Play it again, Sam

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Archive pour la catégorie 'ZWICK Edward'

Le dernier Samouraï (The Last Samurai) – d’Edward Zwick – 2003

Posté : 29 novembre, 2020 @ 8:00 dans 2000-2009, CRUISE Tom, WESTERNS, ZWICK Edward | Pas de commentaires »

Le Dernier Samouraï

Edward Zwick n’est pas le plus fin des réalisateurs, mais son cinéma a souvent une sincérité, une générosité et un souffle épique qui évoquent joyeusement le grand Hollywood. Encore que « joyeusement » n’est peut-être pas le terme le plus adapté, tant l’homme semble attiré par les grands destins sur fond de massacres ou de fins de mondes. C’est bien le cas avec ce Dernier Samouraï, qui s’achève par l’une des tueries les plus franches et radicales de ces dernières décennies.

Une véritable hécatombe, telle qu’on n’en voit pas si souvent, et que traverse un Tom Cruise christique, pas à l’abri des balles, mais comme insensible à leur effet… C’est qu’il morfle, le Tom, pendant ces 2h37 de film, passant allégrement à travers pas mal d’occasion de trépasser violemment et héroïquement. Mais à quoi bon : il n’est finalement qu’un témoin de cette disparition des Samouraïs, une manière hollywoodien de donner un point de vue occidental à de pan d’histoire.

Cruise interprète un officier américain ayant survécu aux combats meurtriers menés par Custer contre les Indiens, qui se réfugie dans l’alcool, et qui revit dans un village reculé du Japon où il a été fait prisonnier par des rebelles qu’il devait combattre. Un village magnifique, dans des montagnes magnifiques, pleines d’arbres en fleurs magnifiques, aux aurores magnifiques, où chacun vit dans une harmonie magnifique, et où il est hébergé par une femme magnifique, épouse d’un guerrier magnifique que lui-même a tué au combat.

Oui, Edward Zwick signe un film esthétiquement très beau, et très hollywoodien dans sa manière de jouer avec les images que l’on attend de ce Japon encore traditionnel. C’est le grand sujet du cinéma que s’approprie Zwick : la confrontation de la tradition et des influences occidentales. Certes, Ozu a fait nettement plus fin sur ce sujet. Mais dans le genre grosse machine hollywoodienne, celle-ci séduit par sa dimension classique et épique.

Jack Reacher : Never go back (id.) – d’Edward Zwick – 2016

Posté : 14 juillet, 2017 @ 8:00 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), CRUISE Tom, ZWICK Edward | Pas de commentaires »

Jack Reacher Never go back

Avec son style volontairement rétro, rencontre improbable du polar à la Bullitt et du film d’action à la Mission : Impossible, le premier Jack Reacher avait donné envie d’en voir un peu plus. Voilà qui est fait, avec cette suite qui a failli ne jamais voir le jour après le demi-succès du précédent. On prend donc le même et on recommence, avec Tom qui reprend son désormais habituel rôle de justicier très doué pour terrasser les méchants avec ses mains, avec un couteau, un flingue, ou tout ce qui lui tombe sous la main.

Un type dont on sait tellement qu’il peut à lui seul étendre quatre bad guys qu’on n’a même presque plus besoin de le montrer en pleine action. C’est ainsi que Edward Zwyck (qui retrouve Cruise après Le Dernier Samouraï) filme Cruise/Reacher pour la première fois : tranquillement assis à un comptoir tandis que ses « victimes » gisent par terre, dehors. Déjà mythique, et c’est bien comme ça que Reacher est écrit : comme une sorte de mythe dont tous les militaires semblent se raconter les exploits le soir au coin du feu.

Je l’ai souvent écrit sur ce blog : j’aime Tom Cruise, sa carrière, sa stature d’ultime grande star hollywoodienne, son envie si éclatante de faire de bons films, sans tenir compte des effets de mode. Mais comme tous ses fans, j’aimerais tellement le voir renouer avec des rôles plus consistants, où il aurait autre chose à jouer qu’un simple mouvement de sourcil pour annoncer qu’il va péter trois paires de jambes. Qu’il nous surprenne, quoi, comme il le faisait lorsqu’il tournait Né un 4 juillet, Magnolia, Eyes Wide Shut, ou La Guerre des Mondes

Cela dit, on prend un vrai plaisir devant ce polar bourré d’action. Pas pour l’aspect polar d’ailleurs, avec une intrigue à peu près aussi mince qu’un scénario de L’Agence tout risque. Mais pour les nombreuses et très réjouissantes scènes d’action, et tout particulièrement la dernière d’entre elle, formidable course-poursuite dans le vieux quartier français de La Nouvelle Orléans, en plein carnaval. Un véritable morceau d’anthologie assez superbement filmé, inventif et au rythme impeccable.

