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Archive pour la catégorie 'MULLIGAN Robert'

Le Rendez-vous de septembre (Come September) – de Robert Mulligan – 1961

Posté : 14 août, 2024 @ 8:00 dans 1960-1969, MULLIGAN Robert | Pas de commentaires »

Le Rendez-vous de septembre

Robert Mulligan est un cinéaste méconnu qui a la côte auprès de certains cinéphiles. Ce qui n’empêche pas de se dire qu’un tel scénario, réalisé par un Howard Hawks ou par un Billy Wilder, aurait donné des comédies sans doute très brillantes, pleine de rythme et de folie. Mulligan aux commandes n’a sans doute pas la même inspiration, le même sens du rythme que ses deux aînés. Et Come september n’est ni Avanti, ni Man’s favorite sport.

Pas de quoi bouder son plaisir pour autant. Rock Hudson est très bien dans le rôle d’un riche Américain qui débarque en Italie une fois par an pour retrouver la femme qu’il aime durant un mois. Gina Lollobrigoda est elle aussi très bien dans le rôle de cette femme prête à en épouser un autre, mais qui oublie toutes ses résolutions dès que le Rock pointe le bout de son nez. Mieux : ces deux-là ensemble forment un couple totalement improbable qui fonctionne parfaitement.

Les rebondissements sont suffisamment nombreux pour assurer le spectacle et maintenir un rythme imparable. Trop peut-être, comme s’il y avait dans la surenchère une volonté de cacher un certain manque d’inspiration. Avec cette comédie trépidante, Mulligan marche clairement sur les traces de Hawks ou Wilder, mais il n’est ni l’un ni l’autre.

Quelques beaux moments, quand même éveillent les sens : une soirée dans un night-club, une amusante scène de beuverie, ou une course-poursuite avec une bétaillère. La réputation de Mulligan ne repose pas sur son talent pour les comédies. Mais il s’en tire ici avec les honneurs.

L’Homme sauvage (The Stalking Moon) – de Robert Mulligan – 1968

Posté : 2 mai, 2019 @ 8:00 dans 1960-1969, MULLIGAN Robert, WESTERNS | Pas de commentaires »

L'Homme sauvage

Robert Mulligan retrouve Gregory Peck, son Atticus Finch de To kill a mockinbird, pour un western d’une sécheresse percutante. Poussiéreux, rude, extrêmement peu bavard, le film bénéficie aussi d’une musique minimale qui sait disparaître durant de longs moments. De la même manière, la violence est, la plupart du temps, hors champs, et Mulligan s’attache à filmer le temps long, l’attente, pour mieux cerner la vérité de ses personnages et la tension, extrême.

Gregory Peck est un éclaireur de l’armée qui décide de retourner à la vie civile après quinze ans de service. Et qui accepte d’escorter sur sa route une jeune femme qui vient d’être libérée après avoir été enlevée par les Indiens dix ans plus tôt. Et avec elle son jeune fils, dont on devine bien vite (plus que le pauvre Peck) qu’il est le fils de cet Indien quasi-mythique dont le seul nom suffit à faire souffler un vent glacial sur n’importe quelle communauté.

C’est l’une des belles idées du film : faire du méchant un homme seul, dangereux, et invisible la plupart du temps. Un homme dont les massacres sont rapportés avec une telle terreur qu’il acquiert une dimension quasi démoniaque. Le film perd d’ailleurs un peu de sa force dès que cet Indien, Salvaje, pointe (tardivement) le bout de sa tunique.

Là où le film est le plus efficace, c’est justement dans la longue attente, à la fois sur le chemin puis dans la maison prise d’assaut. Comment combattre un ennemi qu’on ne voit pas ? Mulligan sait tirer le meilleur de ce postulat, en particulier lors de l’ultime « face à face » (les guillemets sont de rigueur, puisqu’on n’en voit qu’une, de face : celle d’un Peck mutique), étouffant suspense de près de vingt minutes.

Autre promesse (à peu près) tenue : la place de l’enfant, ce gamin dont on sent qu’il cherche sa place, entre la vie sauvage et meurtrière de son père, et l’avenir plus rangé et plus « civilisé » qui l’attend avec sa mère (jouée par Eva Marie-Saint, très bien en jeune femme réapprenant péniblement la vie en société, si restreinte soit cette société). Mulligan n’en rajoute pas sur le sujet, peut-être pas assez d’ailleurs. Mais au détour d’un geste troublant, d’une course stoppée dans son élan, il réussit à faire ressentir les hésitations de ce gamin coincé entre deux civilisations.

Ce sujet aurait sans doute pu, ou dû, être plus central. Mais à la psychologie des personnages, Mulligan privilégie la tension et le suspense. Avec une efficacité énorme, un vrai sens du paysage, et un Peck impeccable dans le genre « je sais que je fais une connerie, mais je la fais quand même ».

 

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