur spectacle, mais n’empêche, ces scènes sont bien là, et suffisamment explicites.

On peut trouver ce jugement trop dithyrambique, mais un tel pur plaisir de cinéma est suffisamment rare pour être souligné. Emmerich me donnait jusque là une impression nauséabonde. Je dois bien reconnaître qu’il m’est d’un coup devenu très sympathique, et que j’attends avec une grande impatience une éventuelle troisième fin du monde. D’ici là, j’attends avec curiosité (je n’irais pas jusqu’à « confiance », tout de même, restons raisonnable) son prochain film, Anonymous, un drame elizabéthain dans lequel on découvrira que William Shakespeare n’était pas l’auteur de ses pièces… Un changement de cap pour le moins surprenant. Mais après ça, vivement le retour au gigantisme…

 

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