Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'JURAN Nathan'

Piège double (The Crooked Web) – de Nathan Hertz Juran – 1955

Posté : 28 décembre, 2021 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, JURAN Nathan | Pas de commentaires »

Piège double

Le patron d’un petit bistro américain n’attend qu’une occasion pour épouser sa jolie serveuse. Un jour, le frère de cette dernière débarque, avec un projet alléchant : il compte s’envoler pour l’Allemagne où, lorsqu’il faisait partie de l’armée d’occupation dix ans plus tôt, il a planqué un magot en or dans un cimetière…

Voilà une intrigue pleine de promesses pour ce noir qui commence comme beaucoup d’autres, et semble se diriger vers un film à la Berlin Express. Pour la plongée dans les ruines d’une Allemagne qui commence à se reconstruire, on repassera : la toile de fond est très anecdotique, contrairement au chef d’œuvre de Jacques Tourneur. Plus fauché sans doute, tourné en studio, The Crooked Web n’a clairement pas de côté immersif.

Côté intrigue, la grande surprise intervient… environ cinq minutes après le début du film. Le « héros » joué par Frank Lovejoy n’est pas un brave type, mais un criminel qui a froidement abattu des policiers militaires dix ans plus tôt. Sa fiancée (Mari Blanchard) est une fliquette infiltrée pour le faire tomber. Tout comme le frangin (Richard Denning), qui bien sûr n’est pas un frangin mais un amant. L’idée de cette mascarade étant d’amener le brave restaurateur à retourner en Allemagne, où il ne sera plus à l’abri de la loi.

Un court flash-back dévoile le crime en question. On le sait donc, sans l’ombre d’un doute : le personnage de Frank Lovejoy mérite d’être puni. Et c’est plutôt bien de le montrer, parce qu’il l’interprète comme un type plutôt sympathique la plupart du temps, même si on le sent prêt à toutes les duplicités. Mais surtout un type autour duquel se met en place une énorme machination, dans laquelle quasiment tous les autres personnages sont impliqués.

Le « happy end » attendu a d’ailleurs un arrière-goût bien amer, tant le piège dans lequel Lovejoy tombe paraît machiavélique, plein de mensonges et de manipulations au sentiment. C’est moche, franchement. Moche et sans grand suspense. La mécanique est parfaite, mais elle ne connaît que de minuscules accrocs, sans conséquence. Reste donc une dynamique parfaitement huilée, trop sans doute, réalisée sans passion mais avec une efficacité indéniable.

Terre de violence (Good day for a hanging) – de Nathan Juran – 1959

Posté : 3 mars, 2017 @ 8:00 dans 1950-1959, JURAN Nathan, WESTERNS | Pas de commentaires »

Terre de violence

Il a mauvaise réputation, Nathan Juran. Sans crier au génie, je dois pourtant dire que les quelques films signés par lui que j’ai vu m’ont tous séduit. Et celui-ci tout particulièrement, formidable variation sur des thèmes habituels du western: le shérif faisant face à une population de plus en plus hostile, le condamné qui attend d’être pendu…

Vive à défaut d’être inventive, la mise en scène de Juran est constamment admirablement tendue. Mais c’est surtout le scénario qui offre quelques belles surprises, à commencer par le dilemme du personnage principal, shérif droit dans ses bottes qui se trouve être le seul témoin capable d’envoyer le braqueur qu’il a capturé sur la potence (c’est Robert Vaughn, dans l’un de ses premiers rôles)… et le père d’une jeune femme qui aime cet accusé depuis l’enfance.

D’accord, la fin du film facilite grandement la résolution de ce dilemme moral, n’empêche qu’il est assez inhabituel, et que Fred McMurray est parfait dans le rôle de ce grand type raide comme la justice, mais pas si insensible qu’il ne le laisse croire. Le film est d’ailleurs une jolie réflexion sur le sens du devoir, la violence, le libre-arbitre, et même la peine de mort.

Car dans Good day for a hanging, les morts comptent, et la violence laisse des traces. Ce n’est pas si courant dans le genre, mais dix ans avant Pendez-les haut et court, le film de Nathan Juran pose déjà la question de la peine de mort, avec cette scène magnifique montrant le procureur se saoulant et luttant pour rester digne malgré la culpabilité qui le ronge après qu’il a obtenu la peine de mort contre l’accusé.

* DVD dans la collection Westerns de Légende de Sidonis/Calysta, avec des présentations par Patrick Brion et Bertrand Tavernier (qui semble étrangement se défendre d’avoir aimé le film et de reconnaître des qualités à Nathan Juran), et une évocation de la carrière de Fred McMurray par le même Tavernier.

