Le Rendez-vous de septembre (Come September) – de Robert Mulligan – 1961
Robert Mulligan est un cinéaste méconnu qui a la côte auprès de certains cinéphiles. Ce qui n’empêche pas de se dire qu’un tel scénario, réalisé par un Howard Hawks ou par un Billy Wilder, aurait donné des comédies sans doute très brillantes, pleine de rythme et de folie. Mulligan aux commandes n’a sans doute pas la même inspiration, le même sens du rythme que ses deux aînés. Et Come september n’est ni Avanti, ni Man’s favorite sport.
Pas de quoi bouder son plaisir pour autant. Rock Hudson est très bien dans le rôle d’un riche Américain qui débarque en Italie une fois par an pour retrouver la femme qu’il aime durant un mois. Gina Lollobrigoda est elle aussi très bien dans le rôle de cette femme prête à en épouser un autre, mais qui oublie toutes ses résolutions dès que le Rock pointe le bout de son nez. Mieux : ces deux-là ensemble forment un couple totalement improbable qui fonctionne parfaitement.
Les rebondissements sont suffisamment nombreux pour assurer le spectacle et maintenir un rythme imparable. Trop peut-être, comme s’il y avait dans la surenchère une volonté de cacher un certain manque d’inspiration. Avec cette comédie trépidante, Mulligan marche clairement sur les traces de Hawks ou Wilder, mais il n’est ni l’un ni l’autre.
Quelques beaux moments, quand même éveillent les sens : une soirée dans un night-club, une amusante scène de beuverie, ou une course-poursuite avec une bétaillère. La réputation de Mulligan ne repose pas sur son talent pour les comédies. Mais il s’en tire ici avec les honneurs.