Mais là où le film est le plus réussi, là où il surprend un peu quand même, c’est lorsqu’il joue avec les failles de Jack Reacher. Le gars est un pur héros, plus intelligent, plus intuitif et plus balèze que qui que ce soit. Mais humainement, c’est une vraie tâche, incapable de faire confiance ou de partager quoi que ce soit. Sauf que cette fois, il doit s’improviser père de famille, et compagnon d’une femme à peu près aussi teigneuse que lui. Et voir le Tom se comporter comme un con avec cette ado qui pourrait bien être sa fille, et comme un macho à l’ancienne avec cette femme qu’il pourrait aimer, a quelque chose de franchement réjouissant. C’est quand il s’amuse de sa propre image que Cruise est le plus passionnant, pas quand il se prend au sérieux.

Légendes d’automne (Legends of the Fall) – de Edward Zwick – 1994

Posté : 7 août, 2013 @ 3:13 dans 1990-1999, ZWICK Edward | Pas de commentaires »

Légendes d’automne (Legends of the Fall) – de Edward Zwick – 1994 dans 1990-1999 legendes-dautomne

Edward Zwick souffle le chaud et le froid dans cette adaptation de la magnifique nouvelle de Jim Harrison. Malgré l’omniprésence de la nature (les somptueux paysages du Montana), l’univers de l’écrivain disparaît à peu près complètement, au profit de celui de Zwick, grandiloquent et romanesque comme les plus grands mélos hollywoodiens.

Passée la frustration, inévitable pour les amoureux du grand romancier américain, il faut reconnaître que c’est plutôt une bonne nouvelle : il y a un vrai cinéaste à la barre, avec une vision et une personnalité. Parfois excessives, c’est vrai, mais Zwick reste l’un des rares cinéastes américains à oser filmer de grandes fresques où le souffle de l’histoire et la force des sentiments sont intimement liés.

Les ficelles, ici, sont assez énormes, avec la pilosité de Brad Pitt qui révèle ses tourments intérieurs : plus la barbe est longue, plus il va mal. Et la barbe est parfois très longue… Brad Pitt en fait beaucoup, Anthony Hopkins en fait des tonnes, Julia Ormond fait ce qu’elle peut pour exister… Zwick est dans la direction d’acteurs comme dans sa mise en scène : pas vraiment porté sur la mesure. Celui qui s’en sort le mieux, c’est Aidan Quinn, parfait dans le rôle du fils mal aimé.

Légendes d’automne, c’est le destin tragique d’une famille qui vit hors du monde (les montagnes du Montana, où le patriarche s’est réfugié après les horreurs des guerres indiennes), mais que le monde rattrape en 1914, lorsque le plus jeune des fils (Henry Thomas, incarnation de l’innocence depuis E.T.) et l’aîné décident de s’engager pour aller se battre en Europe. Tristan, le fils préféré (Pitt), les suit. Pas pour sauver le monde libre, mais pour tenir une promesse faite au père : ramener le benjamin sain et sauf.

Tristan ne pourra tenir sa promesse, et ne s’en remettra pas. L’harmonie familiale non plus, surtout que la jeune fiancée du benjamin (Julia Ormond) est tombée amoureuse de Brad Pitt, qu’Aidan Quinn est amoureux d’elle, et que Brad Pitt est trop hanté par ses fantômes pour être le mari qu’elle attend patiemment. Jalousies, incompréhensions, rendez-vous manqués… Les années passent, les bonheurs sont fugaces, les souffrances profondes, et le destin implacable.

On a beau connaître toutes les ficelles, voir venir tous les rebondissements… Le savoir-faire de Zwick est tel, et la reconstitution si réussie, qu’on marche à fond dans cette fresque déchirante, qui nous tire des larmes à tous les coups.

Blood Diamond (id.) – d’Edward Zwick – 2006

Posté : 8 avril, 2013 @ 1:20 dans 2000-2009, ZWICK Edward | Pas de commentaires »

Blood Diamond (id.) - d'Edward Zwick - 2006 dans 2000-2009 blood-diamond

Quand on voit un film d’Edward Zwick, on est sûr d’être en terrain connu. Film après film, le cinéaste creuse le même sillon : avec des ficelles 100% hollywoodiennes, il filme des personnages qui se révèlent aux autres, et surtout à eux-mêmes, dans un monde en guerre. A peu près tous les conflits sont passés devant sa caméra : la guerre de Sécession (Glory), la première guerre mondiale (Légendes d’automne), la guerre du Golfe (A l’épreuve du feu), la deuxième guerre mondiale (Les Insurgés), et même un conflit japonais au 19ème siècle (Le Dernier Samouraï).

Blood Diamond n’échappe pas à la règle. Cette fois, c’est une guerre civile en Sierra Leone, en 1999, qui est au cœur du film : une guerre qui tient plus du génocide, et que Zwick filme comme le symbole du cynisme occidental. car les méchants du film sont moins ces Africains qui massacrent leurs concitoyens (même si le film ne dédouane aucune responsabilité, soulignant l’horrible absurdité de cette tuerie), que les grandes puissances et les sociétés privées occidentales, qui pilotent les peuples locaux pour piller leurs sols de leurs richesses.

Ces « diamants de sang », ce sont ceux que des esclaves du 20ème siècle sortent du sol au prix de leur sueur, de leur liberté et de leur sang, pour enrichir une poignée de blancs et orner le cou de riches occidentales à la bonne conscience.

Zwick ne fait pas dans la dentelle pour dénoncer ce cynisme planétaire, mais le sujet ne s’y prête pas. Cette guerre ressemble à beaucoup d’autres, toujours actuelles, et ces enfants soldats que l’on voit ressemblent aux dizaines de milliers que le cinéma n’a quasiment jamais montré jusque là.

Il faut reconnaître à Edward Zwick une audace et une honnêteté totales. Un vrai culot, aussi : celui de confier à DiCaprio le rôle d’un authentique salaud de guerre, dont la rédemption reste très relative. Un profiteur de guerre cynique et manipulateur. Séduisant, courageux, mais dégueulasse. D’une efficacité indéniable, Blood Diamond est un film qui bouscule.

L’intelligence de Zwick, c’est aussi d’assumer son regard occidental. Tout en prenant fait et cause pour ce peuple martyre, dont il filme le quotidien, les rêves perdus et les souffrances, il respecte absolument les codes du cinéma hollywoodien : rythme de film d’action, effets spéciaux impressionnants, personnages un rien stéréotypés (la journaliste belle et intelligente interprétée par Jennifer Connelly, le bon père de famille prêt à tout joué par Djimon Hounsou…), morceaux de bravoure, paysages magnifiés par des cadrages assez sublimes…

L’approche aurait pu être plus crue, plus proche du documentaire. Mais ce choix renforce la puissance du film. En assumant un regard occidental, il prend des allures d’autocritique plutôt rare…

Les Insurgés (Defiance) – de Edward Zwick – 2008

Posté : 6 décembre, 2010 @ 2:42 dans 2000-2009, ZWICK Edward | Pas de commentaires »

Les Insurgés

Il faut reconnaître à Edward Zwick un mérite rare : il connaît parfaitement ses qualités et ses limites. Et film après film, le réalisateur trace un sillon, toujours le même, qu’il approfondit et enrichit, sans jamais se répéter, et sans jamais lasser. Zwick, c’est un peu l’héritier des réalisateurs prestigieux de l’âge d’or d’Hollywood, de Victor Fleming à William Wellman, sans le côté touche-à-tout, mais avec un vrai sens du romanesque et du spectaculaire. Et ils ne sont pas nombreux à assumer cet aspect purement hollywoodien, surtout depuis la mort d’Anthony Minghella.

Le film est inspiré d’une histoire vraie, et c’est sans doute la principale réserve qu’on peut lui faire : s’il n’en tire pas un chef d’œuvre (comme Minghella avec Le Patient Anglais, par exemple), c’est probablement parce que Zwick est trop prisonnier de la réalité historique pour signer un vrai grand film romanesque. C’est l’histoire, méconnue, de quatre frères juifs qui deviennent malgré eux des figures de la résistance à l’armée d’Hitler, dans l’Europe de l’Est de 1941. Quatre frères radicalement différents, qui s’aiment et se déchirent, tandis que leur sens du devoir se développe différemment : il y a celui qui estime qu’il faut rester cacher dans cette immense forêt, et recueillir tous les juifs qui se présentent ; puis il y a celui qui trépigne de ne pas passer à l’action.

La réussite du film tient avant tout dans ces personnages, joués avec beaucoup de conviction par Daniel Craig et Liev Schreiber (plus Jamie Bell en jeune chien fou), et dans l’évolution tragique de leurs relations. Si Zwick s’était d’avantage concentré sur ces deux ‘‘meilleurs ennemis’’, plutôt que sur l’ampleur de cette résistance historique, le film aurait sans doute gagné en puissance romanesque.

Pas de quoi gâcher son plaisir, surtout que le ton du film est, en tout cas par moments, d’une cruauté étonnante, évitant un manichéisme qui aurait rendu le film plus confortable, mais bien moins intense. Car les Juifs, ici, ne sont pas tous des victimes passives de la barbarie nazie : les héros du film laissent déverser des torrents de colère et de haine, dont les victimes directes ne sont pas tous des monstres de l’armée hitlerienne. C’est assez gonflé, et franchement réussi.

 

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