La Légende de l’épée magique (The Golden Blade) – de Nathan Juran – 1953

Posté : 18 septembre, 2014 @ 2:32 dans 1950-1959, FANTASTIQUE/SF, JURAN Nathan | Pas de commentaires »

La Légende de l'épée magique

Une princesse amoureuse d’un homme du peuple, un méchant vizir qui veut être calife à la place du calife… Pas de doute, on est dans la grande tradition hollywoodienne du cinéma d’aventures orientales. Le film s’inscrit dans la droite lignée de nombreux films du genre produits par la Universal à cette époque. Cette fois, c’est Rock Hudson qui s’y colle dans le rôle de l’étranger qui va à la rencontre de son destin, mais cela aurait pu être Tony Curtis, l’autre vedette maison. D’ailleurs, c’est la partenaire fétiche de ce dernier, Piper Laurie, qui interprète la belle princesse tiraillée entre son sens du devoir et son goût pour la liberté.

Côté scénario, pas grand-chose de nouveau donc, si ce n’est cette épée magique qui donne son titre au film, et qui semble tout droit sortie des Romans de la Table Ronde, plutôt que des contes des 1001 nuits. Jusqu’à s’inspirer clairement, dans la dernière partie, de la légende d’Excalibur. Mais cette épée est surtout un ressors dramatique assez fascinant, dont le scénario tire habilement toutes les possibilités.

Le film trouve le parfait compromis entre la légèreté et la noirceur. Un pur film d’aventures, mais avec un aspect sombre inhabituel, qui surprend au détour de quelques scènes. Inquiétant lorsque l’épée s’enfonce inexorablement dans la pierre, semblant sceller le destin des personnages. Envoûtant lorsque, drogué à son insu, Rock Hudson donne l’impression de flotter sans maîtrise lors d’une longue séquence onirique totalement inattendue et parfaitement maîtrisée.

Cinéaste inégal, Nathan Juran se révèle très à l’aise dans la fantaisie orientale. Son film, vif et passionnant, est une belle réussite.

• Le film vient d’être édité en DVD dans la collection « Universal Classic », à petit prix et sans bonus.

Le Tueur du Montana (Gunsmoske) – de Nathan Juran – 1953

Posté : 8 août, 2013 @ 5:21 dans 1950-1959, JURAN Nathan, MURPHY Audie, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Tueur du Montana (Gunsmoske) – de Nathan Juran – 1953 dans 1950-1959 le-tueur-du-montana

Dans la longue liste des westerns avec Audie Murphy, celui-ci est une grande réussite. D’une grande simplicité, cette petite production sort du lot par une belle interprétation (Susans Cabot est bien jolie, et Murphy, qui ne joue pas les durs en serrant la mâchoire, a rarement été aussi convaincant), et d’excellents dialogues, percutants et souvent drôles.

Murphy, précédé de sa réputation de tueur (qui, de fait, n’a jamais tué), commande un whisky dans un saloon. Le bartender lui demande alors : « Pour le boire ou le jeter à quelqu’un ? »… L’ensemble des dialogues est à l’avenant : vifs, originaux et réjouissants.

Pour autant, le réalisateur Nathan Juran, petit artisan dont la carrière est d’avantage marquée par les décors qu’il a créés pour de nombreux films (dont Qu’elle était verte ma vallée) que par ses propres réalisations, particulièrement dans le fantastique (L’Attaque de la femme de 50 pieds, Le Septième voyage de Sinbad…), prend son film comme ce qu’il est : un petit western de genre, sans prétention et efficace.

Le résultat est assez brillant : une histoire classique de western (un tueur est engagé par celui qu’il était chargé de tuer, tombe amoureux de sa fille, doit convoyer un troupeau, et se retrouve confronté à son meilleur ami), tournée avec un grand sens de la concision (1h15, pas une minute de plus), et avec une réalisation qui tire le meilleur de ses beaux décors naturels.

La traversée à hauts risques de la montagne, qui constitue l’un des clous du film, se limite à l’écran à un chariot qui doit descendre une pente courte, mais raide. Ce pourrait être cheap et ridicule, mais le réalisateur réussit à imposer un souffle et une tension qui font mouche.

Avec ce western-là, sa deuxième réalisation, l’inégal et mal aimé Nathan Juran prouve qu’il peut avoir l’étoffe des grands artisans du genre.

Le Tueur du Montana fait partie de la dernière fournée en dates des Westerns de Légende, la fameuse collection éditée par Sidonis. En bonus, comme toujours, une présentation du film par Patrick Brion, amoureux sincère du genre. On retrouve également un portrait d’Audie Murphy par le même Brion, déjà en bonus d’autres titres de la collection.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr