Three days to kill (id.) – de McG – 2014
Le bon côté d’abord : ça fait plaisir de retrouver Kevin Costner en tête d’affiche. Requinqué par le succès de la formidable mini-série Hatfield & McCoys et par ses seconds rôles remarqués dans Man of Steel et The Ryan Initiative, celui qui fut la plus grande star du début des années 90, celui à cause de qui des avocats et des huissiers s’appellent Kevin, aujourd’hui en France, Costner a droit à un action movie taillé pour lui par un Luc Besson qui tente de renouer avec lui les succès qu’il a connu avec Liam Neeson (Taken 1, 2, 3…).
Evidemment, ça, ce n’est pas une bonne nouvelle. Autant on peut saluer l’ambition de Besson réalisateur, autant Besson scénariste s’apparente à une photocopieuse doublée d’une machine à faire du cash. Avec Three days to kill, ce sont donc strictement les mêmes recettes que dans tous les films qu’il scénarise à la chaîne depuis vingt ans, que l’on retrouve : des fusillades, des poursuites en voiture, un humour lourdingue, des émotions faciles, et une morale pour le moins flottante.
Avec toujours un semblant d’idée originale. Ici : une maladie incurable dont souffre un tueur de la CIA (Costner, donc), qui le pousse à se rapprocher de sa femme et de sa fille dont il s’est éloigné depuis des années. C’est avec elles qu’on a droit aux scènes les plus sympathiques et émouvantes, même si les clichés sont à tous les étages, dans ce Paris de carte postale qui n’oublie absolument aucun passage obligé (la Tour Eiffel scintille, évidemment), pour être bien sûr de toucher un public international. Il faut dire que l’épouse est interprétée par Connie Nielsen qui, même quand elle n’a rien à jouer, est excellente, et que la gamine est jouée par Hailee Steinfel, la révélation de True Grit.
Besson donne aussi un rôle un peu grotesque à Amber Heard, curieux ange-gardien de Kevin, qui incite ce dernier à sortir de sa retraite en échange d’un sérum qui pourrait lui sauver la vie… mais lui file des hallucinations qu’il ne peut soigner qu’à la vodka. La belle ne sert pas à grand-chose dans le film, si ce n’est dans une séquence de tuerie qui tourne à l’engueulade autour de ce qu’est une moustache. De loin le passage le plus amusant.
Le scénario est particulièrement indigeste, entremêlant lourdement les tueries de Kevin et ses galères pour devenir un bon père. Mais il réserve pas mal de morceaux de bravoure qui auraient pu sauver le film. Las, c’est McG aux commandes, le réal de Charlie’s Angels et de Terminator Renaissance, dont le style syncopé fatigue et provoque l’ennuie dès la première scène d’action. A voir pour Costner, seulement pour lui…
• DVD chez Europa, avec quelques bonus promotionnels dans lesquels Costner et McG clament leur enthousiasme.