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Archive pour la catégorie 'JULIAN Rupert'

Silence (id.) – de Rupert Julian – 1926

Posté : 24 juin, 2022 @ 8:00 dans 1920-1929, FILMS MUETS, JULIAN Rupert | Pas de commentaires »

Silence

Rupert Julian est un cinéaste de premier plan (il vient de signer Le Fantôme de l’Opéra) lorsque Cecil B. De Mille, producteur, lui confie la réalisation de Silence, film qui a pendant des décennies rejoint la triste liste des films muets disparus. Ça, c’était jusqu’à ce qu’une copie soit retrouvée dans les archives de la Cinémathèque française. C’était en 2014, et la copie en question était dans un état miraculeusement bon, et complète : un peu plus courte que la version originale américaine, mais telle que prévue pour le marché français.

Surtout, le film est d’une grande beauté, profondément émouvant, et formellement assez bluffant. H.B. Warner (qui s’apprêtait à devenir Jésus Christ pour De Mille dans Le Roi des Rois) y est un condamné à mort que son avocat tente de faire parler à quelques heures de son exécution : pourquoi accepte-t-il de se sacrifier pour un autre, alors qu’il est évidemment innocent ?

L’homme refuse obstinément de parler. Mais à mesure que l’heure fatidique approche, le temps qui s’égrène implacablement occupe toutes ses pensées. Sur son visage en très gros plan se superpose à l’image du balancier d’une horloge, et à celle de la corde qui se balance au même rythme… Il stoppe le balancier, mais un autre balancier continue le mouvement en surimpression. Implacable et formidable montage qui introduit le long flash-back qui constitue l’essentiel du métrage.

Julian y dévoile la même maîtrise que dans son Fantôme…, avec cette capacité d’associer l’émotion à la plus grande des tensions. Il utilise merveilleusement les éléments de ses décors pour souligner la force implacable du destin : les barreaux de la prison sur le visage de Warner, la fenêtre qui le sépare de sa fille : cet enfant qu’il a eue avec la femme qu’il aimait et dont le destin l’a privé.

Ce saligaud de destin, qui n’épargne rien à ce brave homme qui accepte tous les coups du sort avec une grandeur d’âme immense, mais en accusant le coup. L’acteur semble d’ailleurs réellement vieillir au fur et à mesure que les années s’écoulent, grande composition d’acteur. On ne dira rien de la longue séquence finale, si ce n’est qu’elle d’une force immense, et qu’on en sort avec le sentiment d’avoir vu un grand film qui revient de loin.

Le Fantôme de l’Opéra (The Phantom of the Opera) – de Rupert Julian – 1925

Posté : 11 mars, 2021 @ 8:00 dans 1920-1929, FANTASTIQUE/SF, FILMS MUETS, JULIAN Rupert, POLARS/NOIRS | Pas de commentaires »

Le Fantôme de l'Opéra 1925

L’effroi qui vous prend, même quand on s’y attend, quand Lon Chaney se retourne et retire son masque… La spectaculaire beauté de cette cape roue (impressionnante utilisation des couleurs) qui domine le couple maudit sur les toits de l’opéra… Une impressionnante course poursuite dans la nuit parisienne…

Cette version du Fantôme de l’Opéra reste inégalée, pleine de grands moments de cinéma, d’une force qui n’a pas pris une ride en presque cent ans. Cent ans : c’est quasiment l’âge de cette adaptation de l’œuvre de Leroux, la plus célèbre de toutes. Et après en avoir vu un paquet, c’est incroyable de voir à quel point celle-ci garde toute sa puissance formelle et narrative.

Il y a le rythme, fou. Et la générosité d’un scénario qui laisse la part du roi au suspense, au mouvement, aux chausse-trapes et aux rebondissements les plus dingues. Il y a aussi cette gourmandise de l’image, ces ombres portées impressionnantes, l’omniprésence de l’opéra lui-même, non pas comme un personnage, mais comme un décor absolu qui s’élève dans le ciel autant qu’il s’enfonce dans les abymes, dévoilant d’innombrables recoins et pièces secrètes.

Les acteurs ont bien une tendance à l’emphase et à la grandiloquence (le « ballet » effrayé des danseuses dans les sous-sols de l’opéra fait un peu sourire). Mais cette emphase s’inscrit aussi parfaitement dans cette mise en scène toute tournée vers le spectaculaire théâtral.

Ce lustre qui s’écrase sur les spectateurs, les héros coincés dans un sous-sol inondé (digne d’un Indiana Jones), le « fantôme » qui s’approche de sa proie, invisible sous l’eau… Tout ici est tourné vers l’émotion, et le plaisir du spectateur. Du grand cinéma, populaire et enthousiasmant, qui continue cent ans après à procurer un plaisir sadique, immense.

 

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