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Archive pour la catégorie 'JONES Harmon'

Le Fouet d’argent (The Silver Whip) – de Harmon Jones – 1953

Posté : 9 mars, 2018 @ 8:00 dans 1950-1959, JONES Harmon, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Fouet d'argent

Un western avec trois personnages principaux, ce n’est pas si courant. Trois héros auxquels le scénario apporte le même intérêt, trois hommes très différents, parfois antagonistes, mais liés par une même amitié dont on sent bien qu’elle sera plus forte que les épreuves : le jeunot Robert Wagner, et surtout les solides Rory Calhoun et Dale Robertson, deux gueules incontournables du western de série B des années 50.

Incidemment, c’est aussi la rencontre de deux mondes : Calhoun et Robertson incarnent tous deux un Ouest déjà révolu, conscients que leur univers est en pleine mutation, et que l’avenir se fera avec des jeunes comme Wagner. Cette modernité est particulièrement frappante avec la petite amie de ce dernier, que l’on découvre allongée sur un fauteuil, les jambes nues bien en évidence, belle jeune femme dont la liberté annonce d’autres temps.

Le film met bien en valeur la relation de ces trois hommes, personnalités complémentaires qui représentent à eux trois l’image du western. D’un côté ce jeune homme qui rêve d’aventures (et surtout de conduire une diligence) et de marcher sur les traces de ses aînés. De l’autre son protecteur (Robertson), qui voudra aller jusqu’au bout pour venger la mort de la femme qu’il aimait. Et puis le meilleur ami de ce dernier (Calhoun), shérif qui croit dur comme fer en la justice.

Harmon Jones, dont on avait déjà dit beaucoup de bien de La Cité des tueurs ou de 24 heures de terreur, deux autres westerns portés par Dale Robertson, excelle aussi à diriger ses seconds rôles, comme ce vieil homme qui cite constamment des poètes ou dramaturges.

Il y a aussi une très belle utilisation des décors de montagne lors de la séquence de traque, ou du relais de diligence lors de la fusillade. Dans les deux cas, il utilise chaque interstice, chaque espace entre deux barrières, ou entre deux rochers, pour renforcer la violence et le sentiment de danger. C’est d’une efficacité imparable, et en plus c’est esthétiquement une réussite. 

24 heures de terreur (A day of fury) – de Harmon Jones – 1956

Posté : 3 juin, 2013 @ 10:02 dans 1950-1959, JONES Harmon, WESTERNS | Pas de commentaires »

24 heures de terreur (A day of fury) – de Harmon Jones – 1956 dans 1950-1959 24-heures-de-terreur

Chouette western, assez ambitieux. L’arrivée de Jagade, un aventurier, dans une petite ville de l’Ouest où la civilisation s’organise de plus en plus, met à jour l’hypocrisie, les mesquineries, et les vices (à peine) enfouies de ses habitants.

C’est, mine de rien, un film très critique sur la bonne société américaine, qui en prend pour son grade. Les ligues de vertus, les moralistes en tous genres, la justice, et même l’église… Personne n’est épargné.

Harmon Jones n’a pas tout à fait les moyens de ses ambitions, et certains revirements dans les rapports de ces personnages paraissent bien patauds. Mais il donne un mouvement parfait à son film, faisant de Dale Robertson un manipulateur séduisant et odieux, totalement cynique, espèce de révélateur des pires travers de cette petite société qui n’est idyllique qu’en apparence (à l’image des gangsters des Inconnus dans la ville).

Face au charisme ambigu de Dale Robertson, Jock Mahoney (le marshal) paraît bien fade. Totalement monolithique, l’acteur n’est pas vraiment convaincant.

Mais il y a de grands moments, dans ce western, de belles idées à la fois de scénario (les troubles personnels du prêtre), et de mise en scène (la découverte de l’institutrice pendue, humiliée par Jagade).

Pas un chef d’œuvre, bien sûr. Cette série B, taillée à la serpe pour pouvoir alimenter des double-programmes, est trop courte (1h18) pour aller au bout de toutes les ébauches de bonnes idées : l’ennui qui envahit les habitants désoeuvrés le dimanche, la frustration de l’institutrice, ou même les rapports complexes entre Jagade et le marshal… Mais il y a dans ce petit film modeste suffisamment de belles choses pour faire mon bonheur.

La Cité des tueurs (City of Bad Men) – de Harmon Jones – 1953

Posté : 8 avril, 2013 @ 10:36 dans 1950-1959, JONES Harmon, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Cité des tueurs (City of Bad Men) - de Harmon Jones - 1953 dans 1950-1959 la-cite-des-tueurs

Dès les premières images, on sent que ce western n’est pas tout à fait comme les autres. Il y a quelque chose de différent dans la manière de filmer et d’éclairer cette première scène, pourtant classique en apparence : un groupe d’hommes chevauchant à travers de grandes étendues. Banal, a priori, sauf que ceux-là sont des perdants, des mercenaires qui ont choisi le mauvais camp, et qui reviennent battus du Mexique, de retour aux Etats-Unis après des années d’absence.

Ils avaient quitté un Ouest encore sauvage ; ils reviennent pensant pourvoir se refaire en renouant avec la tradition : un braquage facile dans une ville tranquille avec des forces de l’ordre quasi-inexistantes. En arrivant à Carson City, la « petite ville tranquille » qu’ils imaginaient, ils découvrent une ville en liesse, bouillante de vie, qui s’apprête à organiser le combat de boxe le plus important du moment, opposant les champions Bob Fitzsimmons et Jim Corbett (le Gentleman Jim du film de Walsh).

Ces cow-boys à l’ancienne découvrent une société en pleine mutation, que de nouvelles inventions viennent profondément transformer. On y aperçoit des douches (en pleine rue), et même une automobile… autant de signes que leur monde à eux arrive à son terme.

C’est la grande idée du film : une idée de scénariste (il s’agit d’un scénario original). Mais la mise en scène de Harmon Jones rend parfaitement justice au travail des auteurs. Le décalage entre le vieil Ouest et l’Amérique du 20ème siècle, la frénésie de cette ville, le danger qui y plane… tout cela est parfaitement perceptible.

La Cité des tueurs est pourtant une production modeste (de la Fox), avec des acteurs qui n’appartiennent pas à la A-list (Dale Robertson, Jeanne Crain, Lloyd Bridges, Richard Boone… tous parfais), et avec une intrigue resserrée (le film dure moins d’une heure vingt). Mais c’est un petit film aussi tendu qu’original. Un petit plaisir efficace et intelligent.

 

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